Accoudée contre le mur, je souffle d'impatience en attendant mon ami. Je vérifie ma montre à mon poigné et lève les yeux au ciel quand j'aperçois qu'elle m'indique déjà treize heures cinquante-deux. Non mais quel enfoiré. J'attrape mon paquet de cigarette de mon sac et extirpe un cylindre de nicotine que je glisse entre mes lèvres. Je l'allume et inhale une première bouffée, avant de recracher doucement la fumée.
Au loin j'aperçois Ethan descendre de sa moto, il enlève son casque et range ses clefs dans sa poche. Ses cheveux blonds sont tout ébouriffés, et des petites mèches lui retombent sur le front, on dirait un petit enfant. Il s'approche de moi à pas lents, avec un petit sourire d'excuse plaqué contre ses lèvres. Je secoue la tête avant de jeter mon mégot contre le sol.
- Espèce de petite enflure, je dis en le rejoignant. Comment as-tu encore osé me laisser seule ?
- Toi aussi tu m'as manqué ma princesse.
Il me prend dans ses bras tandis que je le repousse en rigolant. Il fait mine d'être contrarié puis plaque de force un long baiser sur ma joue. Je tire la langue et essuie ma peau avec ma manche, ce qui a pour conséquence de lui faire lever les yeux au ciel en ricanant.
- On dirait que j'ai le choléra que tu t'essuies la joue comme ça.
- On ne sait jamais ou a trainé ta bouche espèce de petit crasseux.
Il ouvre les yeux en grand et me regarde effaré, je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire, et attrape mon sac du sol avant de partir en direction du bâtiment principal. Ethan me suit silencieusement. Ethan Freeman est mon ami depuis quelques années déjà, mais même s'il est adorable, il est souvent considéré comme un coureur de jupon. Il enchaîne les filles parce que pour lui, avoir des sentiments à notre âge n'est pas considérable. De mon côté, je pense simplement qu'il n'est pas tombé sur la bonne personne. Je ne crois pas au coup de foudre mais je pense que si une personne arrive à vous faire sentir spéciale, c'est qu'il ne faut pas chercher plus loin. Personnellement je n'ai jamais rencontré cette ladite personne alors je profite de ma petite vie d'adolescente tranquillement.
En fait, je ne comprends pas trop ces personnes qui cherchent absolument à se mettre en couple parce qu'ils ont peur de la solitude, moi j'aime la solitude. Je la sollicite même parfois. C'est que je dois être bizarre après tout.
- On a quoi là ? Me demande mon ami en brisant le silence.
- Philo.
Il hausse les épaules et nous tournons dans l'un des couloirs pour arriver devant notre salle, on entre dans la classe et on se dirige vers nos places respectives. La philosophie est l'une des seules matières que j'affectionne particulièrement, c'est d'ailleurs l'une des seules avec l'histoire, ou j'arrive à exceller.
Je m'installe confortablement sur ma chaise et observe les personnes rentrer dans la salle de cours. Ethan regarde les filles et me fait des petites réflexions hilarantes de temps en temps.
- Regarde le décolleté de Sofia, je te pari cinq dollars qu'elle l'a fait exprès pour que tous les mecs sachent que c'est une fille facile.
- N'importe quoi Ethan, tu sais les filles s'habillent pour elles-mêmes, par pour les autres.
- Mais je parle en connaissance de cause ma petite dame.
Il me fait un clin d'œil tandis que je tire la langue de dégoût, non mais quel porc. Je souffle pour lui montrer mon mécontentement et me baisse jusqu'à mon sac pour attraper ma trousse. Quand je relève la tête Andrew Barrimore est planté devant ma table, je sursaute avant de le regarder avec incompréhension.
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Reckless.
Teen Fiction"Il avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel " - En attendant Bojangles