Chapitre trois

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- Je ne veux pas y aller, je veux pas je veux pas.

Je traine des pieds jusqu'au gymnase, Ethan me pousse de force en grognant. S'il y'a bien quelque chose que je déteste plus que les cours, c'est le sport. Déjà, je suis fumeuse, alors au moindre efforts mes poumons capitulent et hissent le drapeau blanc. Et puis sérieusement, si je préfère rester affalée sur mon canapé, à manger un paquet de chips bien gras qui est-ce que cela dérange ?

- Allez gras du bide, ton joli popotin ne va pas se bouger tout seul.

- Tu sais quoi, je renonce. Vas-y sans moi, je t'attends ici.

- Hors de question Maryline Monroe, si je souffre tu souffres !

Il me tire de force dans le bâtiment et m'accompagne jusqu'au vestiaire, je lui lance un regard noir et entre à l'intérieur. Certaines filles sont en train de se changer en comparant leurs tailles de sous-vêtements, je souris ironiquement et file m'enfermer dans les toilettes. Je sors mon jogging de mon sac et me change à contre cœur. Un jogging c'est quand même plus confortable pour dormir que pour courir non ? Et puis encore une fois, le sport c'est quand-même une matière super subjective, elle favorise les meilleurs et enfonce les moins bons.

Je sors des toilettes et des vestiaires puis rejoins Ethan qui s'étire sur le terrain.

- Comment est-ce que tu peux avoir la forme dès huit heures du matin ?

- Mais comment crois-tu que j'entretiens ce corps d'athlètes ?

- Au final dans vingt ans tu finiras gros, moche avec une calvitie, alors honnêtement je n'en vois pas trop l'utilité.

Il éclate de rire et me pousse gentiment, avant de me souffler un « pessimiste » et de passer une main dans ses cheveux blonds en batailles. Je le contourne et lui saute sur le dos, il vacille pendant quelques secondes et attrape mes jambes avant de se mettre à sprinter sur le terrain, je ris à gorge déployée et attrape fermement son cou.

- Allez cheval montre-moi de quoi tu es capable.

- Par contre tu vas t'calmer Monroe, je ne suis pas ton animal moi.

- Tais-toi et cours, les chevaux ça ne parle pas !

Il s'arrête en plein milieu du terrain et me fait descendre de son dos avant de me lancer un regard noir. J'éclate de rire et lui plaque un petit baiser sur la joue.

Lorsque le prof arrive, on se dirige vers lui. Je mets mes mains dans mes poches pendant qu'il nous donne ses consignes. Il nous explique qu'aujourd'hui nous allons commencer les séances de basket, mais qu'avant cela, nous devions nous échauffer en faisant trois fois le tour du terrain. Ethan lève un pouce en l'air et commence à détaler comme un petit lapin rejoignant la tête de course, quant à moi, je reste à l'arrière en trottinant lentement, trèèèèèès lentement.

Dès que le prof tourne la tête je m'arrête pour marcher. Comme la plupart des filles sur le terrain d'ailleurs, hashtag on nique le système. Au bout du deuxième tour, je rejoins le prof en soufflant

- Monsieur, je me lamente. C'est trop dur est-ce que je peux m'arrêter ?

Bon d'accord j'en rajoute peut-être un petit peu. Il lève les yeux au ciel.

- Pourquoi est-ce que toutes les semaines c'est toujours la même que j'entends se plaindre à longueur de temps ?

- Peut-être parce que toutes les semaines c'est trop dur pour mon pauvre petit cœur qui ne supporte pas le sport acharné.

Reckless.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant