1 - Le match n'est pas fini

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Ma mère m'avait poussé à retourner en cours. Je déambulais dans les couloirs jusqu'à ce que je tombe sur Kentin, affolé.

- Mon dieu ! On t'a cherché partout, t'étais où ?

- Chez moi, répondis-je froidement.

Kentin se figea avant de me demander :

- Ça a un rapport avec Castiel ?

Je hochais les épaules avant de me diriger vers ma salle de cours. Après l'interrogatoire d'Alexy et le savon de Rosalya, nous avons pûs nous asseoir, attendant le professeur à l'intérieur de sa salle. Debrah arriva et se dirigea vers notre groupe. Elle coupa la parole à Rosalya pour me demander :

- T'as un problème ?

- Non, répondis sans la regarder.

- Viens, faut que je te parle.

- Non.

- C'est pas une question, souffla-t-elle en me sortant de la classe.

Une fois en dehors de la salle, elle me nargua.

- Alors, tu as perdu ta langue ?

- Non.

- On est tombée amoureuse de Castiel ? Se moqua-t-elle.

- Non.

- Arrête de répondre par "non" je sais que t'aimes Castiel et tu vas vite t'éloigner de lui sinon il t'arrivera des petits problèmes.

- Comme ceux de Nathaniel ? Demandai-je la gorge sèche.

Je ne savais pas combien de temps j'allais encore pouvoir la supporter.

- Je vois qu'il t'a raconté. Il t'aime vraiment beaucoup alors.

- Arrête ton cinéma. Avec moi, ça marche pas.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda une voix que je ne connaissais que trop bien.

- Strictement rien, je te laisse avec ta chérie, avais-je soufflée à Castiel en repartant dans la salle.

Il me retint par le bras.

- On va s'expliquer tous les trois maintenant.

- Non. Lâche-moi.

Il m'entraina jusque dans la cour en demandant à Debrah de nous suivre, ce qu'elle fit en prennant le soin de rouler des hanches au passage. J'aurais tellement aimé que ses talons ripent et qu'elle tombe à terre. J'avais une haine incroyable contre cette fille.

- Qu'est-ce que vous avez toutes les deux ? Demanda Castiel après m'avoir lâchée.

- Rien, lâchai-je amèrement.

- Arrête de mentir, disait-il en souriant, ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

- Tu veux que je te dise ? J'ai l'impression que t'as joué avec moi et qu'ensuite tu m'as poignardé.

- Quoi ?

- Quand on est montés sur la falaise ensemble en rigolant puis que nous sommes retournés au lycée comme si nous étions des inconnus, ça m'a blessé. Et puis maintenant avec elle, avais-je dis en pointant Debrah du doigt, je...

- Comment ça ? Demanda-t-il en souriant.

- Si tu avais une petite amie, il fallait me le dire.

- Ce n'est pas ma petite amie.

- Mais chaton, commença-t-elle.

- Non, Debrah. Il n'y aura rien entre nous. Plus maintenant.

Cette dernière partit sans se retourner, elle ne devait pas énormément tenir à Castiel sinon elle aurait insisté. Il ne restait plus que Castiel et moi dans la cour et le professeur était sans doute déjà arrivé dans la salle. Je le dépassai pour partir en cours mais il me retint une nouvelle fois le bras.

- Quoi ? Avais-je demandée exaspérée.

- Je n'aime pas Debrah et ce n'est pas ma petite amie.

- Alors pourquoi étais-tu aussi froid quand nous sommes revenus au lycée ?

Il se tût et je savais qu'il me cachait quelque chose.

- Quoi ? Dis-moi.

- Non, c'est rien. J'ai eu une saute d'humeur.

Je hôchai la tête et retournai en salle classe. Une fois la porte passée, je m'excusa et le professeur me laissa repartir à ma place sans me demander un billet de retard. Était-ce vraiment la fin de l'épisode "Debrah" ? Seul le temps pouvait me le confirmer. Je ne pensais pas m'attacher autant à un garçon. Et pourtant. Le cours s'était fini dans le calme, Castiel n'y avait pas assisté, ce qui renforçait mon idée sur le fait qu'il y avait une raison bien précise à son attitude froide. Malgré le fait qu'il ne disait que ce n'était rien, j'étais persuadée que la vraie raison me concernait, mais qu'elle était-elle ? Je n'en savais pas le moins du monde. Rosalya se rua vers moi dés que la journée fût terminer.

- Ne comptes t'en tirer comme ça ! S'exclama-t-elle d'une voix qui trahissait de l'amusement.

- Que se passe-t-il ? Demandai-je.

- C'est à toi que je devrais poser la question. Elle est où Debrah ?

- Partie. Pour toujours, j'espère.

- Comment t'as fais ?

- Je n'ai rien fais de particulier, Castiel a voulu qu'on s'explique tous les trois et j'ai dis ce que j'avais sur le cœur.

- Raconte plus en détails.

- Je t'appelle ce soir et je te dis tout mais là je dois rentrer.

- T'oublies pas sinon tu vas m'entendre !

- D'accord maman.

Elle ria et repartit rejoindre Lysandre. Quant à moi, je fis le chemin du retour, mes écouteurs dans mes oreilles. Je me décrochais de ce monde oppressant et étouffant pour aller me réfugier dans un lieu de sérénité totale. La musique était une sorte de libération pour moi : des ailes, pour être plus exacte. J'avais l'impression que je m'envolais à chaque fois que j'écoutais de la musique ou bien que j'en jouais. Mes instruments favoris restaient la guitare et le violon : deux styles complétement opposés mais complémentaires. Je ne jouais pas d'un instrument souvent mais quand ça m'arrivait, je me souvenais exactement de ma partition car je la rejouais dans ma mémoire des milliers de fois. La sonnerie de mon téléphone me ramena à la réalité. Rosalya.

- Allô ?

- T'as déjà oublié ?

- Non, mais...

- Je sais, on vient juste de se quitter mais je voulais vraiment savoir alors maintenant, dépêche-toi de tout me raconter, me coupa-t-elle.

Après mon récit, Rosalya resta silencieuse quelques instants. Je décidai de la faire parler, ne soutenant plus cette atmosphère pesante.

- Alors, t'en penses quoi ?

D'un coup elle se mit à applaudir et à crier. J'enlevai mes écouteurs par peur qu'elle me vrille les oreilles. J'entendis la voix de Lysandre lui demander si tout allait bien, elle ne lui répondit pas et s'exclama :

- T'es fantastique ! Faire dire à Castiel qu'il ne voulait plus voit Debrah, c'est juste ce qu'il lui fallait pour la faire taire. J'espère qu'elle ne nous emmerdera plus.

Je riais pour une raison inconnue. Je me sentais euphorique. Je rentrais chez moi peu de temps après, toujours en conversation avec Rosalya. J'avais appris qu'elle et Lysandre attendaient Leigh qui ne devait pas arriver en retard d'après ses dires. À peine avais-je passée la porte qu'un message s'afficha sur l'écran de mon téléphone.

Inconnu :
La vengeance est un plat qui se mange froid. Attend-toi à me voir revenir, le match n'est pas fini.

- Rosalya, on a un problème.

Elle tiqua tout de suite puisqu'elle me répondit :

- Ce problème porte le nom de Debrah, je me trompe ?

Je ne voulais pas continuer ce match et je voulais encore moins qu'elle s'attaque à moi. Je voulais simplement l'honnêteté de Castiel à mon égard. Mon objectif était de lui faire abandonner ce stupide "match". Comment j'allais m'y prendre ? C'était une autre histoire.

Amour sucré : CastielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant