16 - Liam

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- Bonjour. Vous êtes un ami de Zayn ? Génial, fallait que la poufiasse se pointe. Comment elle a su d'ailleurs ?

- Ouais.

- Oh, enchantée je suis Helen, sa copine.

- Je sais. Sa copine ? Ça fait trois jours qu'il est là et elle n'a pas l'air plus attristée que cela. Et puis c'est quoi ce ton qu'elle emploie pour me parler. Elle est déjà en chasse ? Il n'est pas mort à ce que je sache.

- Oh. Et vous êtes ? Je ne crois pas me souvenir de votre nom.

- Je ne crois pas vous l'avoir dit, réponds-je sans ton. Tiens je crois que ça l'a refroidie, tant mieux c'était l'effet escompté. Barre toi sale conne, s'il est là c'est en partie à cause de toi. Je devrais le dire, et je l'aurais dit si je n'étais pas moi-même au trente-sixième dessous. Les heures s'égrainent, je suis patient, et j'attendrais le temps qu'il faudra même si je dois crever là. J'ai beau être fatigué, mes sens sont aiguisés, et j'ai pas besoin de les voir pour savoir que Niall et Louis sont à l'autre bout du couloir, qu'encore une fois il vont tenter de me convaincre de rentrer, d'aller me laver et me reposer.

Comment dormir quand mon sommeil est là ? Dans cette pièce dont on m'interdit l'accès. Mon corps est limité, le sommeil est vital, pourtant ce qui s'est épris de moi à quelques reprises alors que j'étais assis sur le sol face à cette porte était trop profond, semblable à un puits dans lequel je ferais une chute sans fin. J'irais dormir quand mon sommeil s'éveillera et quittera cette putain de pièce. Elle porte bien son nom. Salle de réveil hein ? Mais ce n'est pas le propre du sommeil ; d'être l'antithèse du réveil ?

- Liam ? Je sens leur peine, je leur fait pitié pourtant j'ai pas versé une larme. Je ne pleurerais pas tant que je ne saurais pas. Je suis en pause, comme lui.

- Bonjour, lance-t-elle aux arrivants. En toute honnêteté sa voix n'a rien de désagréable, et elle est mignonne de surcroit et pourtant elle m'insupporte. Je vois cette fille comme l'exutoire parfait, mon vase est plein et j'ai besoin de le vider.

- T'es qui toi ? J'ai presque envie de rire au ton brusque qu'emploie Niall. Je m'étais promis de lui faire la peau quand je le verrais et pourtant là j'ai juste envie de le féliciter. Et peut-être bien de le remercier. Louis soupire en répondant en même temps qu'elle s'exclame.

- C'est sa copine Niall.

- Qui est Liam ? Je serre les dents pour ne pas baisser la tête ou pire, me recroqueviller au sol. Alors il ne lui a même pas parlé de moi ?

- Ah ouais je vois. J'aperçois son sourire, elle ferait mieux pas. Le ton de Niall est trop doucereux pour être innocent. La fille qui attend qu'on lui dise que son mec est à l'hosto pour se pointer en robe de bal et sans même montrer un semblant de malaise à l'idée que son cher et tendre soit entre la vie et la mort. Meuf, je sais pas qui t'es, j'te connais pas mais à mon humble avis, et que ces deux-là m'en soient témoin, j'crois pas que tu sois la bienvenue ici. Ce mec est la pire teigne qui existe, il est sans gêne et est particulièrement honnête. Je possède le même franc-parler et c'est la raison pour laquelle je l'apprécie habituellement et là encore plus.

- Je-

- Et pour ton information, Liam, c'est lui, son meilleur pote alors si t'as pas entendu parler de lui, ni de moi, c'est que t'as rien à faire là. En tout cas, moi je ne veux pas de toi ici, et, comme tu peux le voir Zayn n'est pas en mesure de me contredire. T'inquiètes dès qu'il ouvre l'œil j'lui dirais que t'es passée, j'enjoliverais un peu les choses, tu sais les mensonges tout ça, tout ça, je crois que tu connais bien non ? Le silence qui suit la réplique de l'irlandais est intéressant. J'ai envie de rire, pour la première fois depuis qu'il a claqué la porte. Et Louis affiche son habituel air outré dès que l'on fait preuve d'impolitesse.

- Niall ! Putain ne lui parle pas comme ça.

- Oh ta gueule le coincé, je lui parles comme je veux. Elle me connaît très bien t'inquiètes pas pour ça, je l'avais juste pas reconnue sous le pot de peinture qu'elle a sur la gueule. Elle préfère jouer l'amnésique, ça me convient à partir du moment où elle répond par l'affirmative à mon invitation. Casses-toi miss monde. Et si tu reviens, évite de croiser mon chemin. Je la regarde pas, mais si elle n'est pas sur le point de pleurer après cette attaque c'est qu'elle est vraiment forte. Louis est indigné, moi je suis ravi, et elle se tire.

- Allez viens mec, ça craint là, fout lui la paix je suis sûr que le poids de ton regard l'aide pas à trouver le chemin jusqu'à nous. On va juste bouffer à la cafet', sauf si tu te sens pour aller au macdo en face, et après on revient. Hein ? Je hoche la tête et le suis, attiré par son énergie.

Je pensais plus tôt que cette épreuve ne m'avait rien apporté, de plus ou moins positif j'entends. J'avais tort. Je ne suis pas seul et j'ai honte d'avoir osé dire que je n'avais pas d'amis. J'ai ce connard de Tomlinson, ce gros emmerdeur qui me poursuit depuis que nos parents ont fait vœux de fidélité et d'amour jusqu'à ce que la mort les sépare, celui qui m'a suivi ici, à l'autre bout du pays sans même me le dire. Je l'ai juste croisé un matin et ce connard m'a regardé droit dans les yeux avant de changer de trottoir en me tendant son majeur. Mon putain de confident, celui qui écoute sans parler et qui sait me faire me sentir important. Et Niall, je le connais depuis peu mais il a toujours été dans les parages sans pour autant que je m'y intéresse. Je pense qu'à moi, je suis un individualiste et il en fait les frais. Et je ne m'en serais peut-être jamais rendu compte s'il n'y avait pas eu ce claquement de porte. Je n'aurais jamais su qu'il était plus qu'un parasite ou un squatteur de wifi et le rat qui grignote dans mes réserves, il ne serait resté que ça, ce voisin bruyant que je croise un peu trop souvent de mon côté du couloir alors que son appartement est un étage plus haut.

- On se contentera de la cafet', passe aux toilettes te rincer la gueule pendant qu'on fait la queue. Et tiens, prend ce sac je t'ai mis du déo et quelques fringues. Magne toi j'ai la dalle. Je souris, ce n'est pas Louis qui se serait permis ce genre de remarques et pourtant il lui est arrivé d'être plus brutal. Mais il me protège à sa manière, et je n'ai pas besoin de ça. Je ne m'interdis pas d'être ce que je suis alors je ne vais pas commencer à le changer lui.

Half of me ZiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant