Il avait le visage rougit par le froid et les doigts bleus. Il était inconscient et sa lèvre et son arcade sourcilière était fendue.
- Tu le connais? Me demanda ma Kalie.
- Il va à mon école et...
J'arrêtai de parler lorsque je me rendis compte que j'allais lui dire que je n'étais pas allé à un de mes cours à cause de lui.
- Et? Demanda ma sœur.
- Non rien.
Kalie prit William par les bras et moi part les jambes. Après douze minutes, nous sommes arrivés à la maison. J'aidai ma sœur à le déposer sur le divan.
- Va chercher des couvertures, une serviette et un bol d'eau chaude, dis-je à ma sœur.
Elle fit ce que je lui dis et elle revint quelques minutes plus tard avec tout le nécessaire. Je pris les trois couvertures de laine qu'elle avait amenées et j'enroulai délicatement William dedans.
- Trempe la serviette dans l'eau et donne-la-moi.
Kalie me tendit le linge humide et chaud et je l'appuyai sur le front de William.
- Je vais appeler les urgences Tara.
- Non! Surtout pas. Ils vont nous demander ce qu'il s'est passé et papa s'inquiètera pour nous. Ne touches à rien.
Elle ne répondit pas et hocha la tête pour me faire comprendre qu'elle avait compris le message. Je continuai d'appuyer le linge sur le front de William en prenant soin qu'il reste toujours chaud. Il commençait à reprendre des couleurs, mais il ne se réveillait toujours pas. Kalie baillait derrière moi.
- Tu peux aller te coucher si tu veux. Je le surveillerai.
- Tu es sur? Demanda-t-elle.
J'hochai positivement la tête.
- Merci.
Elle monta à l'étage en m'adressant un bref sourire. Je me retournai vers William, toujours assise à côté de lui, sur notre vieux divan vert cramoisi et je vis qu'il commençait à remuer. Je déposai la serviette humide dans le bol. Il ouvrit doucement les paupières et il se releva brusquement.
- Hé ho! On se calme, dis-je en mettant mes mains sur ses épaules, ça va, ça va.
- Tara? Où est-ce qu'on est? Que s'est-il passé?
- On est chez moi et ma sœur t'a retrouvée les mains ligotées au parc alors c'est plutôt à toi de me dire ce qui s'est passé.
Il se leva du divan et, sans perdre une minute de plus, prit sa veste noire qui était sur l'accoudoir du divan.
- William? Demandais-je ne me levant alors qu'il se dirigeait vers la porte.
- Je dois prévenir Aaron.
Il mit sa main droite sur la poignée de porte. Je posai ma main sur son poignet pour l'empêcher de s'enfuir.
- Attends! Qu'est-ce qui se passe? Et c'est qui Aaron?
- Je ne peux pas t'expliquer Tara. C'est compliqué. Et Aaron c'est mon frère.
Je ne répondis pas et je croisai mes bras sur ma poitrine en attendant une réponse.
- Je ne peux pas t'en parler Tara, je suis désolé, dit-il en fronçant ses sourcils.
Sa paupière gauche tressauta.
- Parfait, comme tu veux, mais tu restes ici cette nuit.
- Et pourquoi?
- Regarde comment tu as fini : inconscient et gelé. Tu ne repars pas en pleine nuit alors qu'il fait au -30 degré Celsius.
Il ne répondit pas et me suivis jusqu'à l'étage.
*
Cela faisait au moins une heure et quart que j'essayais de trouver le sommeil, mais je n'y arrivais pas. Et William n'arrêtait pas de ronfler dans la chambre voisine. Je pensais à comment tout cela avait pu arriver. Pourquoi et surtout comment William s'était ramassé attaché parles poignets dans un parc pour enfants? Qui avait bien pu lui faire ça? Pourquoi cela ne le surprenais pas? Plein de questions sans réponses. Je me retournai et me retournai sans cesse dans mon lit en repensant à tout cela. Les ronflements de William m'étaient maintenant à peine audibles et je fini par trouver le sommeil.
Quelques heures plus tard, je me réveillai. J'étais toujours fatiguée après la nuit mouvementée que j'avais passé. Je filai rapidement dans la douche. Une fois lavée, j'attachai mes longs cheveux bruns encore mouillés en queue de cheval dans laquelle je fis une tresse. J'enfilai la traditionnelle chemise de l'école, la jupe bleu foncée qui arrivait deux centimètres et demi en haut des genoux et les collants transparents. En me penchant pour ramasser mon sac sur l le plancher, je vis un mot sur ma table de chevet. C'était William qui disait qu'il était déjà partit à l'école. Je redéposai le mot sur la table et sortis dans le couloir. En passant devant la chambre de mon père, je vis que sa porte était toujours fermée. D'habitude, il la laisse ouverte le matin lorsqu'il se lève alors, je tournai la poignée et ouvris doucement la porte en glissant ma tête dans l'embrasure. Il était toujours endormi. J'allai m'asseoir sur le rebord du lit et je lui secouai légèrement l'épaule. Il ouvrit la paupière gauche, puis la droite.
- Tu dois te lever papa. Tu vas être en retard.
Il hocha positivement la tête et je sortis de la chambre en lui souhaitant bonne journée. Je ne pris pas la peine de déjeuner et je sortis de la maison, une pomme rouge dans la main droite. Je croquai dedans, une, deux, puis cinq bouchées pour me rendre compte que je n'avais pas faim et qu'elle était extrêmement fade alors, à la première poubelle qui se présenta, je jetai ma pomme à moitié mangée dedans et continuai mon chemin jusqu'à l'arrêt de train.
*
L'heure du dîner était arrivée et, ce midi à la cafétéria, il y avait de la salade ou un burger et des frites. Je pris la salade et allai m'asseoir à notre table habituelle. Christell et Peter étaient déjà là et discutaient.
- Salut, me dit Peter lorsque je m'assis à la gauche de Christell.
- Salut.
- William n'est pas avec toi? Me demanda-t-il.
- Non pourquoi? Demandais-je en fronçant les sourcils.
- Je ne l'ai pas vu ce matin alors je me demandais s'il toi, par hasard, tu l'aurais vu.
J'hochai négativement la tête. Le reste du repas se passa normalement. Christell, Peter, Uriah et Hanah parlaient entre eux.
- Nous sommes en méthodes de combat cette après-midi, lança Hanah. J'ai entendu dire que William était vraiment doué. Dommage qu'il ne soit pas là pour nous le montrer.
- Tu peux dire ce que tu veux, je suis certain qu'il ne bat pas Tara, dit Uriah.
- On pari? Demanda Hanah.
- Pari tenu.
Ils se serrèrent la main. Je me levai et partis sans leur adressé un mot. J'avais envie d'être seule pour le moment. Mon talent en combat n'était pas une chose que j'aimais parler. Ils savent que cela n'a pas été un choix pour moi d'apprendre à me défendre et que je ne m'en réjouis pas vraiment, mais, parfois, ils oublient. Ça m'a fait l'effet d'une gifle. Cela me rappelle trop de choses. Moi aussi je devrais oublier, mais j'en suis incapable. Ma mère me manque. Savoir que je ne la reverrai jamais, c'est ça le plus douloureux.
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Étrangère
General FictionTara Markov est une jeune fille de seize ans qui, bientôt, devra faire face aux responsabilités que son monde entoure. Là-bas, c'est l'intelligence qui compte. Tara l'est-elle assez? Sans doute. Est-elle prête à faire face à tous les dangers qui acc...