Epilogue

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2 Janvier 2017.

En marchant dans les rues le regard vide, Harry ne savait plus où est-ce qu'il allait. Le nord de Londres n'était pas la partie qu'il connaissait le plus de la ville, mais il avait décidé de s'y rendre après avec voir sa sœur qui une énième fois, tenta de le ramener sur le droit chemin. Il avait tout perdu depuis sa séparation avec Jennyper, y comprit son envie de peindre. Sa vie était devenue, en une petite année, un combat quotidien contre l'envie d'arrêter de respirer. Chaque souffle devenait important, et pourtant son image ne trahissait en rien ses idées noires.

La date du jour lui donnait envie de fuir, c'était ce pourquoi il allait dans les rues sans but précis. Quelqu'un lui rentra dedans alors qu'il fixait le bout de la rue. Une décharge électrique prit sa peau. Il connaissait se sentiment par cœur. En se retournant, le regard ampli d'espoir, il ne vit qu'une masse de monde marchant dans tous les sens, sans la moindre trace d'une chevelure blonde enflammée qu'il connaissait bien. La déception voila son regard, et il reparti vers l'inconnu, le cœur devenant de plus en plus lourd. Tout ce qu'il lui restait de sa relation avec la femme de sa vie, qui avait complété son cœur et l'avait fait revivre, était ces fameux livres qui avaient créer leur perte, et les toiles qu'il avait construit, parfois avec elle.

Sa maison ne ressemblait plus à rien. Son atelier en à la cave prenait la poussière, il n'y était plus redescendu depuis qu'ils s'étaient quittés. Les boîtes de pizza se tenaient en pile sur la table, prêtes à se casser la figure au moindre coup de vent. Il ne prenait plus vraiment soin de lui, et ne faisait plus d'efforts pour rien. Tout ce qu'il trouvait comme occupation, c'était ressasser ses souvenirs avec elle. En permanence. Elle lui manquait terriblement, et il ne savait pas si c'était réciproque. Il avait gardé ces fameux carnets, dans une énième bataille. Peut-être qu'il n'aurait pas du, car le destin ne fait jamais les choses complètement par hasard.

Il entra dans un café récemment ouvert nommé "Let Me Sign", alors qu'il commençait à pleuvoir dehors et qu'il avait marché depuis deux heures. Le nom de l'endroit l'avait attiré parce qu'il lui avait fait pensé à elle. En réalité, toutes ses actions étaient faites parce qu'il avait décidé qu'encore, Jennyper qui tirait les ficelles. L'endroit était chaleureux, dans une ambiance très rock, les tons allant dans le noir et le rouge foncé. Des photos ornaient par ci et là les murs. Il s'approcha d'une en particulière, étant un endroit qui de loin lui semblait familier. Plus il avançait, plus il redoutait ce qu'il voyait. La version noire et blanc de cette image était en réalité son oeuvre. Oeuvre qu'il qualifiait être celle de sa vie, l'événement perturbateur qui avait tout fait basculer dans son monde. Elle était là, juste face à ses yeux, et ses mains tremblaient. Pourquoi est-ce qu'un café au nom de la chanson préférée de son ex petite amie détenait-il une photographie de son art ?

« - Je peux vous aider ? demanda une voix douce et féminine depuis son dos.

- De qui est cette photo ? se contenta-t-il de répondre en fixant encore le cliché.

- Moi même, monsieur. Comme chacune des autres exposées ici. Ce graffitis est une oeuvre magnifique, j'aime ce qui s'en dégage. Vous désirez boire quelque chose ? »

Il se retourna doucement, et tomba des nues. Jennyper se trouvait là, face à lui, la mine souriante et insouciante. Elle avait teint ses cheveux en un auburn qui lui allait à ravir, et sa tenue de travail la rendait incroyablement désirable. Elle détaillait son visage, les yeux incertains, et rougit en sentant le regard que portait Harry face à son visage. Bouillonnant de l'intérieur, la surprise pouvait se lire sur ses traits. Il ne savait pas si c'était de la voir qui l'étonnait le plus, ou le fait qu'elle ne réagissait pas.

« - Jennyper..., susurra-t-il pour lui-même.

- Hm, non, monsieur, répondit-elle confuse. Mon nom est Kira. C'est inscrit.. hm, ici, désigna-t-elle avec son crayon sur son sein gauche.

- Vous avez un sacré talent pour la photo, sourit-il pour ne pas apparaître désagréable. Ça vous dérangerait que l'on s'assoit un instant autour d'un café ? »

Rougissant comme une tomate, elle se mordit la lèvre. Le regard ampli d'émotion que lui donnait cet homme la déroutait. Elle sonda la pièce d'un coup d'œil et haussa les épaules avant d'accepter. Elle demanda à son employée de prendre le relais, et déposa son tablier avant de rejoindre le brun qui ne cessait de la fixer depuis qu'il s'était retourné. En posant les cafés sur la table avec maladresse, elle engagea la conversation autour de ses photos.

« - Et.. Quel est ton livre préféré ?

Les Pages de notre amour, de Nicholas Sparks. »

Le brun referma les poings, essayant de retrouver son point d'encrage alors que les souvenirs déferlaient dans son esprit. Après coup, il avait compris sa réaction en ayant reçu le livre. Bien trop tard à son goût. En fixant la clavicule de la femme face à lui, il remarqua un tatouage discret. Il n'arriva pas à en déchiffrer les signes, cependant. L'inscription ressemblait fortement à un "Half A Blue Sky" mais il n'était sûr de rien.

Aux yeux d'Harry, la jeune femme face à lui ne pouvait être quelqu'un d'autre que celle qui avait fait battre son cœur. En frôlant son épiderme, il ressentit à nouveau cette décharge électrique qu'il avait tant de fois apprécié avoir à ses côtés. Déroutée par son attitude, elle s'éloignait doucement de la table en se balançant sur sa chaise. Et dans un besoin de réponses excessif, Harry insista sur un point.

« - Tu t'appelles Jennyper.

- ... Vous êtes la seconde personne à venir me dire ceci ici. Ça devient flippant. Je sais bien que ma mémoire fait défaut, mais mes carnets me permettent de retrouver les bribes de souvenirs qui m'échappent, et donc encore de savoir comment est-ce que je m'appelle.

- Qu'est-ce que tu entends par là ? réquisitionna-t-il sentant son cœur repartir dans le droit chemin.

- Je me suis réveillée un matin sans n'avoir aucune idée de ce qu'il s'était passé dans ma vie, au centre de mon propre appartement. Personne n'a répondu pour me rafraîchir la mémoire, d'ailleurs. Seule. Complètement seule. Je devais peut-être être une garce.. Je.. Non vous avez raison, je ne connais pas mon nom. Le véritable. Tout ce qu'il y avait dans cet appartement, pouvant m'aider, c'était un post-it posé sur l'un des cartons de déménagements. La première phrase disait "Résolution de l'année 2016 : ne plus jamais mentir". La seconde, elle, ressemblait fortement à "Quiconque te fait rougir, rend ton cœur mou, et fait emballer ton sang dans tous les sens n'est pas bon pour toi, alors fui". Étrangement... la deuxième phrase n'a jamais fait écho à quoi que ce soit dans ce qui suivit les événements.. Jusqu'à vous. »

Un an. Il aura fallu un an à Harry, pour tomber dans l'oubli. Il avait perdu la femme qu'il aimait, mais il s'était aussi perdu lui même. S'il était le seul à se rappeler la douleur de cet amour, qu'en était-il du but de la ressentir ? Cette idée lui était impensable. Il ne voulait pas que cette blonde habitant ses rêves l'ai oubliée. Il ne voulait pas être le seul à attendre quelque chose dans sa vie. Alors il regarda droit dans les yeux de la femme qu'il avait autrefois chérie de tout son cœur, et déposa dans l'air avec une voix cassée, et remplie d'espoir, ces simples mots :

« - Je connais peut-être un moyen de te faire retrouver la mémoire. Il suffit de la stimuler à nouveau.. »

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Et peut-être allaient-ils pouvoir reconstruire un amour encore plus fort, Repartant sur de nouvelles bases qui cette fois-ci seraient saines. Ou peut-être allaient-ils s'abîmer un peu plus, En attisant leur haine pour une destinée diabolique.  Mais une chose était certaine dans cette histoire :   Le destin ne fait jamais les choses complètement par hasard.

Sink Into Oblivion.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant