Ciel était extrêmement inquiet, il avait porté Lizzy dans le salon pour l'allonger sur le canapé pendant que Bardroy allait chercher un médecin. Sébastian l'examinait en l'observant avec inquiétude, feinte évidemment. L'essence même de cette personne n'était qu'un mensonge. Chaque geste, cellule de son corps était pervertie de façon à donner l'allure du réel. Un peu comme son jeune maître lui-même. Ils faisaient bien la paire tout les deux. Son diable de majordome resterait à ses côtés jusqu'à ce que les mensonges deviennent la réalité. Un jeu cruel et tordu, il fallait bien l'avouer. Se concentrant sur le visage inconscient de Lizzy, son coeur se serra plus douloureusement qu'il ne le devrait. Il ne savait après tout pas ce qu'elle avait. Oui, il ne savait rien et c'était justement ça qui n'allait pas, ce sentiment d'impuissance. Il ne supportait pas de savoir qu'elle endurait quelque chose sans pouvoir l'aider, agir. Involontairement, Lizzy lui avait causé de l'inquiétude, elle en souffrirait à son réveil mais elle ne dirait rien, pas à celui qu'elle aimait. Sébastian se mit alors à parler:
- Monsieur, je crois savoir ce dont souffre cette personne. Permettez-moi de l'emmener dans une des chambre réservée aux invités pour faire...ce qui doit être fait.
- Soyez plus explicite, l'apostropha Charles Grey comme toujours sans gêne, qu'arrive-t-il à la marquise?
Tante Frances rougit violemment, elle avait compris. Ouvrant son éventail, elle l'agita devant son visage pour cacher sa rougeur.
- Ce ne sont point vos affaires, monsieur Grey. Je vous sais gré de vous soucier de la santé de ma fille mais désormais la situation est bien en main, lui répondit la mère de Lizzy.
Elle fit alors un geste sec de son éventail pour le refermer et le pointant sur sa fille chérie, elle autorisa Sébastian à l'emporter. La saisissant délicatement comme il prendrait un chat qu'il aimait bien, Sébastian se dirigea vers la chambre. Puis, demandant à la Marquise de la surveiller, sortit chercher des ciseaux dans sa boîte à couture. Lorsqu'il revint, Ciel était au chevet de sa belle, serrant avec inquiétude sa main. Le majordome fronça les sourcils puis, plaquant son sourire le plus affable sur son visage factice, il s'adressa à son lord en ces termes:
- Monsieur, bien que vous vous souciez de l'état de votre fiancée, ce qui va se passer ne doit être vu par aucun homme. Moi même, je me banderais les yeux en suivant les directives de madame la marquise pour accomplir les étapes nécessaires à la récupération de Miss Elisabeth.
Ciel leva un sourcil interrogateur, un milliard de questions lui brûlant les lèvres. Cependant, il était trop fier pour interroger son majordome alors que sa tante semblait pour une fois de son côté. Il quitta donc la pièce en marmonnant quelques paroles polies. Il nota pourtant les ciseaux que tenait Sébastian. Lorsqu'il revint au salon, il vit que la réserve de gâteaux du manoir avait été liquidée. Il le sut en voyant ce qu'il en restait dans l'assiette de Charles Grey qui achevait son repas en s'essuyant avec sa serviette. Ciel ne put empêcher un sifflement agacé sortir de sa bouche. Ce que tout le monde remarqua en le regardant avec surprise. Meirin s'excusa alors avec des joues rouges, signe de sa gêne.
- Veuillez pardonner mon insolence, je n'aurais pas dû laisser mon humeur prendre le pas sur la politesse dû à votre rang.
Sur le coup, Ciel ne sut que répondre. Sa servante venait d'endosser un blâme qui lui était destiné. Venant d'elle, elle allait recevoir une terrible punition. Il ne pouvait permettre un de ses serviteurs porter le chapeau à sa place. Ce serait un déshonneur pour la maison Phantomhive.
- Je crains, Meirin, que votre faible soupir n'ait pas été le son le plus bruyant qu'ils aient entendu. Il se trouve que l'évanouissement de ma fiancée me met dans tous mes états, je n'ai donc pas pu réfréner un petit mouvement d'humeur. Veuillez accepter mes plus plates excuses, monsieur Gray.
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Lizzy: médiatrice du Surnaturel
FanfictionJe suis Elisabeth Ethel Cordelia Midford, fille du chef de la chevalerie britannique: Alexis Leon de Midford et de sa femme Frances Midford. Je suis aussi la fiancée du chien de garde de la Reine: Ciel Phantomhive. J'appartiens à la noblesse, j'app...