-Bip bip, bip bip, bip...
J'entrouvre les yeux, avant de chercher à tâtons mon iPhone pour arrêter cette sonnerie agaçante.
La lumière bleue de mon téléphone éclaire brutalement mon visage. 7:00. Il faut que je me lève, c'est le jour de la rentrée. Ce serait bête d'arriver en retard !Je détends mes jambes et baille un coup. Ma mère entrouvre la porte de ma chambre et y passe sa tête. Je ne vois que sa silhouette, car elle se tient à contre-jour.
-Il est l'heure de se lever ma chérie...
-Je sais, je sais. J'arrive, je réponds, les lèvres gercées et la bouche pâteuse.
Elle pousse la porte et s'en va. Je m'assois sur mon lit, encore endormie, regrettant d'avoir regardé ma série jusqu'à trop tard hier soir. Je me frotte les yeux et enfile mon soutien-gorge avant de me forcer à m'extirper courageusement de mon lit pour aller ouvrir mon armoire. Que vais-je mettre aujourd'hui ?
Après une courte - qui était en fait assez longue - réflexion, j'enfile un short en jean et un t-shirt blanc avec quelques motifs qu'on n'aperçoit pas si on n'y prête pas attention. Pas très original, je sais. J'aurais bien voulu mettre autre chose, mais je n'ai rien de nouveau à me mettre. Je sens que tout le monde aura de nouveaux vêtements, et je serai là, au milieu, telle une tâche avec mes vieux habits éternel.Je m'habille et ouvre mes stores (non pas sans efforts), et la lumière douce d'un nouveau jour coule dans ma chambre. Je me rends - enfin - compte qu'elle est en désordre.
Bon. Il est 7:15, il faut que je me dépêche un peu. Je vais dans la salle de bain et me lave le visage avec de l'eau fraîche. J'applique ma crème hydratante, me coiffe et me maquille, d'un simple coup de mascara, pour ne pas attirer les regards. Je déteste quand les gens me regardent de travers dès que je suis un peu différente. Je déteste quand les gens me regardent tout court.
J'arrive dans la cuisine et m'assois au bar, à ma place habituelle, sur ma chaise en cuir. Je mange rapidement une tartine au miel et bois un verre de jus d'orange. Ma petite soeur Lisa arrive, ses longs cheveux blonds et soyeux coiffé en chignon, l'air plus prête que moi. Elle, contrairement à moi, est très bien habillée, avec une robe à fleurs dernier cri que tout le monde s'arrache. Vous l'aurez compris : elle est moi, c'est comme le blanc et le noir ; comme le Yin et le Yang ; comme le nord et le sud. On est à l'opposé, physiquement comme mentalement.
Mon physique, je le tiens de ma mère : grande et maigre (et par conséquent, sans forces), cheveux ternes, peau très pâle (même extrêmement pâle, en hiver) et des yeux verts qui sauvent un peu le tout.
Côté mental, j'ai plutôt le même que mon père ; je suis ouverte d'esprit, j'aime les blagues noires et le sarcasme (que j'utilise souvent, d'ailleurs), je supporte beaucoup de causes et je défends mes droits. J'ai aussi les mêmes goûts que lui, surtout en musique.Je finis de manger et me retourne pour regarder l'horloge du four. 7:30. Allez Eva, bouge.
Je retourne dans la salle de bain pour me laver les dents. Une fois fait, je prends mes affaires d'école, en tentant de ne rien oublier. Ce n'est pas réussi d'avance, vu le désordre.7:35. Mais il est où ce carnet ?!
7:37. Mon natel, ok. Mes écouteurs,... c'est pas possible !
7:40. Mon bulletin de notes ! J'y crois pas !
7:43. Je sors de ma chambre en courant. Ma mère m'observe et fronce les sourcils.
-Tu n'es pas encore partie ??! Mais le bus part dans...
Pas le temps de papoter, j'enfile une longue jaquette couleur crème et mes baskets Converse. J'attrape mon sac à dos en espérant ne rien avoir oublié, et cours hors de la maison en ne prenant pas la peine de refermer la porte. Ma mère s'en chargera.
7:45. Je cours jusqu'à l'arrêt de bus, manquant de m'étaler plusieurs fois sur la bitume bouillante en ce jour d'été.
7:47. J'y suis presque, encore quelques mètres...
VOUS LISEZ
Nos passés
Novela JuvenilEva est une jeune fille complètement seule et déboussolée. Atteinte d'anxiété et étant dépressive, elle ne peut pas faire grand chose, si ce n'est écrire son histoire à travers Wattpad pour tenter de chasser ses démons. Mais le jour de la rentrée, e...