Troisième chapitre

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Une masse de passants s'est agglutinée devant l'immeuble carbonisé ainsi que plusieurs véhicules de secours. Bizarrement, au début ça ne m'affectait pas, mais j'ai pensé aux dessins de Lacey et à Ly, et c'est là que j'ai commencé à ne pas me sentir bien.

-Monsieur Pierre Roberts ?

Je me retourne en sursaut, surpris par la main sur mon épaule et cette voix très grave. Je constate alors qu'il s'agit simplement d'un agent de police, puis je vois qu'il tient dans la main un carton assez important.

-Oui c'est moi.

-J'ai ici ce carton qui vous ait destiné.

Je le prends alors délicatement et m'aperçois qu'il pèse une sacrée tonne. Je le pose par terre et l'ouvre afin de connaître son contenu. Je m'attendais à tout sauf à une immense touffe de poils blanche me sauter dessus.

-Ly ? Mais comment es-tu arrivée là-dedans ?

Je regarde un peu plus en détail et contemple avec émerveillement tous les dessins de Lacey. Je regarde ensuite le policier et lui demande :

-Comment les avez-vous eus ?

-Quelqu'un est venu au poste quelques secondes avant l'incendie et m'a remis ce carton.

-Vous saviez qui c'était ?

-Non, l'individu portait un long manteau noir et une capuche sur la tête. Je ne saurais même pas vous dire si c'était un homme ou une femme car les instructions m'ont été données par papier.

-D'accord, merci en tout cas.

-Je vous en prie.

Je prends Ly dans mes bras et me dirige vers ma voiture afin d'être au calme et faire le tri des événements dans ma tête.

« Nous vous informons qu'un immeuble au sein de la rue 25 a pris feu. Nous pensons que la cause de cet incendie provient de l'appartement 124, dans lequel il serait resté une allumette proche des rideaux, ce qui aurait propagé le feu rapidement. »

L'appartement 124 ? Mais c'est le mien !

-Ly qu'est-ce que tu as fait, comme si elle allait me répondre ?

Mais elle n'aurait pas su allumer une allumette, et puis quelqu'un a bien dût entrer pour récupérer mes esquisses et mon chat. Je me cogne la tête contre le volant et regarde ensuite Ly qui me fixe avec un regard incompréhensif.

-Où est-ce qu'on va aller maintenant ? Certainement pas chez mes parents, je n'ai pas envie d'embêter ma sœur avec mes histoires et je ne connais personne d'autre pour nous loger.

Ly miaule et je soupire.

-Tu es un chat, tu ne peux pas comprendre ce genre de problème.

Elle miaule une seconde fois.

-Petite canaille. Bien, nous allons chez mes parents et lorsque tout sera remis en ordre, nous retournerons dans notre foyer.

Elle ronronne et vient me câliner. Je la remets ensuite dans le carton pour ne pas qu'elle me dérange pendant que je conduis, et fonce de nouveau chez mes parents. Je me gare pour la deuxième fois de la journée dans la cour et réfléchis à si c'est une bonne idée ou non.

-Après tout, qui ne tente rien n'a rien.

Je sors de la voiture avec le carton et ce que j'avais acheté pour Ly avant de m'avancer jusque sur le perron joliment décoré de fleurs. Je vais pour frapper contre la porte mais suspends mon geste en action. Je souffle un bon coup et donne trois coups sur la porte en bois. Quand elle s'ouvre, je vois ma mère surprise avec une pointe d'amertume dans le regard.

À l'aube d'une nuit d'hiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant