3- ELLE

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Avez vous remarquez que dans une classe il y a toujours un "exclu"?

Quelqu'un a qui on ne parle jamais. Que l'on n'invite pas aux fêtes.
Dont tout le monde parle dans son dos.
Que tout le monde hait, sans connaître.

En 6e C, la fille exclue, c'était moi.

Et ce n'était que la première d'une longue série d'année avec le même schéma...

Avez vous remarquez le soin que l'on porte à adopter les étiquettes que les gens nous donnent?
Comme si on ne pouvait plus se définir qu'à travers leur regard.

On néglige nos propres envies pour se conformiser à ce que les autres attendent de nous.

Ils nous critiquent avec tant de virulence que chaque point de notre personnalité que l'on n'ose plus sortir de notre masque. On y reste bien caché.

Jusqu'à ce qu'il se confonde avec notre vrai visage et que l'on ne sache plus distinguer le vrai du faux.
Jusqu'à ne plus savoir qui on est vraiment.

Jusqu'à être un mensonge.

Moi, on m'avait appelé "l'intello". J'aimais lire. Je n'ai jamais osé sortir de cette étiquette.

Le prix y était déjà inscrit-et ma valeur avec. Je ne savais pas combien je devrai payer la révolte alors j'ai sagement essuyé de ma résignation les aspirations de ma colère.

Je me contentais d'observer les autres groupes en silence, une pointe d'envie traversant mes yeux pathétiques.

Sauf qu'à l'adolescence on est impulsif. Irréfléchi.

À l'adolescence on veut plus. On ne se résigne plus.

Il y a un jour où je n'ai plus réussi à faire semblant.

Un jour où ma vie à été détruite.

Un jour où je me suis révoltée.

Le jour de mon erreur.

LostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant