Half of me Ziam

18 - Liam

- Qu'est ce qu'il se passe ? Docteur ! Qu'est ce qu'il se passe ?! Je prends conscience que mon cerveau bosse trop, mon cœur est esseulé, il ne tient plus qu'à un fil. Et il est prêt de lâcher. Le sien ralentit, et le mien accélère ; ça marche pas comme ça Zayn ! Ça marche pas comme ça putain ! Le cœur n'est qu'un putain de muscle et t'as pas besoin de faire en sorte que nos deux organes se complètent ou que l'un prenne le relais de l'autre. Je me sens impuissant, et je pense encore qu'à moi, je pense qu'au fait que cet abruti est en train de me laisser tomber, je pense qu'au fait qu'il est en train de me lâcher sans même m'avoir laissé l'occasion de lui gueuler dessus pour avoir claquer cette putain de porte. Je pense qu'à ma gueule parce que je suis en train de craindre la suite. J'ai peur. Je suis mort de peur.

- Viens Liam. Ne reste pas là. Allez p'tit frère viens.

- Zayn, il est-

- Il va bien Liam, t'as fait un cauchemar, tu as besoin de dormir ailleurs qu'ici. Il va bien, le médecin a dit que son état s'améliorait.

- Son cœur, je-

- Oh Liam. Pourquoi il sourit putain, ça le fait marrer de me voir dans cet état ? C'était il y a deux jours, il va mieux, ils l'ont réanimé et il va bientôt se réveiller.

- Quand ?

- D'ici un ou deux jours.

Respirer, c'est un truc qu'on fait sans même en prendre conscience, on n'a pas à réfléchir, c'est un automatisme du corps, ou quelque chose que le cerveau commande de manière autonome. Pourtant, j'ai besoin de toute mon énergie, du peu qu'il m'en reste pour réguler ma respiration, l'air se bloque dans mes poumons et dans ma gorge.

- Liam ? Oh ! Respire ! Qu'est ce qui t'arrive ?! Liam !

Vous savez c'est quoi un mirage ? C'est une illusion, ce genre de truc bien traître qui te fait croire de la présence d'une chose, et toi comme un con t'avances avec un regain d'énergie, parce que tu le vois, là, à proximité, tellement proche, tellement attendu. Un trompe-l'œil. Le voleur est volé. J'ai passé une partie de ma vie à mentir, mes œuvres sont une part de moi, celle que je dissimule, celle que je ne dévoile qu'à ceux qui la remarque. Un trompe l'œil. Il y en a tant, pas toutes, mais quelques unes, les plus belles, car j'y mets tout ce que j'ai en moi. Et je t'y mets toi. Depuis le début même si ne je l'admets que depuis que j'ai été démasqué. Je te vois en elles, dans ces représentations du ciel que j'ai peins et qui ne sont que le reflet de qui tu es, l'énervé, le triste, le joyeux, le sincère ; dans ces courbes que l'on pense féminine et qui détiennent toujours une part de toi, dans l'ourlet et le rosé de tes lèvres, dans ta chute de reins délicieuse, dans ta nuque qui appelle au baiser. Tu me manques. Je veux retrouver mon coloc' à temps partiel, j'veux que tu claques la porte encore une fois. Je préfère ce bruit à celui des battements de ton cœur qui s'affaiblissent, à celui de cette putain de machine qui me rappelle que le temps de quelques secondes mon cœur a battu à la place du tien. Claque la porte Zayn. Ouvre-là et claque-là le plus fort que tu peux. Mais fais le en entrant, pas en sortant.