Prologue

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Le premier jour, des étoiles s'incrustent dans vos pupilles. Le deuxième, c'est la chasse au trésor, la découverte. Les suivants, vous dévorez les petits détails croustillants... Puis une dizaine, vingtaine, ou centaine de jours plus tard, le plaisir a disparu. La routine s'installe. Depuis quand êtes-vous devenu si gourmand ?

Le passé n'inspire que des remords, il nous tient, la tête en arrière, il nous laisse marcher à reculons. On y reste, on s'y enseveli, on y meurt. Le futur ne promet que des espoirs, on ferme les yeux, et on y voit que du bien. Il nous promet tout, mais ne nous donne rien.

Alors que, le présent, grand sensible, se montre venimeux quand vous l'ignorez. Le bonheur, capricieux, se laisse désirer.

C'était ce qu'il avait toujours pensé, mais pourtant, notre protagoniste était ainsi jonglant entre un passé amer, et un futur mielleux qui cache un parfum âcre quand on l'entame. Piégé dans une boucle qui se répète en continu, d'atroces répétitions qui le faisaient sentir comme un poisson dans son bocal. Il tournait en rond. Des rondes avec le même paysage, le même objet, toujours au même endroit, même heure, même date, toujours au même moment. vingt-quatre heure pour boucler une boucle et enchaîner sur la nouvelle. Et encore un jour à s'acharner au boulot, sans jamais s'accorder le repos que son corps réclamait.

Aujourd'hui, comme hier, ne changeait pas. Ce n'était qu'un jour parmi tant d'autres. La routine d'une vie, qui, pourtant, avait tout pour être exaltante. Une simple monotonie ennuyeuse qui s'avérerait passionnante pour d'autres : le matin, très tôt, il arrivait à son laboratoire, essayait de nouvelles choses pour son projet ; rien ne fonctionnait. Le scientifique repartait dans ses équations faire joujou avec des chiffres paraissant insensés. À midi, il ne prenait pas de pause, comme s'il ne souhaitait se nourrir uniquement du fruit de ses recherches.

En fin de journée, une violente migraine l'empêchait de continuer et il finissait par arrêter. Le squelette rentrait chez lui, prenait une bière bien fraîche. Elle avait, quant à elle, flemmardait tout le jour dans son frigidaire. L'homme s'installait devant la télévision et regardait une émission. Peut importait laquelle, ce n'était que pour le bruit de fond. Il enlevait ses chaussures avec le pied opposé, et se plongeait dans ses pensées. S'il ne réfléchissait pas aux expériences de demain, il rêvait d'une autre vie. Le liquide froid de son remontant coulait dans sa gorge et le désaltérait. Elle semblait chasser tous ses maux et tracas de sa longue journée.

À l'heure du repas, son ventre grondait, mais il l'ignorait - presque - ; allant seulement se prendre un plat tout fait, ou mangeant quelques paquets de gâteaux. Le chercheur repartait travailler. Il continuait même après que chaque lumières provenant des maisons de la ville ne s'éteignent. La fatigue le rongeait, mais il continuait, il forçait, il poussait, encore et encore jusqu'à trouver une solution. Mauvaise, certes. Mais, chaque fois, le savant pensait résoudre le problème définitivement.

C'est ainsi qu'il se couchait heureux. Et quand demain venait, ces habitudes se perpétuaient. Voici le quotidien de W.D Gaster, le scientifique du roi.

Après des centaines de jours conformes à son train-train quotidien, la mélancolie l'emportait. Une tristesse subite et inattendue le faisant soupirer de tout son être.

'' Y arriverai-je ? '' Se lamentait-il devant son objet d'étude. Gaster le fixait, comme s'il attendait une réponse. Mais le silence amplifiait sa solitude. Il était seul dans cette grande salle, ses collègues travaillaient dans une autre pièce; il s'était isolé et bûchait sur ses équations.

Quand le grand Gaster, inventeur d'innombrables innovations, séchait sur un problème : les autres s'incliner. Tous étaient découragés - cela devait bien faire quelques années qu'ils restaient coincés. L'équipe avait bien inventé quelques gadgets plus ou moins utiles entre-temps mais, ce projet-là, celui-ci en particulier, les tenait à cœur. Ce serait l'œuvre de leurs vies. Leurs raison d'être. Leurs passe-port pour la célébrité ! Et pour Gaster, ce n'était qu'une œuvre parmi tant d'autres. Lui, c'était juste par passion, et par entêtement.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 20, 2016 ⏰

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