Chapitre 9

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     Je suis dans la chambre de Wilhelm quand j'entends du bruit venant de l'entrée. Je me lève et vais voir ce que c'est, j'aperçois Krista qui court et me saute dans les bras. Je la serre contre moi, puis je l'embrasse, mais je la dépose rapidement car on est trop proche. J'aime voir le sourire qu'elle a sur le visage, ça me rend heureux.

"T'as pas perdu de temps à pecho, s'exclame Vincenzo."

     J'avais oublié que nous ne l'avions dit à personne encore, à part Ash qui nous avait vu nous embrasser. Mais bon on est plus au collège où tout le monde a besoin de savoir puis réclame un bisou. Ces années me manquent, il y avait de la joie et de la paix, le monde n'était pas en guerre et tout allait bien dans le meilleur des mondes, mais bien sûr cela a du changer pour se transformer en un cauchemar.

"Ne sois pas jaloux Vincenzo, lui dis-je en rigolant.
-Sans vouloir vous vexer mais c'est pas vraiment le style de personne qui m'attire, répondit-il avec un faux sourire."

     Je le laisse faire, et je plante mon regard dans le sien. Elle est souriante et ça me fait plaisir. Je l'emmène dans ma chambre et je l'embrasse à nouveau. J'adore sentir ses lèvres sur les miennes. Je demande l'accès à sa langue et elle me le donne. Notre baiser devient plus passionné et ses mains viennent derrière ma nuque tandis que je pose les miennes sur le creux de ses reins pour la pousser un peu plus contre moi. Je sens le désir monter en moi et surtout en bas. Faut dire que ça fais longtemps que je l'ai pas utiliser. Je l'embrasse de plus en plus passionnément, je passe mes mains sous son T-shirt et je commence à faire balader mes mains un peu partout. Je ne sais pas vraiment si elle a envie de plus, si elle est prête alors je la regarde mais je ne vois rien dans ses yeux.

"Tu veux qu'on aille plus loin, demande je.
-Je... Je sais pas Bryan je me sens pas vraiment prête.
-C'est pas grave Krista, lui dis-je doucement en lui caressant la joue, on va y aller doucement."

     Je dépose un baiser sur son front et je me remercie d'avoir demandé maintenant et pas plus tard, parce que je sais pas si j'aurais pu m'arrêter. Je la serre quand même rapidement dans mes bras, puis je la laisse prendre une douche tandis que je vais rejoindre les autres. Je suis un peu perdu avec tout le monde, j'ai l'impression de ne plus être le même qu'avant. Peut être est-ce le fait d'avoir rencontré du monde? Je ne sais pas mais en tout cas j'ai faim donc je me dépêche d'aller à table.

     Pendant le repas la bonne humeur est au rendez-vous, même Ash souris malgré notre dispute de tout à l'heure. Je vois bien qu'il y a un froid entre nous, elle ne m'adresse ni un regard ni une parole et ça me rend triste, parce que je n'ai rien fait dans l'histoire et j'en ai marre de mettre ma fierté de côté avec elle. Quand je suis coupable, je comprends que je dois m'excuser mais il est or de question que cette fois ce soit moi, c'est elle qui m'a giflé.

     A la fin du repas, je vais dans ma chambre, prétextant une grosse fatigue pour pouvoir partir. L'atmosphère tendue entre Ash et moi devenait insupportable, j'en avais marre alors j'étais parti. Cette fille me rend fou depuis que je la connais. Elle avait perdu sa famille et tous les gens qu'elle aime pendant la guerre. Elle m'avait dit qu'elle avait pensé au suicide mais n'avais jamais rien fait parce qu'elle trouvait ça trop con. Je me souviens aussi que j'avais mis du temps à la faire parler, elle ne voulait pas se confier, parce qu'elle ne voulait pas que je m'attache à elle, seulement c'était trop tard, je l'aimais déjà trop ma petite Ash, c'était vraiment une pote en or. Je pense que si Landon serait encore en vie ils auraient fait un joli couple seulement il était mort pendant le bombardement de l'hôpital. Je me rappelle que deux jours avant nous étions allés dans un bar et il m'avait dit qu'il la trouvait jolie, seulement le lendemain il a subi les bombardement à l'université puis ceux de l'hôpital où il était. C'est moi qui est retrouvé son cadavre dans les décombres. Son pied dépassait et quand j'ai vu que c'était lui, j'ai craqué il était mon dernier lien, ma dernière attache à ce monde de merde. J'avais hurlé, un policier était venu me voir et m'avait donné un verre d'eau que j'avais balancé. Un verre d'eau! Putain mais qu'est-ce qu'il était con ce flic, je perds mon meilleur ami et toi tu me donnes un verre d'eau?! J'en avais marre. De ma vie, de la guerre, de tout. J'avais hurlé une seconde fois à m'en faire péter les poumons et les cordes vocales, mais j'en avais plus rien à foutre. Perdre un membre de sa famille, c'est dure mais à force c'est presque une habitude mais quand c'est le dernier vous vous rendez compte que vous êtes seul. Plus personne ne pense à vous, plus personne s'inquiète de savoir comme vous allez. Vous n'avez plus personne avec qui partager de vieux souvenirs, parce que les seuls souvenirs que vous avez avec les gens qui restent ce sont ces putains de bombardements! Finalement je m'endors après ces pensées lugubres.

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