Chapitre 2: Intrus

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Ma sœur se jeta sur moi. Prête à m'arracher les yeux. Nous nous faisions souvent des entrainements surprise comme ça, sans que l'autre ne s'y attende. C'est pour s'améliorer aux attaques-surprise. Elle essaya de me faire tomber grâce à une jambette, mais je sautai par-dessus et l'évitai. Je tentai de la frapper dans les côtes, mais elle évita mon coup. Nous étions maintenant dans les escaliers. Je les descendis en trombe et nous étions maintenant dans la cuisine. Ma sœur me lança un couteau au visage que j'évitai de justesse.

- T'a pas osé?

Elle eut un petit rire. Je me ruai sur le couteau, étendu au sol. Je le pris et lui envoyai de sorte qu'il lui écorche la main. J'avais réussi mon coup. J'avais maintenant un avantage.

- Aie! Gémit-elle.

Elle saignait beaucoup. Je l'entrainai dans le jardin et lui sautai sur le dos. Elle fit une roulade et je me retrouvai écrasée par terre de tout son poids. Elle était maintenant sur moi et elle essayait de m'immobiliser pendant que je me débattais comme une folle pour échapper à son emprise. Je ne voyais pas comment j'aurais pu faire. Je regardai autour de moi et la seule idée qui me passa par la tête était de lui lancer une poignée de gazon au visage, mais je devais faire diversion.

- D'accord, d'accord. Tu as gagné, arrête! Dis-je.

- Je gagne toujours.

- T'es certaine?

Elle fit mine de ne pas comprendre et je profitai de son moment de distraction pour lui mettre du gazon plein la figure et elle desserra son emprise ce qui me permit de me relever.

- Distraction? Demanda-t-elle.

- T'as tout compris.

Je me jetai sur elle de nouveau. Plusieurs minutes passèrent sans qu'elle ne puisse se relever. Elle faisait tellement pitié que mon père, qui était là depuis le début et qui nous observait, fut obligé de me retirer de sur ma sœur en me prenant par les bras. Ma lèvre était fendue et l'arcade sourcilière de ma sœur saignait légèrement tandis que sa main n'avait toujours pas cicatrisée.

- Je t'ai battu Kalie, dis-je victorieuse.

- J'aurais pu te battre si papa ne nous avait pas interrompu.

- On verra la prochaine fois, souris-je.

Kalie commença à se diriger vers la porte pour rentrer dans la maison. Instinctivement, je la suivi, mon père sur mes talons. Kalie écoutait la télévision en essayant de se mettre un bandage sur la main pour qu'elle arrête de saigner. Je voulu l'aider, mais elle ne voulue rien entendre. Je décidai donc d'aller aider mon père à préparer le souper, heureuse de ma victoire.

- Ça s'est bien passé à l'école? Me demanda mon père en coupant des carottes.

- Oui, comme d'habitude.

- Bientôt je...je devrai retourner en mission, dit-il neutre, tu t'occuperas de Kalie et elle s'occupera de toi.

- Oui, promis-je en essayant de sourire.

Avant, quand mon père partait en mission, cela me stressait plus que d'autre chose et je m'enfermais dans ma chambre pour pleurer de longues heures, mais, maintenant, ça faisait partit de la routine. Je préfère quand il est avec nous, mais c'est notre réalité. De plus, c'est la seule manière qu'il a trouvé pour subvenir à nos besoins.

*

Après le souper, je montai dans ma chambre pour aller prendre une bonne douche. Je partis les jets de la douche pour y entrer lorsque j'entendis un pot où il y avait de petites plantes se fracasser sur le sol. Quelque chose bougea dans l'ombre et je pris la brosse que mon père utilise pour se laver comme arme. Je remarquai que la fenêtre était ouverte. La chose bougea de nouveau. Je lui donnai un coup et elle fut projetée sur la porte de la salle de bain. Je m'en approchai et remarquai que c'était un mini robot. Je le regardai attentivement. Mais que pouvait-il bien faire ici? Je le pris et le jetai par la fenêtre. Il retomba sur le gazon du jardin et il s'enfuit par la haie de cèdre. Je respirai un bon coup. Une brise fraiche se leva et je fus parcourue d'un frisson. Je décidai donc de fermer la fenêtre pour éviter que quelque chose n'entre ici à nouveau. Ma sœur laisse toujours les fenêtres ouvertes. Elle allait entendre de mes nouvelles quand je sortirai de la douche. Celle-ci finie, je me rendis dans ma chambre. J'enfilai un long T-shirt qui m'arrivait à mi-cuisse et allai voir ma sœur.

- Kalie! Tu as encore oublié de fermer la fenêtre de la salle de bain. Combien de fois je devrai te le dire?

- Arrête de m'accuser pour rien! Ce n'est pas moi. Je ne l'ouvre plus de toute façon, il fait trop froid.

- Alors tu peux m'expliquer pourquoi elle était ouverte?!

- Que se passe-t-il ici? Demanda mon père en arrivant dans le salon.

- Demande à Kalie!

Mon père tourna la tête vers la concernée.

- Elle m'accuse d'avoir laissé la fenêtre ouverte alors que ce n'est pas moi! Je la ferme toujours depuis le début du mois d'octobre! Il fait beaucoup trop froid pour la laisser ouverte, répéta-t-elle.

Elle avait beau avoir deux ans de plus que moi, elle était plus bébé.

- Kalie a raison Tara. Je suis allé ce matin et elle était fermée. Kalie est allé prendre sa douche avant moi.

Je ne comprenais plus rien. Qui avait bien pu ouvrir la fenêtre? Je voyais dans le visage de mon père et de Kalie qu'ils se posaient la même question que moi.

- De toute façon je l'ai barrée pour ne plus que rien n'entre.

- Attend, me dit Kalie, quelque chose était entré dans la salle de bain?

- Oui, un robot. Je l'ai remis dehors et il s'est sauvé par la haie de cèdre.

- C'est étrange, fit remarquer mon père. D'habitude ils ne rentrent pas chez les gens.

- Bon! Excusez-moi d'interrompre votre petit débat, mais je suis crevé, je vais me coucher, nous dit ma sœur.

Elle monte les escaliers deux à deux.

- Tu devrais y aller aussi, me dit mon père.

- Oui bonne nuit, dis-je en le serrant dans mes bras.

Il me dépassait d'au moins une tête et demie.

- Bonne nuit ma puce, dit-il en m'embrassant sur le dessus de la tête.

Je montai à l'étage, dans ma chambre, m'enroulai dans mes couvertures, les cheveux toujours mouillés et je m'endormi en pensant à la journée pénible qui m'attendait demain.

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