Chapitre 19

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* Chloé *

La porte refermée, je vais vers mon bureau, prends une photo qui me rappel pourquoi je suis si différente aujourd'hui, et je lui tends.

Sur cette photo, je suis un peu plus jeune, C'était il y a quatre ans, je suis un peu plus en chaire, quelques kilos nous séparent. Qu'est-ce que je pouvais être naïve. Quand je me retourne enfin, Tyler est assis sur le lit, le regard fixé sur cette photo.

- Il y a quatre ans, j'étais cette fille sur la photo. Commençais-je.

Je décide d'aller m'assoir près de lui, prends une grande inspiration. J'étais prête à le laisser partir, parce que c'est qu'il se passera quand il connaîtra toute la vérité, enfin les grandes lignes, il n'a pas besoin de savoir les détails.

- C'est à cette époque que j'ai rencontré Brendon. Il venait d'arriver en ville. C'était un terminal. Quand je l'ai vu la première fois, il rigolait avec ses nouveaux amis et puis nos regards se sont croisés, un truc c'est passé à cet instant et il m'a sourit. Tara était avec moi ce jour là, et elle n'en revenait pas. Le mec était devenu en peu de temps très populaire dans le lycée, et il me souriait. Une semaine plus tard, il m'a invité à sortir et j'ai refusé. Je ne comprenais pas ce qu'il me trouvait. Enfin, tu le vois toi-même, je n'étais pas, je n'étais pas ... Enfin, tu vois quoi !

Les larmes ont commencé à couler sur mes joues. Fébrile, je me lève et je vais prendre un mouchoir, avant de revenir m'assoir

- Il n'était pas du genre à essuyer un refus, il a insisté, et j'ai fini par accepter. Au début, il était gentil, drôle, attentionné, et puis, le temps à passé les soirées avec les potes étaient de plus en plus fréquentes, et ça a commencé à changer. L'alcool à fait éruption et ça a empiré. Plus il buvait et moins, il était celui que j'ai rencontré.

Du coin de l'œil, je vois l'homme qui me rends heureuse se mettre debout, et faire les cents pas. Je suppose qu'il n'aime pas la tournure que prends cette histoire. Je sais qu'à cet instant, qu'il ne veut déjà plus de moi. Ne pouvant plus rien faire pour le retenir, un sanglot s'échappe de ma gorge et je l'appel. Quand il se retourne, ses joues sont baignées de larmes. Je prends de quoi les essuyer. Il s'agenouille devant moi, et je passe le tissu sur son visage. Il me sourit faiblement, et la gorge nouée, je continue mon histoire.

- Après deux mois ensemble, j'étais sous son emprise. Il passait son temps à me rabaisser, à m'humilier, aussi bien en privé qu'en public. Je pensais en être amoureuse, alors je ne pouvais pas le quitter. Une fois, il m'a demandé ce que je ressentais pour lui, et quand je lui ai dit que je l'aimais, à ce moment là, je ne savais pas que je venais de commettre la deuxième grosse erreur.

- C'était quoi, la première erreur ?

- Avoir accepté de sortir avec lui, lui dis-je, en reniflant.

J'ai envie de le prendre dans mes bras, car avec lui, je me sens forte, mais j'ai peur qu'il ne veuille pas et me repousse. Je reste donc assise, repliée sur moi même, pleurant toutes les larmes de mon corps. Revivant les passages de ce cauchemar en boucle dans ma tête. Je ferme les yeux et je le vois, je ressens ses mains de nouveau écartant mes cuisses si violement que mes adducteurs s'en sont déchirés. Il m'a fallu plusieurs jours afin de pouvoir remarcher tellement j'ai souffert. Tremblante, je vais jusqu'à la fenêtre avant de continuer, entre deux sanglots.

- Un peu plus tard ce soir-là, nous sommes allés à une soirée organisée par un de ses amis. J'étais coincée, Tara devait venir me chercher à deux heures, je l'attendais avec impatience. À cette soirée, j'ai bu pour la première fois de ma vie, tu comprends, il ne voulait pas que je lui fasse " honte " devant ses amis. Rapidement, j'ai commencé à avoir la tête qui tourne, Un type, que je ne connaissais pas, m'a proposée d'aller dans une des chambres pour me reposer " J'avais une tête à faire peur à un fantôme " m'avait-il dit. Je ne supportais plus d'être là, à attendre, alors j'ai bêtement accepté. Je devais commencer à somnoler, car j'ai entendu la porte s'ouvrir, mais la lutte pour garder les yeux ouverts était trop dure. D'un coup, j'ai senti un poids sur moi, et comme pousser par l'instinct de survie, j'ai essayé de me débattre, c'était lui, il puait l'alcool. Il a entrepris de me déshabiller, et je n'arrivais même pas à bouger les bras. La seule chose qu'il me restait, c'était la parole. Ses mais sur mon corps me dégoutaient, je l'ai supplié d'arrêter, mais il n'écoutait pas. Le moindre mouvement, me coutais un maximum d'énergie, je ne voulais pas m'endormir, j'avais peur que ce soit bien pire. Plus j'essayais de lutter, plus il rigolait. Je hurlais, j'avais vraiment peur de ce qu'il serait capable de me faire, et puis il a dit " Tu me dois au moins ça ! A ton avis, pourquoi tu as un mec comme moi ? Tu as déjà de la chance qu'un mec te regarde, que moi je te regarde. Tu es grosse, moche, répugnante, il a fallu que je me bourre la gueule pour obtenir ce qu'il me revient de droit. Tu es ma petite salope à moi, et à partir de ce soir, quoi que tu fasses, ne l'oublie pas, je serai dans ta tête pour te le rappeler ". Et puis, il m'a fait vivre cet enfer, j'ai eu l'impression que ça durait des heures. J'avais mal partout, j'étais incapable de me débattre et je pleurais, criais, mais personne ne m'entendait. J'avais envie de mourir. Et lui, il rigolait encore et encore, à croire que me faire du mal était la meilleure chose pour lui. Je ... il ... Il a, il m'a drogué, et il m'a salit, et je n'ai rien pus faire, j'ai été tellement faible et naïve.

A jamais avec toi.  (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant