Chapitre 1 : Là où tout a commencé

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Je ne sais plus quand. Je ne sais plus comment. Mais tu étais là. C'était un vendredi après-midi. Tu revenais tout juste du lycée où tu logeait à l'internat. Tu marchais, une valise à la main, en direction de chez ton oncle. On s'est croisé ou plutôt je t'attendais au bord de la route près de chez Lalie. Puis on a échangé quelques mots. Tu t'en rappel surement quelques uns comme Momocio (le beau Mauricio) ou encore Muna (ou Luna). C'étais justement l'époque où il passait la télénovela Luna la Heredera. Bref des gamineries!

Qui aurais-cru que quelques années plus tard nous serions à nouveau réunis. Je vais te le dire. Moi! Et oui, aussi fou que cela puisse paraître, j'ai attendu. Je t'ai attendu! Du moins, j'ai espérer et je ne le regrette pas. Tant d'années ont passé depuis notre premier baiser, notre premier "je t'aime".

Je me rappel encore les moments un peu lointain où tu jouais au volleyball dans une salle du village de Poutoru sur l'île de Taha'a. C'est d'ailleurs comme cela que j'ai su que je t'aimais. Nous avons joué, simplement. Juste toi et moi. Nous avons échangé quelques passes, je feintais des smashs, tu les esquivaient en souriant. Mmmmh ce sourire! Et puis tu t'en allais ramer pour l'après-midi. Après l'entrainement, nous nous réunissions tous au quai. Ce fameux quai, témoin de notre amour.

D'ailleurs, te rappels-tu la fois où nous étions sous ce quai? J'étais à califourchon sur toi, du coté gauche du quai face à la mer. Tu t'étais fais piqué par un oursin ce jour là. Mais tu as su cacher ta douleur devant moi, surement pour m'impressionner. On flirtait beaucoup, même si on ne savait pas trop comment s'y prendre car oui à l'époque, c'était un peu du n'importe quoi. Comme par exemple notre premier baiser qui, avouons-le, était si catastrophique. Mais je m'en fichais, tant que j'étais l'élue. C'étais devant l'école primaire. Lalie nettoyait les salles de classes. J'étais censé l'aider mais elle savait que je n'attendais qu'une chose, être avec toi. Je l'entends encore me crier à tout tête "Vas-y fonce!" C'est ce que j'ai fais! Tu m'attendais sur ta bicyclette près du portail de l'école. Il faisait presque nuit. Je pense même qu'Allan et la bande commençaient à rentrer. Ils étaient déjà loin, presque au niveau de la plage qui menait vers la fin du village lorsque tu te décidas à m'embrasser. Et enfin! Le premier baiser! Tu as d'ailleurs failli tomber de ta becane, si je me rappel bien. Puis tu es partie. Tu n'avais pas encore disparus de ma vue que je me précipitais vers Lalie pour lui raconter ce qui venait d'arriver. 

Te rappels-tu également cette nuit passé en plein milieu de la route. Tu étais encore sur ta becane, la tête vers le bas, posé sur ton bras droit et moi j'étais debout. Je restais planté là, comme une idiote. Ah oui! J'étais amoureuse! Mais j'étais bien. J'étais avec toi. Nous étions si jeune. Quatorze ans à peine pour moi, tu en avais dix-sept.

À cette époque, les choses n'était plus tout à fait les mêmes pour ma petite famille. Nous avions quitté la maison dans laquelle nous vivions et avant déménager dans une maison plus petite pas très loin de la première. Tu es passé une fois je m'en rappel. Tu m'avais ignoré et tu préférais parler à Lalie qui était avec moi ce jour là. Nous nous appretions à aller faire des courses à bicyclette. Jason étais avec nous, installé sur le siège arrière. Les désaccords au sein de notre congrégation religieuse nous ont constraint à déménager. Ce qui explique pourquoi nous avions passer plus de temps à Poutoru après ça. Maman enseignait à l'école primaire et la mère de Lalie, Corinna, était la nounou de bébé Jason.

Parfois mes parents, Corinna et son époux Harry passaient leur soirée dans la cuisine construite sur piloti et qui donnait sur l'océan, riant jusqu'à pas d'heure. Moi, j'en profitais pour te rejoindre dans la douceur des nuits polynésiennes.

Je t'aime un peu plus chaque jourWhere stories live. Discover now