Abomination est son nom

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« Personne ne tourne le dos à La Mort » ajouta-t-il.

Ce fut en cet instant qu'Abomination réalisa que l'être qu'elle avait devant elle n'était pas seulement responsable des funérailles de ton poisson rouge de tes sept ans que tu avais naïvement laissé aux soin de ton cousin, il s'agissait de La Mort: faucheuse d'âme, tueuse d'étoiles et de galaxies. Par son bon vouloir le monde tel que nous le connaissons cesserait d'exister, les étoiles que tu connais cesseraient de briller et cela n'est pas pour te faire peur mon ami mais elle viendra pour toi, pour moi, ta mère, ton père, ton chat, ton prof préféré...sans espoir aucun pour y échapper. Cette réalisation que je partage avec toi frappa puissamment Abomination mais différemment de nous elle ne ressentît pas de la peur ou de la panique, tout ce qu'elle put dire fut:

« Que c'est beau. Je vous aime »

À cet instant, La Mort prit sa taille humaine, sa faux tournoya derrière lui et disparu avec un bruit vociférant. Jamais, au grand jamais il n'entendît de tels mots être prononcés à son égard. Il dévoila son visage: un crâne en crystal dont le creux des yeux abritait l'univers. C'était définitif, il ne pouvait tuer Abomination. Dans un tel contexte on pourrait croire que La Mort décidait de l'épargner définitivement parce qu'il avait enfin trouvé quelqu'un qui l'aime tel qu'il est ou parce qu'il est tombé amoureux créant ainsi une espèce de passion interdite entre une allégorie et un humain, ce genre de conneries sentimentales mais ça n'en était absolument pas le cas.

Il était effrayé par elle.

Et non effrayé par « la force de son amour ». Je veux dire terrifié, paralysé par l'existence de cet être devant lui assis. L'Abomination, assise, contemplait d'un regard béat cette divinité meurtrière sans peur ou pudeur aucune. Elle devrait avoir peur, elle le savait. Elle devrait faire des révérence et s'excuser devant lui, elle le savait. Elle devrait supplier pour sa vie, elle le savait aussi mais elle ne pouvait pas. Non pas par orgueil, principe ou fierté, des concepts en lesquels elle ne croyait pas et qui ne voulait rien dire. Elle n'en avait pas envie. Abomination voulait voir la puissance de La Mort dans sa colère destructrice, qu'elle détruise le monde ou pas cela ne la regardait pas. Tout est destiné à périr et si La Mort, elle même, en décidait ainsi qui était elle pour en dire autrement. Le sens de responsabilité de se carnage éventuel lui était indifférent. Abomination fixait dans les yeux de La Mort sans bouger, sans hésiter, impatiente de voir la suite. Ils se regardèrent fixement dans les yeux jusqu'à ce que Le Karma intervienne:
« Dédé aller! Ça suffit maintenant! Aller tiens, je te sers l'eau gazeuse que tu avais commandé, aller tiens, bois! » dit-il d'un ton faussement enjoué en le servant. Les deux allégories s'essayèrent ensemble et l'atmosphere se rétablit. Il y eu un moment de silence gênant, pour eux au moins, tu connais assez Abomie maintenant pour savoir que la gêne n'était pas vraiment dans ses gènes! (Bruit de batterie) No? Elle était pas mal quand mê...bon d'accord j'arrête! C'est bon...qui à dit que la voix narratrice ne pouvait pas avoir une personnalité à elle? Tiens, j'ai officiellement décidé que j'aurais la voix de Morgan Freeman.

Bref, l'ambiance à table était gênante. La Mort racla la gorge:
« -Je m'excuse de m'être emporté mais voyez-vous, même si je suis très laxiste en bienséance à vos égards. Il y a une règle absolue qu'il ne faut jamais transgresser: me tourner le dos.
-okay -répondit Abomie dans le même ton de quelqu'un lui a qui on aurait demandé d'emprunter un stylo- mais juste pour être sûre...étiez-vous obligé d'en faire autant? faisant allusion au cadavres autour
-Non mais ce n'est pas un problème, ma Messorem à deja collecté ces âmes en partant
-Bon, levons-nous et partons! termina enfin Le Karma
-Où?
-Evident non? Voir Les Lois Naturelles. »
Mais Le Karma et La Mort se fixèrent car les deux savaient que ce n'était plus dans le même but.

En effet, à l'instant même où La Mort avait posé son regard sur Abomination, elle aurait dû mourir.

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