Le changement. On en a peur.
Mais au fond on veut tous changer quelque chose dans nos vies. Ou beaucoup de choses. On veut changer notre apparence, nos sentiments, nos imperfections...
Tout ça pourquoi ?
Peut être pour plaire à quelqu'un ? Ou à plusieurs personnes.
Pour se fondre dans la masse, ou se faire remarquer.
Pour s'adapter aux circonstances ou les fuir.Mais si il y'a quelque chose que le changement m'a appris, c'est qu'il ne nous donne jamais le résultat souhaité.
Soit c'est meilleur, soit c'est pire.
Je crois que nous savons tous le résultat plus fréquent.Durant ma vie, j'ai changé pour des gens, des choses. Mais jamais pour moi-même.
Quand on le fait on ne réalise pas vraiment la naïveté et la stupidité de nos actes. C'est si ironique, des actes futiles pour des conséquences immenses.
Mais, est-ce que on admet nos torts?
La réponse est un grand non.
On se berce d'illusions et d'excuses en tout genre.
On désespère quand le monde nous blâme et on espère quand on le voit nous donner l'attention tant attendu.
Notre conscience nous rappelle à l'ordre, tandis que notre cœur piétiné refuse de coopérer, il espère que quelqu'un remarque son désespoir.On change aussi pour oublier notre passé, pour avancer, pour s'améliorer, pour franchir les limites.
Tout est dans l'espoir et le désespoir.
Ce qui m'a menée, où je me trouve aujourd'hui. Je me berce moi aussi d'une nouvelle forme d'illusion, le rêve.
La voix beaucoup trop enthousiaste de l'hôtesse annonce l'atterrissage de l'avion. Les battements de mon cœur s'accélèrent de plus belle. Le sentiment d'excitation se propage dans mes veines, prêt à atteindre son apogée. Le flot d'émotions n'arrête pas de s'élargir menaçant de m'engloutir dans ses profondeurs. L'intensité a toujours été mon ennemie le plus redoutable.
Je vois le noir du ciel disparaître laissant place aux images qui fusionnent pendant la décente, de petits soubresauts se font ressentir et cela ne fait qu'accentuer le stress de l'adolescent, assis à coté de moi. Il n'arrête pas de suffoquer depuis le décollage. Je le soupçonne d'être asmatique. Le pauvre est en permanence entrain de rajuster ses lunettes et de trembler, j'ai l'impression qu'il est prêt à éclater en sanglots à n'importe quel moment. Je me demande ce qu'il fait à New-York.
La même voix nous annonce le déploiement de la passerelle, et j'avoue être surprise de la rapidité des choses. D'habitude, cela prend énormément de temps, mais je ne m'en plains pas. Pas du tout même. Mais contrairement à l'adolescent j'essaie de canaliser mes émotions.
Je cherche distraitement un chemin à suivre parmi la foule, les gens sont comparables à une ruche d'abeilles en plein travaux. Le bourdonnement est partout. Entre les cris, les paroles, les exclamations et les pleurs mes nerfs menacent d'exploser.
Repérant mes valises sur le tapis roulant, je bouscule un touriste qui a l'air complétement paumé et m'efforce de les mettre sur le chariot à bagages.
Je souffle d'épuisement et avance vers la sortie de l'aéroport, je n'arrive toujours pas à croire que je me trouve dans la ville qui a accaparé tout mes rêves et mon imagination. C'était mon obsession. Une obsession que j'ai réussi à atteindre.Mais il y a un truc à propos de la réussite: elle n'est jamais permanente. Il y'a toujours quelque-chose qui vous attend au bout du couloir.
Alors, j'attends. J'attends le moment où la vie me fera descendre de mon nuage et me fera réaliser l'ampleur de mes risques.
Une fois dehors, la brise me fait frissonner, j'observe la vue qui s'offre à moi. La lumière de ces rues est si facile à distinguer mais si difficile à décrire.Celle des bâtiments et celle des gens de leurs regards et de leurs actions. Cependant, je doute que chacun en ait une pure.
Les bâtiments sont d'une modernité absolue, grâce aux couleurs dominantes et leurs hauteurs qui donnent le vertige à n'importe qui. Moi la première. Et contrastant avec cette sobriété des milliers d'annonces recouvrent les murs, entre les photos de stars internationales, publicités pour différentes marques, j'ai l'impression d'être plongée dans un labyrinthe. Cet environnement n'a rien avoir avec celui où j'ai grandi, j'en viens même à me demander si je suis toujours dans le même pays.J'essaie tant bien que mal de reprendre mes esprits et fais signe à un Taxi. Une fois à l'intérieur du véhicule, je salue le conducteur et lui dicte l'adresse de mon nouveau logement. Un petit studio que j'ai réussi à dénicher, je n'ai pas vraiment eu l'embarras du choix. J'ai économisé une somme d'argent décente. Mais, j'ai préféré la garder pour le loyer et les différentes dépenses qui m'attendent.
Certes, j'ai abandonné la ville où j'ai grandi et ouverts les yeux pour la première fois, certes je m'engage dans une aventure à gros risques. Mais le plus important est que je ne regrette pas mon choix.Je tourne mon regard vers le conducteur et constate que le taxi est stationné devant un immeuble. Plus précisément mon futur habitat.
- Vous êtes sourde ou quoi ? Ça fait une heure que je vous appelle ! Crie-t-il visiblement agacé.
J'étais tellement absorbée par mes pensées que je ne l'avais même pas entendu ou remarqué le temps qui passait.J'ignore sa remarque et le paye. Puis, descends du véhicule. Je prends mes valises puisque ce vieux chauve ne daigne même pas bouger son cul pour m'aider.
À peine avais-je fini qu'il démarrait à une vitesse impressionnante provoquant un nuage de fumée, qui me fit tousser un bon moment.Je m'avance vers le bâtiment refoulant le sentiment d'anxiété dominant mes pensées. Il a l'air de faire un siècle, les murs en briques sont clairement endommagés et les fenêtres cassées ou en piteux état.
L'intérieur est semblable à la façade, grâce aux escaliers qui menacent de s'écrouler et l'humidité qui y règne. Je manque de m'étouffer avec ma propre salive quand je constate l'absence d'ascenseur, je vais devoir monter trois étages avec mes trois énormes valises. Je déteste ce chiffre. Je passe les mains sur mon visage, désespérée de la tournure des évènements.
J'essaie de créer le moins de bruit possible mais c'est très difficile sachant le poids que je porte avec moi. Chaque marche ressemble à une montagne à escalader.Inspire, expire.
Je répète ces deux actions en essayant de contrôler ma respiration. Je commence sérieusement à croire que l'adolescent de l'avion m'a contaminée. Finalement, je vais m'en sortir avec quelques traces aux pieds et aux mains. Une fois mon moment d'hyperventilation terminé, je récupère les clés qui m'ont été fournis à l'avance puis pénétre dans la pièce.
Elle n'a rien de spécial, juste des murs blancs vieillis par le temps qui menace de les faire basculer, ainsi qu'un plancher au bois dégradé.
Je continue ma visite refoulant la fatigue qui menace de me clouer au sol à n'importe quel moment.
Le studio est aussi équipé d'une minuscule cuisine, ainsi qu'une salle de bain. Il avait l'air beaucoup chaleureux sur les photos en tout cas.Une évidence me saute au visage comme une claque. Le studio ne contient pas de meubles.
Mon père aurait pété un câble, si il avait vu ce désastre.
Le pauvre a failli fait une crise cardiaque quand je lui ai annocé mon départ. Moi qui ne fait jamais rien sans son accord.
Mais, ma décision était déjà prise, rien ne pouvait me détourner de ce rêve que je touche du bout des doigts.Malgré le fait que ça m'agace fortement, je décide de dormir par terre sans me changer. De toute façon il est trop tard pour défaire mes valises. Je suis indubitablement et complétement épuisée.
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Hey ! Je ne sais pas si le changement et la réécriture sont remarquables et visibles, mais j'espère que la nouvelle version vous plaît. Je suis entrain de travailler les prochains chapitres !
So enjoy 💖
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Society
General FictionOn dit souvent que New-York est la ville des rêves. Pour Spencer, une jeune femme tout droit venue de Texas, c'est un nouveau départ vers un empire qui l'a obsédé depuis longtemps. Pour Tyler Turner, un homme de quarante ans, qui possède les clés d...