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Avant tout : un an s'est écoulé entre cette histoire et "Le Mois de décembre". Je n'ai pas encore fait la correction, désolée pour les fautes et les oublis de mots. Bonne lecture ! Des bises.












Taehyung n'avait pas changé. Il restait le grand homme charismatique, froid, sûr de lui et énigmatique qui m'avait tant intrigué auparavant. En un an, j'avais appris à enlever planches par planches la caisse qu'il s'était forgé autour de lui. J'avais appris pas mal de choses intéressantes sur sa vie comme, par exemple, le fait que ses parents habitaient dans un autre pays, qu'il était quelqu'un de très sensible, qu'il était enfant unique. En un an en tant que couple, j'avais réussi à cerner quelques unes de ses habitudes aussi. Je savais qu'il lisait un livre seulement pour cacher le fait qu'il était perdu dans ses pensées, qu'il ne buvait que du café noir ou encore qu'il aimait bien parler de choses sérieuses pendant l'acte charnel, ce qui me blasait par moment.

Taehyung n'avait absolument pas changé puisqu'il était toujours cet homme impressionnant qui tentait de m'aider coute que coute et qui adorait me taquiner en refusant mes baisers et mes caresses. J'étais un adolescent de dix-huit ans avec des hormones qui se développaient, mais il faisait semblant de ne pas comprendre. Alors, à chaque fois, je répondais que je ne veux pas être comme lui lorsque j'aurai vingt-six ans. Comme maintenant.

« -Sérieusement, hyung ?  »

Mes bras étaient croisés contre mon torse. J'avais essayé de l'exciter, oui. Je m'étais assis sur son bureau alors qu'il travaillait sur un contrat financier. Nous n'étions qu'au début du mois de janvier et il reprenait déjà ses activités. Rapidement, j'avais penché mon corps pour avoir ma bouche à l'oreille de mon petit-ami, pour embrasser son cou et lui susurrer quelques mots à l'oreille. Il avait fait rouler son siège loin de moi, tenant entre ses mains son dossier et un stylo. Alors j'avais sorti cette fameuse réplique.

« -J'espère vraiment qu'à vingt-six ans j'aurais une vie sexuelle plus active que la tienne. »

Il ne fallut que quelques secondes à Taehyung pour faire rouler son siège jusqu'à moi, se lever et attraper mon menton entre ses doigts. Je m'étais redressé le cœur battant, assis sur son bureau, et j'encerclai sa taille de mes jambes avec un sourire innocent sur le visage.

« -Arrête de dire ça. Ça laisse sous-entendre qu'à tes vingt-six ans, tu ne seras plus avec moi. »

J'encrai mes yeux noisette dans les siens. J'aimais l'énerver jusqu'à ce qu'il craque. Il plaça ses grandes mains sous mes cuisses pour me porter et rapidement, je me retrouvais dans le salon. Je fronçais les sourcils : un lit ne serait peut-être pas mieux pour ce genre d'activité ? Il me déposa gentiment sur le canapé en cuir et s'avança vers le sapin de Noël. Attendez, quoi ? Il comptait donc vraiment ignorer mes avances pour retirer les décorations de l'arbre. Je serrai les mâchoires et recroisai mes bras sur mon torse. C'était moi qui étais énervé, désormais. Je lui jetai un regard glacial alors que lui retirai l'étoile du sapin tranquillement en se foutant de moi.

C'est avec un soupir aux lèvres que je m'avançai vers lui. Mes bras se nouèrent à sa taille, mon torse se colla à son dos et mon menton se posa sur son épaule. Je n'arrivais jamais à lui en vouloir, malheureusement. Je le regardai enlever une guirlande du sapin et mon regard se leva sur le mur blanc de son appartement. Par moment se trouvait certains de mes dessins. Taehyung les aimait, il disait que j'étais doué et qu'ils apportaient une touche de gaieté dans son appartement. Il se retourna dans mes bras et posa ses deux mains sur mes joues. Il sourit tendrement et déposa un bref baisé sur mes lèvres. Je tapais sa hanche en fronçant les sourcils.

Mes lèvres se heurtèrent aux siennes alors qu'une de mes mains s'accrocha aux cheveux de mon petit-ami. Notre baiser était tout sauf innocent et je souriais doucement pendant cette action charnelle. Il avait enfin baissé les bras. Je sentis Taehyung me pousser, un sourire en coin sur les lèvres. J'étais alors au sol, avec un poids sur moi. Mon copain était vraiment sauvage par moment, et j'adorai.

Par contre, j'adorai beaucoup moins quand il jouait le salaud. J'étais bien au sol, avec le poids du sapin sur moi. Mon regard glacial s'était posé dans le sien et il m'envoya un baiser volant. Je me redressai alors en époussetant mes vêtements et le regardai d'un mauvais œil. Ce que je ne compris pas était le fait qu'il avait enfilé son long manteau noir, avait attrapé sa mallette, son portable et ses clés de voiture.

« -Je te laisse ranger les décorations et le sapin. Je dois passer à l'agence pour quelques formalités. Je reviendrai rapidement et je te reconduirai chez toi.

-Attend, Tae. Si mon...

-Je sais. Si ton père me pose des questions à ton propos, je n'y réponds pas. A tout à l'heure, ranges-bien. Je t'aime. »

Et il claqua la porte en sortant de son appartement. Ses derniers mots m'avaient fait sourire comme un imbécile. Le problème dans ce tableau parfaitement blanc était mon père, qui y laissait sa trace noire. Depuis l'année dernière, lorsque je lui avais annoncé que je ne reprendrai pas l'agence, il me menait la vie dure. Avant, j'étais un adolescent libre mais avec les codes sociaux de la famille Jeon. Désormais, je suis un adolescent emprisonné avec les codes sociaux de la famille Jeon. Mon père avait instauré des règles simples mais que j'avais du mal à assimiler. Un couvre-feu, pas de sorties le week-end après dix-sept heure, ma présence à tous les galas de l'agence, pas d'écarts de comportements, des notes supérieures ou égales à dix-sept sur vingt minimum. Enfin, je connaissais mon père. Si je ne l'écoutais pas et n'en faisais qu'à ma tête, je serai en pensionnat pour le reste de l'année scolaire. Et je serai dans l'incapacité de voir Taehyung.

Je soupirai doucement tout en commençant à retirer les guirlandes et les boules de Noël du sapin, les rangeant dans un grand sac que j'avais trouvé dans son placard de rangement. Taehyung était très organisé contrairement à moi.

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Taehyung roulait en direction de l'agence dans laquelle il travaillait. Son beau-père l'attendait pour régler quelques papiers qui devaient partir le lendemain. Une fois garé sur sa place de parking, l'homme à l'apparence froide posa un pied sur le goudron et sortit de sa voiture. Il avança machinalement vers l'agence et poussa la porte en verre pour y entrer. Ses pas se faisaient lourds dans les escaliers en verre. Plus il montait et moins il se sentait bien. Une fois dans son bureau, il déposa ses affaires. Monsieur Jeon arriva rapidement et déposa le dossier sur le bureau du jeune homme. Taehyung n'avait pas eu le temps de souffler. Le patron prit place sur l'une des chaises en tapotant la pile de papiers de son index.

« -Il me faudrait votre signature sur la première et dernière page. Taehyung, puis-je vous poser une question ? »

Taehyung se disputait la place avec l'un de ses collègues pour reprendre l'entreprise une fois que Monsieur Jeon aurait décidé de quitter les lieux. Il se voyait mal refuser sa requête, surtout qu'il était sûrement à la première place du tableau pour le moment. Ses longs doigts vinrent prendre un stylo et il commença à lire entre les lignes le contrat.

« -Oui, bien évidemment.

-Comment va mon fils ?

-Il se porte bien. Il essaie de cacher que toute cette situation ne l'atteint pas, mais le soir, lorsque vous l'autorisez à dormir dans mon appartement, il fait des cauchemars. Il sait qu'il vous déçoit mais ne veut pas passer sa vie à faire quelque chose qu'il déteste. Il est tiraillé entre son devoir et son désir. »

Taehyung signa le document deux fois et reposa le stylo dans le pot prévu à cet effet. Il releva son regard vers le Père Jeon et lui tendu le contrat, un léger sourire aux lèvres. Ce dernier l'attrapa et observa les deux signatures apposées sur les papiers.

« -Et vous ne pouvez pas le raisonner, hm ?

-Vous le connaissez. Il est têtu, ce gamin. S'il veut devenir professeur, éditeur ou bibliothécaire, laissez-le faire. Je dois partir et ramener votre fils chez vous. Il est bientôt dix-sept heures. »

Taehyung tapota sa montre en pinçant les lèvres. C'était difficile de voir son petit-ami se sentir mal par rapport à son patron. Il ne savait pas trop où se positionner à vrai dire. Taehyung prenait toujours de bonnes décisions et savait rester impartial. Lui, était tiraillé entre ses désirs.

(2) Le Mois de janvier.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant