Chapitre 10

23 3 0
                                    

      Quand nous arrivons dans la chambre, Wilhelm est vraiment dans un sale état, il est blanc et son visage est crispé par la douleur. Je lui administre rapidement un sédatif qui ne semble pas faire effet car il continue de se tordre de douleur. Ash paraît aussi désemparée que moi, la situation semble nous echapper. Wilhelm était pourtant sur une bonne voie il y a de ça quelques minutes alors que là il semble dans un état critique, presque au bord de la mort.

     Avec Ash, nous essayons plusieurs calmants mais rien ne marche, il transpire énormément et son rythme cardiaque est bien trop élevé mais on ne peut plus rien faire, il faut juste espérer que son corps aura assez de force pour se battre seul.

     Cela fait déjà une heure intense en émotion que nous surveillons Wilhelm, nous sommes tous les deux fatigués c'est pourquoi je lui propose d'aller dormir, elle est tellement épuisée qu'elle accepte sans protester. Je reste donc seul à surveiller les constantes de Wilhelm qui ne sont pas vraiment encourageantes, mais on doit faire avec alors je reste à son chevet. Je regarde l'heure, je peux de nouveau lui donner un calmant sans risque, mais au bout de trente minutes celui-ci n'a toujours pas fait effet. Je suis à cours d'idée, j'ai beau essayé de me rappeler tous mes cours et mes cas à l'hôpital, je ne vois pas de solutions, le matériel à notre disposition ne nous permet pas non plus de vérifier toutes les constantes et les conditions de vie ne lui permettent pas de se rétablir correctement.

     Je suis triste de le voir dans cet état là, même si on ne se connaissait que depuis peu, il semblait être un type bien, on aurait pu être ami je pense, mais maintenant rien, il est là, allongé devant moi, inconscient et dans un sale état.

     Je sens une main sur mon épaule, c'est Krista. Je préférerai être seul et puis qu'elle ne voit pas dans quel état est Wilhelm, mais je la laisse s'asseoir sur mes genoux. Elle ne semble pas très à l'aise alors je la fait pivoter pour qu'elle soit face à moi.

"Tout va bien?
-J'ai peur Bryan, peur de la mort, il est un survivant comme nous, il ne peut pas mourir comme ça, dit-elle avant de s'effondrer dans mes bras.
-Chut... calme toi, je suis là."

     Je lui carresse le dos pour l'aider à se calmer même si je me sens un peu mal à l'aise en étant comme ça, j'essaye de la rassurer au mieux.

"Dis-moi Bryan, Ash c'est juste ton amie?
-Bien sûr pourquoi?
-Je sais pas, répond-elle avant de déposer sa tête sur mon épaule.
-Vas-y dormir ça te fera du bien."

    Elle se lève doucement, me regarde avec insistance alors je l'embrasse puis elle part se coucher.

     Je n'ai pas compris pourquoi elle m'a posé cette question sur Ash et moi, sûrement la fatigue donc je la laisse faire. Je m'assois contre le mur à côté du lit de Wilhelm et je sens que mes paupières se font lourdes et elles commencent à se fermer toutes seules. La porte s'ouvre, mais je n'ai pas la force de regarder qui c'est, la personne vient s'asseoir à côté de moi et sa main se pose sur mon avant-bras. C'est Grami qui est à mes côtés et je suis content de la voir mais je n'ai pas la force de lui adresser un sourire. Ma tête commence à tomber toute seule, elle termine sa course sur l'épaule réconfortante de Grami.

     J'entends du bruit et m'étire puis je vois Ash en train de s'activer autour du corps de Wilhelm, je me mets sur les pieds d'un coup.

"Qu'est-ce qu'il se passe Ash?
-Je pense qu'on va le perdre, il n'y a plus rien à faire pour lui.
-Quoi?
-Je sais c'est vraiment triste, mais je ne trouve pas de solution, l'infection a du se propager un peu partout dans son corps. Regarde."

     Elle enlève la couverture qui recouvre le corps de Wilhelm et je constate avec effroi toutes les marques sur son corps. C'est vraiment horrible à voir surtout quand on sait qu'on ne peut plus rien faire pour lui et qu'il souffre physiquement de cette situation. Je ne sais plus quoi faire et Ash est aussi désemparée que moi. Nous nous asseyons tous les deux côte à côte et soufflons en même temps, ce qui nous fait légèrement sourire. Elle pose délicatement sa tête sur mon épaule et sa respiration se fait de plus en plus régulière jusqu'à ce qu'elle s'endort. Elle est vraiment épuisée par les derniers événements, sa semaine n'a pas du être de tout repos.

2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant