Impressionnisme

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Texte de tout à l'heure :

Elle sort du café qui scintille encore, une fois que la lumière du jour cesse de brûler ses vitres. Le froid qui caresse ses paumes lui fait mal, elles les plongent dans son long manteau comment elle plonge dans un évanouissement conscient. Cela lui arrive quand ce qu'elle voit dépasse ses attentes, quand l'émerveillement brille comme le diamant de la bague qu'elle porte à son annulaire gauche.

Elle passe sa langue sur ses lèvres violacées, elle essaie, comme une enfant, d'étirer le plaisir vif et exquis d'une tentation à laquelle elle cède, la gourmandise la tenait éveillée dès que ses cils commencèrent à embrasser ses yeux d'un coup fougueux et emplit d'entrain. Le matin, quand elle se penche sur son balcon, sa respiration devient l'inhalateur d'un parfum délicieux, une senteur qu'aucun des grands noms présents devant le miroir de la salle de bain n'ont réussi à égaler. Quand elle ne travaille pas, elle laisse une des deux fenêtres entourant le balcon ouverte, les rideaux dansant au vent, effectuant des folies gracieuses dans les baisers de la brise. Elle vaque à ses occupations, n'oubliant pas de revenir, avec la même envie entourant son coeur, humer la liqueur invisible qui lui dépose des flots de plumes dans le cou. Ces jours-là, quand la solitude s'endort entre les murs, elle reste enfermée dans sa demeure. Appréciant un calme qui ricoche sur les parois de son cocon. Un félin puissant vient se blottir contre ses mollets sveltes et à la couleur crème. Ce félidé ne la quitte jamais. Ses crocs acérés flamboient toujours quand un sommeil, mêlé au mistral, vient s'alanguir sur la dentition du prédateur. Quand elle fait voyager ses doigts sur le pelage enneigé de ce smilodon, un opéra se met alors en ordre de marche. Sortis de nul part, les instruments que ce lion manie à merveille viennent meurtrir les tâches d'encres qui coulent comme une pluie sur un balcon sur la page blanche de son auditrice. Quand l'horloge indique la mi-journée, elle repose ses pinceaux et sa palette sur la cheminée marbrée qui ne respire pas, ou plus. Sa toile n'est pas complète, comme hier comme demain. Les aiguilles qui semblent ne jamais ralentir encadrent sa création.

PlumageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant