Prologue

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Les cris. Le feu. Les éclairs. Les ténèbres. Les hommes noirs attaquaient chaque maison, chaque immeuble, chaque boutique. Ils défonçaient la porte, pillaient tout ce qu'ils trouvaient et mettaient le feu en repartant, laissant les malheureux qui n'avaient pas eu le temps de s'enfuir en proie à d'atroces souffrances. Et la fumée des centaines de bâtisses qui brûlaient montait vers le ciel, vers cet effrayant nuage noir tourbillonnant qui était apparu brusquement au-dessus de la ville et projetait des éclairs verts un peu partout.

C'était le chaos. Tout, dans les rues de Londres, n'était plus qu'effroi et destruction. Des gens couraient de tous les côtés, tentant de fuir cette armée noire qui s'abattait sur la capitale britannique. Quelques fois, une masse noire s'abattait sur une maison et la faisait exploser. On entendait alors un rire sinistre, puis la chose s'envolait et partait quelques dizaines de mètres plus loin détruire une autre maison.

La police londonienne, qui s'était entièrement déployée dans les rues, était impuissante. Tout allait trop vite. La reine, fort heureusement, n'était pas à Londres. Quand parfois un policier se trouvait face à un homme noir, celui-ci levait la main et le pauvre innocent périssait, entouré d'une ombre grise, avant de pouvoir comprendre qu'il était mort.

Puis il y eu une autre explosion, dans le quartier de Westminster. Et encore ce rire. Autour du lieu de l'explosion, la pagaille se figea un instant ; les londoniens qui fuyaient par là découvrirent avec horreur que Buckingham Palace venait d'être détruit, et ce qui en restait flambait à présent dans la nuit.

Soudain, alors que la fameuse masse noire destructrice se dirigeait vers le gratte-ciel appelé « The Shard » (un gratte-ciel en forme de pointe, situé au bord de la Tamise, en face de la City), une lueur blanche apparut à son sommet. Celle-ci grossit de plus en plus, jusqu'à former une grosse boule lumineuse, qui fut brusquement projetée sur la chose qui approchait du gratte-ciel.

Il y eu une explosion, et la masse, heurtée de plein fouet, tomba vers le sol en hurlant. C'était un hurlement grave et rauque, qui semblait venir du fond d'une caverne.

La chose tomba au milieu d'un brasier. Pendant quelques secondes, tout se figea. Puis, dans un grand fracas, les débris enflammés du bâtiment dans lequel cet ennemi inconnu était tombé s'envolèrent, formèrent une grosse boule de pierre et de feu, et vinrent exploser au pied du gratte-ciel, qui s'effondra dans un bruit atroce. Alors, cette phrase, prononcée d'une voix caverneuse, sinistre, effrayante même, déchira la nuit :

-Ainsi donc, tu as le cristal !

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