5. Un départ à préparer

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Le lendemain, vers 9 h du matin, nous nous mîmes en route et arrivâmes vers 10 h au centre commercial de Phoenix, le "Arizona Mills Mall". Nous entrâmes dans un "American Eagle" et allâmes à la caisse un pull en laine bleu à la main, la vendeuse nous regarda comme si nous venions de la planète Mars. Je reconnaissais qu'acheter un pull en laine en plein été, surtout en Arizona, était un peu spécial mais pas de quoi en faire une affaire d'état .

Alors que nous venions tout juste de sortir du magasin, j'entraînai ma mère dans un autre, celui-ci étant le "Nine West", une célèbre enseigne de chaussures. En essayant une belle paire de bottes, je me lançai enfin.

"Maman ? Tu n'as jamais pensé à avoir un job à toi ?"

"Oui bien sûr mais seulement quand je m'ennuyais. Pourquoi cette question, ma chérie ?"Me sourit-elle.

"Pour savoir si ça ne t'embêtait pas trop d'être dépendante de Mr. Owler."

"Chérie ! C'est ton père ! Appelle le "papa" ! Et non ça ne me dérange pas plus que ça d'être "dépendante" de lui, comme tu le dis si bien. De plus, cette conversation est terminée." Me répondit-elle complètement indignée.

Ça ne s'était pas passé aussi bien que prévu et le "Mr. Owler" n'avait pas dû aider.

La journée "shopping" se termina, pour ma part sur un cuisant échec. Au moins j'avais un pull, même si ce n'était pas vraiment ce que j'attendais. En rentrant, ma mère proposa de faire ma valise pour le jour J. Nous commençâmes le travail et je la vis pensive. A quoi pouvait-elle penser ? Sûrement au dîner, sa vie était tellement passionnante qu'elle ne pouvait penser qu'à ça. Au plus je la regardais au plus, je me disais qu'un dîner ne pouvait pas la perturber autant. J'eu soudainement un EURÊKA, elle devait penser à ma remarque. Peut-être mon échec, n'était-il pas si cuisant que ça ? Un soupçon de joie s'insuffla dans mon être mais il repartit bien vite quand je vis cette horrible tenue grise. Mais d'où pouvait bien venir cette horreur ? Ma mère remarqua sûrement le dégoût et l'insistance avec laquelle je regardais l'ensemble gris et me répondit que ce serait mon uniforme. Sérieusement un uniforme ? Le pire cliché du monde. L'uniforme anglais, insupportable à porter. Elle ajouta : " Tu le porteras pendant 5 jours sur 7 alors habitue toi.". Elle en mit encore un semblable dans la valise. J'étais dégoûtée, j'avais pris du temps pour digérer le fait de me séparer de mes amis, de ma famille (quoique ce ne fut pas très dur pour celle-là), d'Adam, enfin de tout et maintenant j'en étais sûre il m'en faudrait pour accepter le fait de ne plus pouvoir m'exprimer par mon style vestimentaire. Je n'en pouvais plus, et à vrai dire je crois que ma mère s'en aperçut car quelques minutes plus tard, elle me proposa d'aller chez Adam. Évidement j'acceptai, le revoir ne pouvait que me faire du bien.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai sur le seuil de sa porte, m'apprêtant à sonner. Il m'ouvrit et nous allâmes nous promener dans le parc. Je semblais sûrement perturbée car il me demanda, inquiet, comment s'était déroulé le plan.

"A vrai dire je n'en ai aucune idée, elle m'a engueulé quand je lui ai proposé mais elle semble quand même y réfléchir..."

"Attends et tu verras le résultat, la patience est la reine des vertus..."

"Mais d'où tu tiens ce proverbe toi ? T'es nul en littérature !" Je m'exclamai.

D'un air malicieux, il dit :"Moi aussi j'ai mes petits secrets..."

J'éclatai de rire et le chatouillai pour les lui faire avouer, il mit fin à sa torture en m'embrassant langoureusement. Il n'existait que lui pour me rendre le sourire en moins de cinq minutes.

Nous continuâmes notre balade enlacés amoureusement et nous arrêtâmes enfin sur un banc. Il me regardait, je le regardais, rien ne pouvait gâcher ce moment. Un hoquet surpris nous fit nous retourner.

Merde, merde, merde...

"Amélie ?" Demanda Nora, médusée.

"Nora, je vais tout-"

"Adam ?" Elle continua totalement perdue.

J'entendais Adam murmurer des injures, et, à vrai dire je voulais faire de même seulement il fallait que quelqu'un explique la situation à Nora et dans cet état il ne pouvait pas le faire.

"Adam et Amélie, Amélie et Adam..."Elle essayait désespérément de retrouver ses esprits.

"Écoute, Nora, on voulait te le dire mais-"

"Mais quoi ?" Elle sembla s'être remise du choc à en juger par l'agressivité évidente de son ton. "J'étais pas assez bien pour qu'on me le dise ou alors tu ne comptais pas me le dire et tu me mens en ce moment même..."

"C'est pas ça c'est juste que ... j'ai oublié." Je m'excusai, honteuse.

"C'est encore mieux je suis une oubliée !"Un rire amère s'échappa de ses lèvres rosées.

"Les erreurs sont humaines !"

Adam se décida enfin à entrer dans la conversation.

"Elle a raison tu sais, tout le monde commet des erreurs."

"Rien d'étonnant à ce que tu sois de son côté, si je puis me permettre."Son ton était venimeux.

Elle avait vraiment le don pour pourrir toute une journée. Nous nous en allâmes main dans la main la laissant seule à sa mauvaise humeur. Nous étions toujours entrain de marcher quand je trébuchai sur la bordure ne manquant pas de me ramasser à terre.

Putain de maladresse.

Son pouffement de rire, me fit me retourner et lui lancer un regard noir.

Salopard.

"Tu ne viendrais pas m'aider, par hasard ?" Je demandai, agacée.

"Pourquoi ferais-je ça ? Tu sais te relever toute seule, tu as des jambes non ?" Rit-il de plus belle, sans venir m'aider pour autant.

"Le petit copain parfait" Je grommelai. Je n'étais sortie qu'avec des connards et même quand mon petit-copain se trouvait être mon meilleur ami, il se comportait en imbécile.

Je me relevai, seule, le fusillant à nouveau du regard.

"Allez, tu ne vas pas me faire la tête..."

Je l'ignorai et marchai jusqu'à sa maison, lui sur mes talons, sans jamais lui adresser un regard.

Dans mon extrême bonté, je lui pardonnai son acte ne manquant pas de lui rappeler qu'il était con. Il savait à quel point je ne supportais pas les gens qui n'aidaient pas les autres. S'il m'avait ne fut-ce que tendu la main, je ne lui aurais pas tenu rigueur de ses moqueries. Mais il ne l'avait pas fait alors il avait eu droit à la "Amélie indifférente", celle qu'il détestait. Nous passâmes encore quelques heures ensemble jusqu'à ce que ma mère vint me chercher.

Quand je rentrai, je me dirigeai dans ma chambre où le calendrier me rappela brusquement la date : nous étions le 27 août, dans deux jours je partais pour un autre continent...


Héhé alors je suis désolée du chapitre un peu nul mais j'avais absolument pas d'inspiration, mais ne vous inquiétez pas l'Angleterre arrive bientôt et là bas je sais absolument quoi écrire :p N'oubliez pas les commentaires constructifs et vos avis sont acceptés.

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