Chapitre 4

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Le lendemain, le réveil se fait en douceur. Heureuse, je constate que ma nuit n'a pas été troublée par mon habituel cauchemar et je me lève donc de très bonne humeur. Je me dirige vers ma salle de bain et jette un bref coup d'œil à mon reflet. Au moins j'ai meilleure mine que la veille c'est déjà ça. Je me glisse sous la douche et l'eau chaude me fait un bien fou. Décidément, rien de mieux qu'une douche chaude le matin pour bien commencer la journée. Je sors de la douche, enroule la serviette autour de mon corps et je me dirige vers ma chambre afin de choisir la tenue du jour. Après un bref moment d'hésitation devant ma penderie j'opte pour un pantalon kaki, un t-shirt noir et un gilet assorti au bas. Satisfaite du résultat, je décide d'aller prendre mon petit déjeuner. Un bref regard à mon réveil m'indique 7h57, il me reste donc à  peu près une demi-heure avant de prendre le tramway pour aller bosser.

Je verse les céréales dans mon bol , prépare l'eau chaude pour mon thé et je me dirige vers le salon. Celui-ci comporte une grande baie vitrée et j'adore regarder les rues de San Francisco le matin, c'est magnifique. Je jette un coup d'œil à mon sac et remarque le manuscrit que m'a donné Elizabeth. J'ai lu presque la moitié et l'histoire est vraiment pas mal. Je n'ai pas encore commencé la correction et pour être honnête je ne sais pas trop comment m'y prendre. Bah, je demanderai à l'une des filles de m'expliquer. 

Je finis de manger au moment où l'horloge affiche 8h18. J'ai encore quelques minutes pour me préparer et après je dois filer si je ne veux pas être en retard. J'enfile mon éternelle veste en cuir et attache mes longs cheveux en une queue de cheval. Cette fois-ci j'opte pour des chaussures plus confortables, une paire de Vans noire. Je sors rapidement de mon appartement et décide de prendre les escaliers. Je ne suis qu'au troisième étage et un peu d'exercice dès le matin ne me fera pas de mal. Je m'éclipse de l'immeuble et arrive juste à temps pour prendre la tramway. Je me faufile avant que les portes ne se referment et trouve rapidement une place assise. Le tramway repart et alors que je m'apprête à mettre mes écouteurs, une voix m'appelle :

-  Katerina ?

Je lève les yeux et me retrouve face à face avec David Anderson, l'éditeur en chef. Une fois encore, je n'arrive pas à me détacher de ses yeux, et un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Ces yeux me rappellent beaucoup trop de mauvais souvenirs. Et une voix dans ma tête me crie qu'il ma appelée par mon prénom.

- Bonjour Mr Anderson, je lui réponds avec un faible sourire.

- Je t'ai déjà dit de me tutoyer, appelle moi David je t'en prie.

- Alors je peux te demander de m'appeler Kat ? Désolée, c'est juste que les seuls qui m'appellent par mon prénom entier sont mes parents..

Et lui.

Je me retiens de dire ça à haute voix et secoue légèrement la tête. Il faut que j'arrête de penser à ça.

- Bien sûr, me réponds mon supérieur avec un grand sourire.

Il tourne légèrement la tête sur le côté et j'en profite pour l'observer. Il porte une chemise blanche, un pantalon noir et un long manteau noir. Ses cheveux, mi-longs, vacillent entre le brun et le châtain et je me surprends à penser qu'ils doivent être très doux. Le reste du trajet se fait dans le silence, mais ça ne me dérange pas. Lorsque le nom de notre arrêt retentit je me lève et manque de peu de percuter le brun. Je m'apprête à m'excuser mais il est déjà devant la porte, prêt à sortir. Lorsque celles-ci s'ouvrent il s'engouffre à l'extérieur et je le suis, restant quelques pas à l'arrière. Je ne peux m'empêcher de remarque qu'il a une carrure plutôt imposante et il doit bien me dépasser de plus d'une tête.

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