Tous ensemble (JusteWriteIt)

Chapitre 7

"J'espère que ce chapitre vous plaira ! Bonne lecture !"

Belle

Le soleil avait décidé de se cacher lorsque Belle ouvrit les yeux, néanmoins elle se sentait de meilleure humeur. Elle prépara son petit déjeuner, s'habilla et prit encore et toujours la direction de l'hôpital, cette fois, au lieu d'aller voir Aurore, elle allait directement voir "la bête" comme il se plaisait à se nommer, cela faisait maintenant deux semaines qu'elle venait le voir quotidiennement et tout semblait aller pour le mieux. Elle avait commencé à s'attacher au jeune homme sympathique et très drôle qui se cachait derrière son agressivité. Ce matin là, il était déjà debout et lisait un livre. Belle entra dans la pièce et décida de le surprendre, elle se glissa derrière lui et lui ébourrifa les cheveux et criant "Boouuuh". Celui-ci nullement appeuré se retourna vers elle et entama la conversation :

"Salut la belle !

-Salut la bête !

La jeune femme s'assit.

-Tu verras un jour j'arriverais à te faire peur !

-Tu peux toujours essayer de me faire peur mais seul mon reflet dans le mirroir peut y réussir !

-Lui au moins il a de la chance, répondit Belle en souriant."

Elle avait compris qu'avec lui, seul marchait l'humour noir concernant ses cicatrices. Bien heureusement la jeune femme savait parfaitement quand est-ce qu'il fallait en rire et quand est-ce que le problème était... vraiment un problème.

-Toujours rien à écrire ?

Belle secoua la tête alors qu'il se mettait à réfléchir :

-Peut-être que miss Samovare saura quoi faire !

-Tu penses vraiment ?

-Tu sais j'ai appris avec le temps qu'il n'y a rien que du thé ou que miss Samovare ne puisse régler ! On ira la voir tout à l'heure.

-On ?

-Bah oui, je veux savoir comment elle va te sortir de ce pétrin !"

La belle et la bête s'attaquèrent à un jeu de culture général. Belle en raffolait autant que de livre. C'est pour dire. Une fois lassé du jeu, ils se penchèrent sur leur lecture commune. Ils passèrent bien des heures à discuter de tout et de rien avant que Belle ne décide qu'il était temps d'aller voir miss Samovare. Alors qu'ils se levaient ensemble, une infirmière vint le prévenir qu'une visite avec le médecin l'attendait. Il marmonna mais fit promettre à Belle de tout lui raconter en détail. Elle le regarda partir avec l'infirmière avec un sourire au coin des lèvres. Elle partit en sifflotant vers le bureau de miss Samovare.

"Oh bonjour ma chère Belle ! Entre je t'en prie !

-Bonjour miss Samovare, je viens pour ... "

Belle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà la doyenne faisait du thé, réinstallait les coussins sur le sofa qui meublait son bureau aux couleurs ternes. Elle emmena Belle s'y installer et d'un geste de la main l'invita à parler.

-Je viens vous voir car on m'a conseillé de venir. Disons que j'ai un petit soucis d'inspiration. Je n'arrive plus à écrire, j'ai comme qui dirait le syndrome de la page blanche... Ma maison d'édition m'a définitivement lâchée et je ne sais plus quoi faire j'ai tout essayé pour le faire partir. Mais cette page blanche reste blanche...

-Belle est-ce que je peux te dire quelque chose ?

-Oui, bien sûr !

-Ce syndrome existe seulement dans ta tête. Il suffit seulement que tu te détendes, que tu respires un grand coup et tu verras que tout iras mieux !

-Je.... Je ne sais pas... je n'ai jamais essayé...

-Eh bien essaye mais je sens que ton esprit est remplit de mauvaises pensées, dis moi tout ce qui te tracasse ma belle enfant

-Vous avez du temps devant vous ? essaya de plaisanter la jeune femme.

Miss Samovare lui prit les deux mains.

-Je prendrais tout le temps qu'il fait pour toi, Belle, même si cela me prend des heures, je ne veux que ton bonheur."

Sans qu'elle ne s'en rendre compte, des larmes était venue noyer les yeux de la jeune Belle. Comment une personne qu'elle venait à peine de rencontrer pouvait-elle se montrer aussi bienveillante ? Mais comme une formule magique, Belle parla, plus qu'elle ne l'avait jamais fait. Les mots se bousculaient dans sa tête, sortaient par phrases. Comme un récit qu'elle connaissait par coeur, elle n'hésita pas. Belle laissa son armure se fissurer. Ce n'est pas une heure ou deux qu'il fallut à Belle mais bien l'après-midi entière. Et lorsque celle-ci se termina, le thé était depuis bien longtemps devenu froid mais cette discussion avait comme ravivé quelque chose en Belle.

"Alors ? dit une voix masculine derrière la jeune femme.

-Merci, dit Belle en se retournant vers "sa bête"

-Il n'y a pas de quoi, finalement le rendez-vous avec le docteur est tombé plutôt bien si j'en crois ce que m'a dit un infirmier : tu as vraiment passé toute la journée dans son bureau ? ria t-il gentiment.

-Oui, mais si tu savais à quel point je me sens mieux, comment arrive t-elle à tout comprendre ?

-Souvent je me dit que Miss Samovare est magique, comme une sorte d'ange gardien...

-Elle t'as souvent aidée ?

-Si je suis encore là, c'est uniquement grâce à elle, confia le jeune homme avec un demi-sourire."

Belle déposa un baiser sur sa joue avant de quitter la pièce avec un "à demain" si banal qu'il n'aurait pas dû avoir ce sourire là, mais pourtant, il la regarda partir avec un sourire bien différent, laissant peut-être supposer une histoire alternative que celle qu'il avait imaginé...

Belle marchait beaucoup plus vite espérant faire partir la couleur rosé qui colorait ses joues. Elle grimpa les marches à toutes vitesses, ne regardant plus où elle allait et connaissant le chemin vers la chambre d'Aurore par coeur, elle laissait ses pensées divaguer. "Peut-être que nous pourrons être plus que... ça ?" Son coeur rata un battement alors que cette pensée traversait son esprit. Elle respira doucement mais ne pu dissimuler le sourire imprévisible qui s'était dessiné sur ses lèvres. Elle secoua la tête et entra dans la chambre d'Aurore. Belle eut un soupir d'aise, aujourd'hui Philippe n'était pas là, et même si il avait l'air adorable, Belle voulait saluer son amie seule à seule. Aurore était toujours sur ce lit blanc, emmêlée dans des fils la reliant à ces machines lui permettant de rester en vie. Belle s'approcha, caresse les doux cheveux de son amie, et murmura :

"Combien de temps comptes-tu encore jouer la belle au bois dormant ?"

Elle resta encore quelques minutes à la contempler, lui parler de choses banales comme le temps qu'il faisait dehors, la couleur du ciel, elle lui décrit sa chambre, avant de déposer un baiser sur le front de la jeune femme endormis. Elle rentra chez elle, fit couler un bain brûlant, cette nuit elle dormit le coeur bien plus léger. Et peut-être, je dis bien peut-être rêva t-elle d'une jeune homme...