Chapitre 5

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Je croyais bien que cela avait duré une éternité. Au cours de cette éternité, j'étais de plus en plus soucieuse. J'essayais à maintes reprises de m'extirper, mais il ne fit que de me repoussait en avant et ressaierait sa main sur mon poignet, qui était plaqué contre le tableau. Bizarrement je ne ressentais aucune douleur. C'était à peine si j'osais insufflé de l'air. Il posa son nez fin sur mon épaule droite, il fit des allers - retours consécutifs, tout en me flairant. Je me raidis, un frison me parcourut. Je resserrais mon poing pour stopper les tremblements qui apparaissaient. Je devais l'admettre, il commençait à m'effrayer...

Il s'arrêta soudainement sur le milieu de ma nuque...et cette éternité mit fin.

TOC ! TOC !

 - Kim Seonsaengnim ...Kim Seonsaengnim. Dit d'une voix forte d'homme derrière la porte.

- Orggh. Grogna t-il .

Il me libéra de son emprise. Je fermais les yeux et un soupir de gratitude envers cet homme derrière la porte. Je mordis légèrement ma lèvre supérieure et allai prendre mon sac à main.

La porte de la salle de classe s'ouvrit sur un homme à lunette en costume trois pièces à carreaux, d'une cinquantaine d'années. Son regard valsa entre l'autre et moi, il plissa ses yeux m'observant de la tête au pied. Je souris innocemment, puis il retourna son attention sur l'autre. Et le regarda avec questionnement.

 - Ah euh c'est une de mes élèves, que j'aidais pour un devoir. Dit-il en finissant avec un léger rire .

Le vieux monsieur se tourna vers moi.

 - C'est vrai mademoiselle ? Me demanda t-il en fronçant les sourcils .

Mon regard croisa celui de l'autre. Son regard était sans expressions....enfin sans menace du moins. Je ne prenais aucun risque et répondis.

- Oui monsieur. Répondis-je en regardant le sol.

- Bien et pourquoi étiez-vous enfermés à clés dans ce cas ? Demanda t-il d'un ton grave.

- Et bien...

- Je pense que le concierge ou même la femme de ménage a dû fermer à clé, croyant qu'il n'y avait plus personne. Répondis-je en coupant la parole à l'autre, le regardant droit dans les yeux .

Il me fit son sourire du coin de lèvres.

- Je trouve cela tout de même étrange. Dit le vieux professeur.

- Pour moi, il y a peu de doute...c'est bien ce qui s'est passé un soir, j'ai étais enfermé toute la nuit dans la bibliothèque à cause de ça...Heureusement que j'avais le numéro du concierge dans mon téléphone, sinon j'aurais passé la nuit au milieu de bouquins. Dis-je en lâchant un rire gêné pour rendre cela plus crédible .

- Vu que ton devoir est terminé, tu peux rentrer chez toi. Me dit-il.

- D'accord Seonsaegnim...Bonne soirée. Dis-je en m'inclinant vers les deux hommes avant de quitter la salle de classe .

La nuit était déjà tombée, mais combien de temps avais-je passé dans cette salle de classe ?

Les lumières du hall étaient encore allumées, même s'il n'y avait pas une ombre aux alentours...Tout ce que je pouvais entendre, était le bruit de mes talons à chacun de mes pas contre les petits carreaux du sol...Je poussais la grande porte grise de l'entrée principale et sortis du bâtiment. Je marchais sur le béton humide. De là où j'étais, je pouvais apercevoir les logements des étudiants. Bâtis de briques blanches. Certaines fenêtres étaient encore éclairées.

Je passais la sécurité et sortis enfin du BAHUT.

Je marchais le long du trottoir vide, à la recherche d'un taxi. A ce moment-ci je caillais de froid, mon amie avait raison j'aurais dû prendre un manteau...L'hiver rude approchait. Une buée d'aire chaude sortit de ma bouche, j'enfonçais mes mains glaciales dans les poches de mon jean et continuais de marcher...Repensant à ce qui s'était passé. En toute franchise, j'assurais mes arrières. Si j'avais dis la vérité, lui et moi aurions eus de graves problèmes. Mais surtout moi, car après ça, je ne savais pas ce qu'il l'aurait été capable de me faire. Pas que j'avais peur de lui, c'est juste que sa manière d'agir m'effraie.

Somnifères   d' AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant