Chapitre 12

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-PDV Louis-

Six jours. Six jours que je n'ai pas vu Styles. Six jours que cette affaire à la con est en pause. Je suis à bout de nerfs. Le boss ne cesse de me demander des nouvelles et que puis-je faire hormis afficher mon plus beau sourire et lui affirmer que tout se déroule comme sur des roulettes ? Que dalle.

Six jours. Même Zayn a arrêté de se foutre de ma gueule parce qu'il voit bien que je ne supporte plus aucune remarque à ce sujet. J'avance au ralentis. Non, pire. Je n'avance pas d'un seul millimètre. Personne n'a réussi à trouver quoi que ce soit au sujet de ce mystérieux incendie. À croire qu'il n'a même pas eu lieu, c'est vraiment du foutage de gueule.

Ça me fou les boules d'imaginer que, peut être, ce gosse est enfermé là dedans pour rien. S'il y a une minuscule chance qu'il soit innocent, je dois le prouver. Il y a bien une foutue personne dans ce monde qui a dû essayer avant moi, non ? Je ne comprends plus rien. Et demander directement à l'accusé ne servirait à rien. Ces foutus matons qui l'entourent vingt-quatre heures sur vingt-quatre me bloque l'accès à toute information supplémentaire. S'il n'y avait rien à cacher, il n'y aurait pas besoin de règle de confidentialité. Tout ce bordel n'est qu'une montagne de merde et de mensonges.

Alors qui pourrait être derrière tout ça ? Qui pourrait vouloir qu'un gosse finisse derrière les barreaux à sa place ? C'est inhumain. Même moi, même Zayn, nous serions incapables de faire une chose pareille. Nous ne sommes certainement pas destinés à aller au paradis, mais nous ne sommes pas des monstres. Même Payne, il ne doit pas être aussi monstrueux à l'intérieur.

Les faibles pistes que j'ai ne sont que des illusions. Ce cher Niall Horan a disparu de la circulation. Ma visite surprise n'a servit à rien. Ses gentils camarades de classe m'ont appris que Niall est parti prendre des vacances, d'après eux, bien méritées. Il bosse sur un projet depuis des mois, il vient enfin de la rendre, il a bien le droit de se détendre un peu, ont-il dis. Se détendre, évidemment qu'il a le droit. Partir sans prévenir personne de sa destination ? Impossible. Ses crétins m'ont fait comprendre sans même qu'ils s'en rendent compte, que ce n'était pas habituel chez lui de partir à la va-vite sans laisser de trace.

Soit monsieur Horan cache quelque chose, soit monsieur Horan a des problèmes et les fuit. Quoi qu'il en soit, je veux des réponses et il va bien finir par me les fournir, je vais m'en assurer.

Si je ne peux pas m'incruster dans les relations de Styles, je peux sûrement m'incruster dans son temps. S'il n'est pas responsable de cet incendie, alors quelqu'un le piège. D'autres personnes, journalistes, flics, étudiants, famille, ont forcément dû s'intéresser de près à cette affaire et ont cherché à découvrir la vérité. Je ne peux pas être la seule personne sensée dans ce foutu pays. Et si ces gens n'ont pas encore parlé, même après toutes ces années, c'est forcément que quelque chose se cache derrière tout ça.

Qu'est-ce qu'il s'est passé après l'incendie ? Après le procès ? Après son emprisonnement définitif ? Les choix de la justice ont forcément fait remuer les méninges des habitants de ce pays. Est-ce qu'il y a eu des manifestations ? Est-ce que certaines personnes se sont faites entendre ? Putain de merde, pourquoi est-ce que je ne m'en rappelle pas ? Pourquoi je ne m'y suis pas intéressé quand il en était encore temps ?

Non. Faux. Il est toujours temps. Je peux encore trouver des réponses. Mais où putain. Où.

-Hé, appelai-je Zayn à l'autre bout du bureau en agitant la main. T'irais où si tu voulais avoir des informations sur une année particulière ?

Il se tourne vers moi, les sourcils froncés, un crayon à la main. Il me dévisage bien trop longtemps à mon goût. Je hausse les sourcils, espérant le faire réagir. Tout ce que j'ai en retour, ce sont des sourcils encore plus froncés.

Chocolat [ Larry Stylinson ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant