Carmen

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"L'amour est un oiseau rebelle
que nul ne peut apprivoiser
et c'est bien en vain qu'on l'appelle
S'il lui convient de refuser...lalalalalalaaaa..."
Vous entendez ce chant, l'être que vous écoutez s'appelle Vie, cette connasse invétérée qui se pavane dans son petit cocon de luxe à la con. Elle pense tout savoir, elle me gave du fond du coeur. Beaucoup la décrivent belle, époustouflante mais au fond si incroyablement cruelle et injuste. Le génie incontesté de cette diva éternelle se délecte de la souffrance de l'Homme pour ensuite se débarrasser de lui une fois le divertissement terminé.

Ô quelle cruauté! Ô quelle superficialité!

Pendant sa longue existence elle croisa un grands nombre d'amants et d'ennemis. D'amants devenus ennemi et d'ennemis devenus amants. Elle n'était pas étrangère au mépris que certains éprouvaient pour elle mais elle savait qu'au fond très peu serait prête à l'abandonner de plus tout était bon pour être le centre de l'attention. Au contraire de sa némésis, la Mort beaucoup plus discrète; elle se nourrissait d'attention donnant richesses et pouvoir à ses amants pour ensuite leur arracher une fois lasse d'eux ou souffrance perpétuelle et combats existentiel dès la naissance à certains.
    Cependant depuis que le Temps est Temps, jamais elle ne croisa un énergumène tel que Tarée.

Cette personne ne lui donnait aucune attention. Peut importe à quel point elle pouvait la gâter, la priver, la choyer et la frapper, Tarée ne fléchissait pas, non pas par résistance mais par la simple et noble philosophie du m'enfoutisme.

Rien ne l'impressionnait.

Jamais de sa bouche des mots tels que « la Vie est belle », « la Vie est injuste » ne sortaient. Or vous l'aurez compris mes chers amis, la Vie: créatrice de Beyonce et Mariah Carey, ne supporte guère être ignorée. Méprisée? Certes! Haïe? Pourquoi pas! Mais...ignorée? Cela était une insulte, une offense, que dis-je, un blasphème! Envers la nature divine de son existence. Le nombre de stratégies augmentait à la même vitesse que sa patience diminuait mais rien n'y faisait. Le stoïcisme légendaire de Tarée ne cessait de la défier jusqu'au jour où elle se rendit compte que celle-ci serait un bataille qu'elle ne gagnerait pas.

Les efforts fournis pour avaler la pilule furent immenses mais son orgueil lui en empêchait. Son honneur, sa réputation était salit par la seule existence de cette créature, de cette abomination, il fallait donc fournir réparation mais enlever la vie c'était là une des capacités qu'elle ne possédait pas.

C'était alors que la Mort intervenait.

    Malgré leur coexistence absolue et leur interdépendance, ils étaient de vrais pétasses entre eux, veuillez excuser la grossièreté mais il faut dire ce qui est. Avec deux caractères opposés et deux codes moraux aux pôles l'un de l'autres, ils formaient un duo de choc mais marqué par des luttes internes et des jalousies: La Mort enviant l'amour et l'attention que La Vie recevait tandis que La Vie lui enviait son pouvoir et son indépendance. Ils se connaissaient parfaitement et n'empiétaient pas dans le territoire de l'autre, sauf occasionnellement et ceci expliquerait les cas de résurrections mais ne divaguons pas.
    Tout cela explique pourquoi malgré cette proximité, le fait que La Vie ait à demander l'aide de La Mort pour un cas si sensible rendait sa colère encore plus vive.

Mais comment lui expliquer? Elle, à qui les plus grands poètes et artistes ont dédiés des œuvres et des chants, était dans l'impossibilité de se débarrasser d'un être-humain à la banalité si banale que la banalité elle-même s'en trouve extraordinaire? 
Tracassée par son dilemme, elle se laissa tomber de façon glamoureuse et théâtrale sur un tas de soie, plumes et perles, allongea son bras afin d'atteindre la flute de champagne et la siroter d'un air pensif et concentré:
« Comment faire? Comment faire? Peuh! Je suis sûre que cette pétasse de Mort va se délecter à la nouvelle. Espèce de petite ignominie regarde ce que tu m'oblige à faire!...Mort, je sais que tu es là. »

Mort, élégant en noir, silencieux dans sa démarche s'avança:
« - Cela tombe bien puisque je ne me cachais pas. Si tel était le cas mes célèbres talents de dissimulation seraient donc piètres!
- Assez! Débarrasse-moi de cette...chose! Amène-la dans ton royaume, j'en veux plus!
- Pourquoi devrais-je?
- Parce que même si elle m'énerve on peut objectivement admettre que son souffle de vie est inutile. Son existence est inutile de plus tu es loin de ton quota de l'année non? Donc voilà...
- Chère Vie, mon amie, je tiens à te rappeler que je ne suis pas un de tes subordonnés. Nous sommes camarades de même hiérarchie donc si tu as un service à demander tu devrais peut-être utiliser le ton qui s'y accompagne ceci étant dit...-La Mort se retourna et s'apprêtait à quitter la pièce lorsqu'il entendît
- Chilteplaît, replica La Vie sous un grincement de dents. Toujours retourné la Mort répondit d'un faux ton de modestie
- Dans ce cas, comment puis-je rester impassible devant la détresse d'une de mes plus chères amies. Considère cela déjà fait! »

Et d'un pacte le destin de Tarée fut scellé. Au moins ce fut ce que La Mort pensait avant de la rencontrer....

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