Chapitre un

150 19 16
                                    

Les bras ballants, je me dandine sur moi-même tout en me regardant dans le miroir. Je tire la langue et enlève ma robe rouge, avant de la remplacer par un short déchiré et un gros pull noir. D'un geste habile, je relève ma chevelure blonde décolorée et l'attache en une queux de cheval. Je vais ensuite chercher ma trousse à maquillage et trace un trait d'eyeliner sur mes paupières, puis dépose du rouge à lèvres rouge sur ma bouche. Je souris satisfaite face au reflet que je renvoi et attrape mon sac de cours avant de sortir de ma chambre.

Ce matin, l'appartement est calme. Mes parents sont au travail et ma petite sœur à l'école. Par conséquent, je suis la dernière à partir. J'hausse les épaules, attrape une pomme dans la corbeille de fruit et ouvre la porte d'entrée avant de la fermer à double tours.

L'air est étrangement doux pour une matinée d'automne. Tant mieux, j'adore la chaleur. Je souris et attrape une cigarette de mon sac avant de la placer à la commissure de mes lèvres. Je l'allume et me dirige lentement vers ce que j'appelle communément l'enfer des adolescents, le lycée.

Pas que je n'aime pas l'école, disons plutôt que je trouve le système scolaire assez défectueux. Juger quelqu'un sur ses aptitudes dans différentes matières, ne révèle pas vraiment ses réelles capacités. Mais bien entendu, ce n'est que mon avis.

Une vingtaine de minutes plus tard, j'arrive devant la grille de mon lycée, je souffle en levant les yeux au ciel et me dirige lentement à l'intérieur. Je pars en direction de la cafétéria ou je rejoins Carlyle, qui prend comme tous les matins, son café habituel. Je m'assois en face de la petite brunette qui me souris instantanément.

- Sans sucre, crème vanillé ?

- Bingo !

J'éclate de rire et observe mon amie porter la tasse de café à ses lèvres. Carlyle est l'une des seules personnes que je considère comme une vraie amie, on se connait depuis l'époque des bacs à sable et depuis c'est impossible de nous séparer. Généralement en présence d'autres personnes, je ne me sens pas moi-même, avec elle c'est différent. Je suis Swan Monroe, la vraie et l'unique.

- Ethan n'est pas encore arrivé ? Je demande simplement.

- Non, il est « encore malade » ce matin.

Je ricane parce que je sais pertinemment que « malade » veut en réalité dire « il est encore en train de sécher et sûrement encore endormit ». Ethan est mon second meilleur ami. Mon cercle d'ami se restreint donc à ces deux personnes, Carlyle et Ethan. Et cela me va amplement pour tout avouer. Je ne suis pas le genre de personne à rechercher la popularité et la notoriété. Si j'avais le choix, je préférerais regarder mes séries emmitouflée dans mon lit, plutôt qu'être en soirée à la recherche de nouvelles connaissances. Pas que je sois casanière, mais c'est juste un mode de vie que j'apprécie plus. Je ne dis pas non pour une soirée de temps en temps, du moment qu'elle reste justement de temps en temps.

- Tu finis ton café et on y va ?

Elle hoche la tête, Carlyle et moi ne sommes pas dans la même classe, mais nous trouvons toujours le moyen pour nous voir au minimum une fois par jour. Ethan lui est dans mes cours, mais comme il ne vient quasiment jamais je me retrouve pratiquement toujours toute seule, alors je m'installe au fond de la salle et je fais semblant d'écouter le cours en somnolant presque.

Carlyle dépose son gobelet vide sur la table, et nous nous levons en direction du bâtiment principal. Je jette un rapide coup d'œil à ma montre qui m'indique 8h50, les cours ne vont pas tarder à commencer. J'y avance presque à reculons.

- Est-ce que tu étais au courant qu'en Israël, la révélation de plusieurs scandales sexuels dans l'armée ont permis des manifestations pour soutenir le combat des femmes dans le pays ?

Reckless.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant