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Quelques semaines plus tard
Julia regardait la neige qui tombait depuis la fenêtre de son appartement. Nous étions le 24 décembre, mais elle était seule. Elle n'avait plus eu de nouvelles de Nicholas depuis leur dernière dispute au café. Elle s'était fait une raison quant au choix de son ancien amant, et avait dû accepter avec difficulté le fait qu'il soit attiré par les hommes. Elle regrettait en revanche qu'il n'ait pas été capable de lui avouer de lui-même, car s'il lui avait avoué dès le début, elle l'aurait accepté...
La sonnette de l'appartement retentit, et la jeune femme alla répondre pensant que le livreur de sushis était en avance.
Elle ouvrit la porte et resta de marbre. Nicholas se tenait devant elle. Elle voulut lui refermer la porte au nez sans même lui laisser le temps de parler mais celui-ci la retint avec son bras :
-Laisse moi te parler.
-J'ai pas envie de t'écouter.
Elle tenta de repousser la porte mais la force du jeune homme était trop importante, il la poussa davantage, et réussit à se rapprocher du visage de l'italienne. Elle fut troublée par leur proximité, et rougit.
-Julia, je t'en supplie.
-Va t'en.
-Quand tu m'as menti sur tes parents, sur ta vie passée, je t'ai pardonnée. Je l'ai fait parce que je t'aimais, alors si une part au fond de toi m'aime encore, laisse moi une deuxième chance.
-Ça n'a rien à voir, Nicholas !
Il la regardait dans les yeux, son visage était dur, son sourire effacé. Elle se sentait tellement trahie, et pourtant une force au fond d'elle voulait céder, et savoir comment Nick comptait s'expliquer, peut-être était-ce la curiosité, peut-être l'amour. Alors, elle lâcha la porte et celle-ci s'ouvrit en entier. Ils restèrent quelques secondes à se fixer, puis il murmura :
-Merci.
-Je te laisse pas plus d'une heure pour t'expliquer.
Il sourit :
-Il m'en faudra moins que ça, si tu mets ton manteau et que tu me suis.
Après hésitation, elle le suivit. Il la fit monter dans sa voiture, et Nick démarra. A l'intérieur flottait une délicieuse odeur de cuir et de parfum masculin, qui ravivait en Julia des souvenirs agréables.
Après quelques minutes de route, Nicholas se gara sur les bords d'un quartier assez chic de Los Angeles.
-Qu'est-ce qu'on fait ici ? demanda t-elle en descendant de la voiture
-C'est une surprise.
Il sortit de sa poche un bandeau qu'il voulut enfiler sur les yeux de la jeune femme.
-Qu'est-ce que tu fais ? dit-elle en reculant
-Tu m'as laissé une heure pour t'expliquer, fais-moi confiance. Une dernière fois.
La voix posée et sincère de Nicholas ne lui laissa pas le choix. Il enroula le bandeau sur la tête de la jeune femme, et prit sa main pour la guider. Le contact chaud de la peau de l'homme firent chavirer son coeur, mais elle essaya de ne pas lui montrer. Il lui fit monter un petit escalier, puis rentrer dans un bâtiment. Elle comprit quelques instants plus tard qu'elle se trouvait dans un ascenseur, puis il ouvrit une porte et la laissa rentrer à l'intérieur.
-Bon, je commence à m'impatienter là.
Le jeune homme admira les traits de sa bien-aimée avant de lui murmurer à l'oreille :
-Un, deux, trois...
Il retira le bandeau, ce qui permit à Julia d'ouvrir les yeux. Elle resta quelques secondes inerte. Elle se trouvait dans un magnifique loft, décoré de façon moderne, au milieu trônait un piano à queue noir. De grandes baies vitrées permettait de voir tout Los Angeles illuminé. C'était magnifique, mais elle ne comprit pas tout de suite ce qu'elle faisait là.
-Ça te plait ? demanda Nicholas
-Je... c'est absolument magnifique. Mais on est où ? Chez qui ?
Il sourit et lui tendit une petite boite rouge qu'il sortit de sa poche.
-Ouvre.
Elle le regarda dubitativement, puis prit la boîte dans ses mains. Elle lança un regard inquiet à Nick avant de l'ouvrir, et découvrit à l'intérieur une simple clé, posée sur du velours rouge.
-Je ne comprends pas là, tu m'avais dis que...
Il la coupa :
-Tu m'as demandé chez qui on était, non ? Et bien voilà, tu es chez toi, chez nous.
-Quoi ? dit-elle en écarquillant les yeux
-Il y a trois mois, tout se passait tellement bien entre nous. Je voulais concrétiser notre amour plus que tout au monde Julia. Alors comme les fêtes de Noël approchaient, j'ai cherché un cadeau... mais rien n'était assez beau pour toi. Et comme chaque seconde de ma vie loin de toi était un instant gâché... J'ai eu cette idée, de nous acheter un chez nous. Quelque part où on aurait pu construire notre bonheur, rire, vivre ensemble. Mais comme je ne suis pas très doué pour ça, j'ai engagé un agent immobilier très haut placé, un vieil ami : Dereck. Je le voyais régulièrement, parce qu'il cherchait sans arrêt le mieux pour nous, et crois-moi j'avais mis la barre très haute... Le matin où tu as découvert son existence, les rendez-vous, ce matin là... j'avais signé les papiers d'achat.
Les larmes de Julia étaient montées à ses yeux à mesure qu'il avait énoncé son récit. Il continua en lui prenant les mains :
-Cet appartement c'est toute la preuve de mon amour pour toi Julia. Et crois-moi, jamais aucune femme, ni aucun homme, ne se mettra en travers de nous. Je t'aime plus que tout au monde...
Les larmes coulaient maintenant sur les joues de la jolie brune, elle se sentait tellement idiote d'avoir pu croire que son âme-soeur était gay... Jamais quelqu'un ne lui avait donné une preuve d'amour aussi grande. Elle se jeta dans les bras de Nicholas :
-Pardon, pardon, pardon. Je suis tellement désolée.
-Et moi désolé de t'avoir mis à l'écart pendant des semaines, j'étais tellement obnubilé par l'appartement que j'en ai oublié de passer du temps avec toi...
Elle le serra encore plus fort, et il ajouta :
-J'espère que ça te plait au moins...
Elle ria et se recula pour le regarder dans les yeux :
-Mais bien sûr que ça me plait ! C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait... Tu es si parfait Nicholas.
Ils s'embrassèrent passionnément, et Julia murmura :
