- Courage

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Du courage.  Il allait m'en falloir pour affronter cette journée. 

Il est 7h30.  Cela fait une demi heure que mon réveil a sonné.  Je me retourne dans mon lit, sors la tête de la couette, regarde vers la fenêtre, -Eh merde, il fait dégueulasse-.  Alors je repris ma position de boule de protection bien au chaud sous la couverture.  Ici, personne ne pouvait venir m'ennuyer.  Dix minutes après, j'entendais maman hurler d'en-bas "Dépêche-toi Léonie, tu vas encore être en retard!"  À ces mots, je me souleve doucement, assez péniblement.  Je descend les escaliers, me verse un énorme bol de céréales dont je ne mange que deux ou trois cuillères. Je remonte me changer, me brosser les dents, puis m'apprete enfin pour partir de la maison.   Je n'avais absolument pas envie de la quitter ce matin, mais il me fallait affronter ce jour.  La veille, je m'étais promise un autre avenir.

Quand j'arrive à l'école, je me dirige directement à la salle réservée aux élèves de dernière.  Et puis, j'aperçois de loin mes quelques amis.  Il y avait déjà Alice, Cha et Ethan.  Alice, c'est  vraiment la copine parfaite.  Si elle voit que tu vas pas bien, elle va essayer de te faire rire, jusqu'à ce que tu penses à autre chose, sans même vouloir savoir ce qui te traquasse.  C'est en partie pour cette qualité que je l'adore.  Cha, c'est différent, elle veut toujours savoir, et elle me donne des conseils pour 'aller de l'avant', c'est toujours ce qu'elle me dit de faire.  Ethan, lui, c'est plus un ami à moi qu'à elles.  En fait, ça fait deux ans que je l'aime en secret_ Oui, je suis une gamine de 12ans pour ça, je sais_ Mais je n'ai pas envie de tout gâcher entre nous, surtout qu'on s'entend vraiment très bien.  Il est comme mon meilleur ami.  

Pour gâcher les histoires d'amour, ça, je suis forte.  Je dirais même que je suis imbattable.  Dès que quelque chose d'heureux montre le bout de son nez, je le rejète avec une cruauté hors normes.  En fait, j'aimerais tellement que les mecs réagissent comme dans les films...  Tu vois, des supers mecs!  Des gars qui te rattrappent par le poignet, t'attirent par la taille puis qui t'embrassent en te disant toutes les plus belles choses du monde, tu vois ces mecs? ! Mais la vie, c'est pas du tout comme ça.  Alors, j'en attend de trop, et je passe à coté de ceux qui me portent de l'attention.  Et au final, je suis déçue, mais surtout seule. 

Le seul gars qui avait pu controler mes émotions m'a abandonnée.  Il était le seul à qui je confiais mes malheurs, le premier qui m'avait montré que la vie n'était pas si horrible que je le pensais.  Ce mec, j'aurais tant aimé le haïr de m'avoir plantée, mais je n'en ai jamais eu la force.  Ce n'était pas de sa faute, mais de la mienne.  Depuis cette séparation amicale, je n'ai plus eu confiance en moi, ni en mes 'amis', mais tout doucement, on se refait. 

- " Léo! " ,  je répondis à cet appel par un " Aliiiiice " qui venait du fond du coeur!  J'avais juste envie de parler de tout et de rien avec ma copine, mais la sonnerie retentit à la fin de notre étreinte du matin.  

- "On se revoit tantôt, et bonne chance !"

- "Bonne chance?  Mais pourquoi? " ....  "Oh, NON!" 

Bon d'accord, je n'étais pas une pro de l'organisation, j'avais en permanence la tête ailleurs, alors pas étonnant que j'ai oublié ma rédaction pour le cours de français.  Allé, c'est en deuxième heure.  Pas la peine de s'affoler, je vais la rédiger pendant le cours de sciences. De toutes façons, je comprends jamais rien, alors je vois pas pourquoi je mettrais pas cette heure à profit pour faire quelque chose d'intéressant!  Nous y voilà.  Je prends vite une feuille de bloc.  Voilà.  Bon.  Eumh...  Oui bon, l'inspiration ne vient pas toute seule, ça c'est clair.  Sur quoi pourrais-je bien écrire?  Je me rapelle soudain de la consigne de notre professeur qui était de 'Transmettre une émotion'.  Le temps passe.  L'inspiration ne me vient absolument pas.  Cinq minutes avant la fin de la leçon, alors que je m'étais résignée à ne rien présenter du tout, j'eus comme... Un signe!  Une feuille blanche dépassait de mon journal de classe.  Je le retire pour le remettre bien aligné (Alerte maniaque) et je lis ce qu'il est marqué dessus :"Au futur qui ne fera jamais que nous attendre"

ExpressiveWhere stories live. Discover now