Chapitre 2

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~PDV Louis~

Installé correctement dans le canapé de mon appartement, mon ordinateur sur les genoux, je suis toujours en train de faire des recherches sur sur cette fameuse affaire dont tout le monde parlait il y a de ça trois ans.

J'ai appris plusieurs choses, comme par exemple le physique du prisonnier. Enfin, plutôt son physique quand il avait seize ans. Je ne sais pas à quoi il ressemble en ce moment même, je pense bien que les seuls qui sachent comment il peut être sont les gardiens de prison et les autres prisonniers. Logique.

Il avait une énorme choucroute brune sur sa tête quand il avait seize ans. Des cheveux bouclés et en bazars, qui lui allait plutôt bien. Il avait un grand sourire, des fossettes sur ses deux petites joues, des yeux verts profonds. C'était un adolescent normal, avec probablement, pas mal de succès au près des filles de son âge.

Il était vraiment mignon quand il avait cet âge là. Qui aurait pu croire que ce gamin souriant pouvait provoquer un putain d'incendie ? C'est n'importe quoi. Comment un gamin pareil, qui sourit sur chaque putain de photo que je trouve, qui aime des photos de chats et de chiens -j'ai retrouvé des photos de son instagram-, et des photos de gâteaux aurait pu prendre volontairement la vie de douze putains de personnes ?

Je n'arrive pas à y croire. Il avait seize ans l'année de son arrestation, il était tellement jeune qu'il a dû être complètement paumé. Il a dû subir les questions des journalistes à longueur de temps, les interrogatoires des flics, les insultes des proches des victimes, les insultes des gens qui ne le connaissaient même pas. A seize ans, ce gosse a probablement vécu plus que moi à mon âge.

Quand il a été arrêté, je n'avais que vingt-deux ans, j'étais en plein dans mes études, et je ne m'intéressais pas aux informations hormis pour les cours. L'affaire de Styles n'était pas un sujet qu'on abordait en classe, alors je ne m'en suis pas préoccupé. Aujourd'hui, trois ans plus tard, j'ai vingt cinq ans, nouveau dans une entreprise de journalisme, avec de bons potes, un bon boss, et une libido en parfaite santé. Aujourd'hui, trois ans plus tard, Harry Styles est en prison, avec un physique que je ne connais pas, un caractère que je ne connais pas, et un avenir probablement merdique.

Il avait l'air si... gentil et incroyablement aimant.

Mais ne dit-on pas que les pires psychopathes sont ceux dont on se soucie le moins ?

Je n'ose même pas imaginer la réaction de sa famille quand ils ont compris que cet Harry avait mis le feu à la maison. Ou peut être qu'ils ne l'ont pas vu venir du tout ? Peut être que pour eux, Harry reste un enfant souriant et gentil ?

Bordel de merde, cette affaire est dingue. Jamais on ne saura ce qu'il s'est vraiment passé dans la tête d'Harry. Il n'a même pas été jugé en tant que déficient mental, il savait ce qu'il faisait. Il a mis le feu à sa propre maison consciemment. Et c'est ce qui fait de lui un connard doublé d'un trou du cul.

Je souffle en me grattant distraitement la mâchoire. Je me redresse en déposant mon ordinateur sur la table basse. J'attrape ma tasse et bois lentement le chocolat chaud, les sourcils froncés.

Ce que j'ai trouvé sur internet est loin d'être suffisant pour faire un article. J'ai déjà probablement plus d'informations que les cons qui ont essayé de faire un article décent à propos de cette affaire, mais ce n'est pas encore assez. Il m'en faut plus. Je veux savoir ce qui a poussé ce foutu gosse de seize putains d'années à foutre le feu à sa famille. Ma curiosité est parfois débordante, mais je ne peux rien faire contre ça.

Ce n'est plus pour faire un article génial que je veux en savoir plus, mais c'est aussi pour satisfaire ma foutue curiosité.

Je fouille mes poches pour trouver mon téléphone, et cherche un contact précis. Je me suis fais pas mal de potes pendant mes études, certains sont des pros de l'informatique, d'autres sont carrément sexy -ce qui peut toujours servir dans toutes sortes de circonstances-, et d'autres encore sont juste... assez intelligents pour m'être utiles.

Chocolat [ Larry Stylinson ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant