Après cet incident, Taehyung avait décidé d'agir. Il ne pouvait pas rester les bras croisés, sans rien faire, regardant son petit-ami sombrer de plus en plus. Ces cauchemars répétitifs, lui aussi, n'en pouvait plus. C'est pourquoi, en une semaine, il avait réussi à récolter le plus de dessins possibles de son copain. Il allait certainement le détester pour cela, mais c'était son choix. Sa mallette à la main, pour une fois étrangement remplie, Taehyung entra dans le grand bâtiment de verre. Dans son bureau, il tria quelques papiers avant de presque courir jusqu'au bureau de Papa Jeon. Il poussa la porte, essoufflé.
« -J'ai la personne qu'il nous faut, pour dessiner. »
Il lui tendu les dessins sans rien lui demander. L'homme qui avait une carrure plutôt solide s'était transformé en un gamin qui se laissait englober par toutes ces disputes autour de lui. Il tapota les esquisses de son index alors que le patron le regardait bizarrement. Sûrement parce que Taehyung avait des cernes sous les yeux, les cheveux en bataille et qu'il avait le bout du nez rouge à cause d'un foutu rhume. Les deux hommes en parlèrent longuement, jusqu'à ce que le patron accepte. Les dessins étaient bien réalisés et la personne était douée.
-Jungkook... C'est mon fils qui a fait ces dessins ?
-Lorsqu'il est chez moi et que je m'attarde sur un dossier, il dessine. J'ai jugé bon de vous les faire voir.
-Hm.
-Bien, désormais. J'imagine que votre femme vous en a parlé, de ses difficultés à votre fils, en cours. Cette situation le ronge, Monsieur. Et j'espère que vous accepteriez ma proposition. »
Taehyung stressait, énormément. Et ce n'était pas dans son tempérament. Alors quand son patron hocha doucement la tête, toute la tension s'évacua dans un souffle lourd. Il s'inclina pour le remercier avant de s'excuser et de sortir du bureau. Et même, de sortir de l'entreprise. Il avait quelque chose de très important à faire, dans une boutique.
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Je venais de terminer les cours pour aujourd'hui. Le week-end allait enfin pouvoir commencer. Je sortis du bâtiment scolaire le plus rapidement possible pour finir dans la voiture de mon petit-ami. Je souris comme un ange en entrant dans l'habitacle et lui, posa sa main sur ma cuisse tout en démarrant. Il portait son habituel long manteau et son masque en tissu noir. Il était beau.
« -Alors, ta journée ? Elle s'est bien passée ? T'as eu des notes ? »
Je posai ma main sur la sienne pour y enlacer nos doigts. Je détestais quand il posait ce genre de questions car, souvent, les réponses étaient mauvaises. Je soupirai alors et il comprit, serrant tendrement mes doigts. J'ai préféré ne pas parler de tout le trajet. Ce n'est qu'une fois en rentrant dans son appartement que je laissais tomber mon sac dans l'entrée et me tournai vers lui.
« -T'as fait les courses ou je dois aller chez Jimin ?
-Je n'ai pas eu le temps. J'ai dû quitter le travail plus tôt pour une urgence. »
Sa voix était étouffée par le masque. J'hochai un peu la tête, perplexe, avant de me rendre chez le voisin. On pouvait toujours compter sur lui, enfin presque. Pas pour tout, quoi. En revenant, j'aperçu mon copain fouiller dans mon sac. Je m'apposai contre le mur et relevai un sourcil.
« -Un souci, Kim ? »
Il sursauta et se dépêcha de fermer mon sac. J'avançai vers lui pour lui retirer des mains et partis vers la chambre. Je détestais qu'on fouille dans mes affaires. Surtout dans mes affaires scolaires comme j'avais quelques problèmes en ce moment. Je ne voulais pas qu'il voit mes notes devenir de plus en plus catastrophique et que je risque de le décevoir.
Je me rendis dans la cuisine et aperçu Taehyung en train de cuisiner. Je m'approchai de lui et lui asséna une baffe derrière la tête. Il se tourna rapidement en fronçant les sourcils, le regard dur et le visage fermé. C'était sûrement une mauvaise idée, en fait.
« -Ne... Ne fouille pas dans mes affaires.
-Pourquoi, tu as quelque chose à me cacher ? »
J'haussai simplement les épaules. Je ne voulais pas lui mentir. Il était l'une des personnes qui comptait le plus pour moi et le décevoir me suffisait déjà. J'entourai simplement sa taille de mes bras et déposai brièvement mes lèvres contre les siennes, bien que son masque nous empêche d'avoir un réel contact. Je vis ses yeux devenir plus petit, signe qu'il souriait. Il me parlait d'une voix douce.
« -Va chercher tes affaires et commence à étudier ici. Ce week-end, j'aimerai faire autre chose avec toi. »
Pour une fois, j'acquiesçai simplement et me rendit sagement dans sa chambre pour venir reprendre mon sac de cours. Dans la cuisine, je déballai mes affaires en le regardant cuisiner de dos. Il était magnifique. Mon cahier d'arithmétiques devant moi, je tirai le zip de ma trousse pour piocher un crayon afin de faire un exercice. La seule chose qui parvint à sortir d'entre mes lèvres fut un cri.
Taehyung se retourna vivement et, après quelques secondes où il avait dû analyser la situation et où il éteignit le feu, il s'approcha de moi. Je ne tenais pas un crayon entre mes doigts mais une clé. Mes yeux foncés se posèrent dans les siens, lui demandant silencieusement si c'est bien ce que je pensais. Il attrapa mon menton entre ses doigts.
« -En accord avec tes parents et pour le bien de ta réussite scolaire... Jeon, tu emménages ici. »
Je déglutis légèrement. Passer toute ma vie à habiter avec lui, ce grand fou, dur, froid en apparence et qui ne pensait qu'à son travail ? Bordel que j'en rêvais. Taquin, je reposai la clé sur la table et penchai ma tête sur le côté.
« -Et si je ne veux pas ?
-J'ai des arguments qui te feront changer d'avis.
-Hm, et lesquels ? »
Il se pencha sur moi, collant sa bouche à mon oreille. Sa voix était étouffée par le coton noir de son masque, et c'était vraiment sexy.
« -Qui dit emménagement, dit que l'on doit baptiser toutes les pièces de l'appartement. On pourrait commencer ici, dans la cuisine. Et maintenant. »
Sans que je ne pus dire quoique ce soit, Taehyung s'était penché sur moi, avait attrapé mes cuisses avec ses terriblement grandes mains et m'avait fait asseoir sur la table. J'encerclai sa nuque de mes bras en souriant et retirai son masque doucement, le regardant dans les yeux.
« -Je t'aime, Kim.
-Je t'aime aussi, Jeon. »
Je me retrouvais allongé sur la table, mes jambes encerclant le bassin de mon amoureux tandis que ses lèvres étaient avidement pressées contre les miennes.
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