CHAPITRE 7

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Arrivée à la soirée, j'observe avec insistance les personnes présentes. Quatre filles, et au moins sept garçons, dont mon copain. Ils me dévisagent tous, et je serai restée mal à l'aise si quelqu'un n'avait pas commencé à servir à boire. La soirée commence à battre son plein, il est 23 heures.
"Ne bois pas trop Alia, il faut que tu surveilles Shadi.."
Certes j'ai confiance en lui, mais le fait de le voir rire avec ces filles me monte à la tête.
Au fil des heures, je vide les verres qu'on me tend, un par un. Je commence à être légèrement atteinte, mais c'est sûrement ce dont j'ai besoin pour oublier Kader un certain temps.
00:34
Je vois trouble, je sens ma tête devenir de plus en plus lourde et mon corps tangue doucement. Ou c'est peut être la salle qui bouge...
Un mec que je ne connais pas me propose d'aller m'allonger dans une des chambres de la maison, et je le suis sans grand ménagement. Avant que la porte se referme sur nous, j'ai le temps de voir Shadi parler à Sarah, son ex.
"Et puis merde."
Je m'installe sur le lit, et le gars qui m'a emmené là s'assied à mes côtés.
"-Ça va aller ?
-Je...oui...merci."
Je ne sais plus trop ce que je raconte à vrai dire.
"Je vais rester un peu avec toi."
Ma tête tourne beaucoup trop maintenant. Je fais des gestes non-contrôlés et mon coeur bat vraiment vite. Il me prend les mains en me disant de me calmer...
Puis il m'embrasse soudainement.
"Pardon?"
Tout se mélange, je suis tellement perdue que je n'ai même pas le réflexe de le repousser. Une dernière pensée pour Shadi, et je le vois me déshabiller lentement.
Et le vide, total.
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Je me réveille en sursaut. Je suis dans une chambre que je ne connais pas, rien ne m'est familier.
"Ah, la chambre d'amis..."
Et tout me reviens en tête, d'un coup. Les flash m'arrivent comme des gifles, j'ai envie de pleurer, de crier au monde que je me déteste.
Je regarde le réveil, 6 heures 24, personne n'est levé et la maison semble abandonnée.
"Bordel Alia, qu'est-ce-que tu as branlé hier ?!"
Je me dégoûte, j'ai envie de tout casser. Moi, j'ai réellement fait une chose pareille ? C'est impossible ! Je me sens sale, irrespectable. Des larmes s'échappent, s'en est trop. Je prend mes affaires étalées par terre et repart chez moi sans demander mon reste.

Tout le monde dors quand j'arrive. Du moins, c'est ce que je croyais jusqu'à que je vois Juliette assiste sur mon lit en train de regarder un dessin animé.
"-Pourquoi tu pleures ? Et pourquoi tu rentres maintenant, tu t'es fait mal ?'
Ma petite sœur... Une des raisons pour lesquelles je souris chaque jour.
"Juju, sort d'ici. J'ai fait quelque chose de très mal, c'est beaucoup trop grave et je ne mérite même pas de continuer comme ça !"
Je suis en furie, totalement submergée par mes sanglots et mes tremblements. J'ai dû lui faire peur, puisqu'elle sort de ma chambre en catimini. Je bouillonne, je m'en veux énormément. Je ne pourrais plus jamais regarder Shadi dans les yeux. En fait, je ne dois juste plus poser mon regard sur lui, je ne le mérite pas. J'ai trompé mon copain... J'ai fait ça ! Je hurle à la mort, tant et si bien que ma mère débarque. Je lui raconte très grossièrement ce qu'il se passe, et elle me prend dans ses bras.
"-Ça va aller ma chérie, tout le monde fait des erreurs et du moment que tu en as conscience on ne peut pas t'en vouloir à vie. Je vais te chercher un verre d'eau en bas, j'arrive."
Ce qu'a dis ma mère m'est passé au dessus. Je vois flou, j'ai les yeux gonflés à bloc et le souffle coupé. Dans un élan de fuite, j'ouvre la fenêtre et m'assieds sur le rebord, les pieds dans le vide.
"-Qu'est-ce-que tu fais ?"
Ma Juliette...
"Écoute, je t'aime fort, mais va rejoindre maman et dis lui que je suis désolée, mais son petit ange n'a jamais appris à voler."
J'entend ses petits pas feutrés dans l'escalier.
Je sort une lettre que j'avais écrite il y'a un moment , lorsque je pensais déjà à tout terminer lorsque Kader est parti.

J'ai essayé bordel, j'ai tout fait pour ne pas sombrer, pour garder la tête haute en dehors de cette merde. Mais il n'y avait personne pour moi, personne, évidemment tu n'étais plus là. Je souffrait, et finalement j'ai arrêté de me battre pour rien alors que la vie elle même tenais à me noyer. Je me suis laissée entraîner vers le bas, lentement. Je portais trop de désespoir et de mélancolie, c'était trop lourd pour que je reste à la surface, sans toi jamais je n'aurai pu y faire face.

Je prend une grande inspiration, et laisse couler toutes les dernières larmes de mon corps.
"Bonjour Kader."

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⏰ Last updated: Jan 26, 2017 ⏰

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