Dilemme

8. La rentrée

Plusieurs élèves, dont Sophie, étaient déjà partis dans leur classe et il ne restait que nous, 25 élèves. Le nombre exact d'élèves que pouvait compter une classe. Kevin venait d'être cité et mon tour approchait. J'allais par conséquent être sa camarade de classe. La perspective ne m'enchantait guère.

" Owler Amélie "

Je reconnus mon nom et me levai, confiante. Il n'y avait plus aucune raison d'être anxieuse à ce niveau-là. Chaque élève assis dans ce hall partagerait plusieurs heures par semaine avec moi.

"Powell Liam"

"Preston  Candice "

"Robinson Peter"

"Scott Mary"

"Smith Billie"

" Toshito Yumi"

Je lui souris. Nous étions ensemble, c'était le principal. Pas de Brithany. Juste nous.

La seule ombre qui planait sur le tableau était l'absence de Sophie, la pauvre était dans la classe de cette peste. Je l'aurais volontiers échangé avec Kevin mais c'était malheureusement impossible ...

Les classes étant composées, nous suivîmes notre titulaire qui n'était autre que notre professeur de chimie, Abraham Wilson, jusqu'au labo. 

Monsieur Wilson était un homme d'un certain âge dont le peu de cheveux ayant survécu à ses nombreuses expériences se dressaient fièrement sur son crâne rond. Son ventre proéminent faisait dangereusement tendre sa veste en tweed. Par dessus, il portait blouse blanche immaculée où pendait un stylo vert accroché à la poche gauche de sa poitrine. En plein milieu de sa petite tête rose, se dressait un long nez aquilin sur lequel reposait de petites lunettes rondes à ossature métallique. Celles-ci faisaient étrangement ressortir ses yeux verts exorbités. Je n'avais pas honte de dire que mon professeur de chimie avait une tête de fou tout juste sorti de l'asile. je m'assis à côté de Yumi et attendis que le professeur commence son travail de titulaire.

«En tant que titulaire, mon travail est de m'occuper de votre bien-être néanmoins ne compter pas sur moi pour un speech car j'ai une sainte horreur de tout ce tralala. Donc passons directement au cours après la distribution des horaires." Il passa aussi rapidement que le lui permettait ses petites jambes entre les bancs, nous distribua nos horaires puis retourna devant le tableau.

Des cris de protestation s'élevèrent dans le laboratoire. "Monsieur, Vous pourriez quand même nous donner des conseils en tant que titulaire ! On ne commence jamais les cours le jour de la rentrée"

"Si vous insistez, je vais vous en donner un ..." La classe se calma, suspendue à ses lèvres. "Ne soyez pas méchants les uns envers les autres et tout ira pour le mieux. C'est bon pouvons-nous commencer le cours maintenant?"

Un éclat de rire général retentit quand il finit sa phrase.

Quelle étrange bonhomme... 

"Comme vous vous en doutez sûrement, c'est ici qu'auront lieu les cours de chimie. Et je vous prierais de faire attention aux consignes qui y seront donné. La chimie en outre d'être passionnante, est bien plus dangereuse que ce qu'elle ne parait ... De nombreux assassins idiots ont fait disparaître les corps en les enterrant ou en les découpant en morceaux et ce sont ces histoires qui ont les plus médiatisées et non celles où le corps n'avait jamais été retrouvé. Mais posez-vous la question, comment ont-ils fait pour les faire disparaître sans aucune trace. La réponse est simple : ils étaient plus intelligents que les autres. Mais cette intelligence les a mené à utiliser quelle méthode ? Je vais vous répondre, ils ont utilisé la plus propre et la plus de subtile: la chimie ."Il avait énoncé tout ça avec une aisance déconcertante. Était-il un serial killer ?