7. Tile Hill Wood School...

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Arrivés aux portes de l'établissement, une vieille dame aux cheveux tirés en chignon sévère et habillée aux couleurs hideuses de l'école, nous accueillit. Il émanait d'elle une autorité naturelle que sûrement peu d'élèves avaient osé défier. Elle nous conduisit ensuite respectivement dans nos chambres. 

Ma chambre était sommaire et contenait deux chaises et trois lits , dont deux déjà occupés, en les regardant je pouvais dors et déjà deviner l'identité de leur propriétaire. Sur l'un étaient posés des crayons gris et un carnet à dessin qui semblait déjà bien noirci. L'autre, nettement plus propre, supportait une montagne de livres divers triés par thème. Je pouvais affirmer sans aucun doute que le premier appartenait à une artiste et le second à un rat de bibliothèque très méticuleux.

Des bruits de pas accompagnés par une voix autoritaire, que je reconnus comme celle de la vieille dame, s'approchèrent. Après quelques secondes, la porte s'ouvrit sur deux filles de mon âge et sur celle que j'avais correctement présumée. L'une était petite et menue avec des cheveux blonds. Elle portait de petites lunettes vertes assorties à ses grands yeux et une petite robe bleue avec un cardigan gris assortis à ses ballerines. L'autre était de taille moyenne et plutôt élancée pour une asiatique. Ses cheveux de jais lui tombaient sur les yeux dont j'estimais la couleur de brune. Son jeans déchiré bleu était tâché de peinture à hauteur de ses cuisses. Elle portait une veste en cuir noir qui contrastait avec son T-shirt rouge et son jeans coloré de peinture. Nul doute, la pile de livres était à la petite blonde et le carnet était à la belle asiatique.

"Elles te diront tout ce qu'il y a savoir sur le savoir vivre dans notre établissement"M'informa la quinquagénaire. "Et n'oubliez pas le couvre-feu est dans 1 h 30". 

Elle ferma la porte d'un coup sec.

Mais où étais-je tombée ? 

Il était seulement 20 h 30 et nous devions nous apprêter à nous mettre au lit. 

Le soudain éclat de rire des deux inconnues me sortit de mes pensées.

"Cerbère est enfin partie !" s'écrièrent-elles, ce qui redoubla leur rire. Semblant se rappeler soudainement de ma présence, l'asiatique me regarda de haut en bas l'air perplexe avant de regarder son amie. Elles se lancèrent un regard entendu et s'approchèrent, le regard méfiant. 

"Yumi Toshito." Déclara l'artiste en me serrant la main.

"Sophie Rutherford." La blondinette s'approcha timidement, me serrant la main à son tour.

C'est quoi le truc avec les poignées de main ici ?

"Enchantée, Amélie Owler."Je pris ma valise."Je suppose que ce lit est pour moi." Avançais-je en pointant le dernier lit à l'autre extrémité de la pièce.

"En effet." Elles répondirent en chœur, se regardèrent surprises et rirent ensemble. Elles étaient amies depuis longtemps. Je le voyais. Elles décidèrent ensuite de continuer à déballer leurs affaires.

Je me dirigeai vers le fond de la pièce, ma valise en main. J'avais presque atteint ma destination quand mes pieds se prirent dans le sac de Yumi. J'eus l'incroyable réflexe de déposer ma valise avant que ma tête ne s'écrase sur le sol. Je m'apprêtais à me relever, une once de soulagement s'emparant de moi.

Ça aurait pu être bien pire.

Ma valise, encore en équilibre précaire, décida alors de me contredire en venant s'écraser sur le haut de mon dos et me replaquer face au sol.

Je haïssais cette valise...

"Amélie !" Cria Yumi."Tout va bien ?"

"Tout va pour le mieux."Sophie me débarrassa de ma valise tandis que Yumi m'aidait à me relever."Ça arrive assez fréquemment, ne vous inquiétez pas."

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