Chapitre 14

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Le lendemain, à mon réveil, Brad n'était plus là. Ni personne d'autre d'ailleurs. Je n'avais pas le souvenir de m'être endormie, ni du temps auquel j'avais passé à pleurer.

J'allais m'asseoir sur le lit quand j'aperçus mon téléphone sur le petit meuble situé entre les deux lits. Comment était-il arrivé ici ?

Je l'attrapais et y découvrais plusieurs appels manqués et messages non lus. Ils étaient presque tous d'Akira. Je décidais de l'appeler, essayant de garder mon calme. Je n'en connaissais pas la raison mais, là tout de suite, la seule personne que j'avais envie de voir était lui. À ma plus grande surprise, il décrocha aussitôt.

-Ana ?? Tu vas bien ?! Me criait-il, l'air complètement paniqué.

-J'ai besoin de toi.., lui dis-je en évitant sa question et en me retenant de pleurer.

J'avais envie de sortir de cette chambre, voire mieux: de cet hopital. J'avais l'impression d'étouffer, ici.

-D'accord j'arrive, mais tu es où là ??

-Euh... À l'hopital je crois, mais je sais pas lequel.

-Y'en a qu'un en ville, j'arrive ne bouge pas.

-Merci... lui répondis-je avant de raccrocher.

Je décidais de me rallonger pour l'attendre. Les minutes passaient lentement, puis j'entendis toquer à la fenêtre de la chambre.

Heureusement que la fenêtre était assez près de la machine, sinon les tuyaux m'y reliant auraient été beaucoup trop courts. J'ouvris d'une main tremblante les rideaux et ouvris la fenêtre, laissant entrer Akira. Soulagé de me voir, il vint me prendre dans ses bras en soupirant.

-Pourquoi tu es ici ?? Me demanda-t-il en fronçant les sourcils, inquiet. Tu nous a fait une de ces peurs...!

-Désolée... C'est rien... Tu peux m'aider à sortir d'ici ?

-Mais t'as pas le droit sans l'accord d'un tuteur, rétorqua Akira.

-Je sais... Alors sortons par la fenêtre, proposais-je en le regardant dans les yeux.

-C'est d'accord, mais on est au troisième étage.

-Merci... Comment on fait pour retirer ces trucs ?

Il s'approcha de moi et retira lentement les tuyaux de mes poignets. Lorsqu'il vit le sang qui commençait à couler, son visage changea du tout au tout et il recula soudainement.

Je pressa ma main droite sur mon poignet gauche pour cacher le sang.

-...je.. Heu.. Balbutia-t-il. J'vais me controler... Monte sur mon dos...

J'acquiescais et montais sur son dos en attrapant au passage mon portable. C'était la seule chose qui était à moi dans cette chambre. Lorsque je fus sur son dos, il attrapa mes cuisses de ses mains pour me maintenir tandis que je m'agrippais à lui. Je fermais les yeux en blottissant ma tête dans son cou pour m'empecher de regarder en bas. Il sauta et finit par atterir sur ses deux pieds en bas du bâtiment. Lorsque j'ouvris les yeux, nous étions devant ce qui semblait être un vieux bâtiment désafecté. En l'espace de quelques secondes à peine, on y était. Je mis tout de même un temps à me souvenir que sa vitesse aussi était décuplée. Voilà qui expliquait tout.

Il me déposa délicatement au sol et évita au maximum mon regard.

Pdv Akira:

Pendant le trajet, Ana avait entouré mon cou de ses bras en sang. Voilà pourquoi j'essayaiq de me tenir loin d'elle. Je laissais deux ou trois mètres entre nous, par pure precotions. Je me surprenais même à penser au goût que devait avoir son sang. Rien qu'à l'odeur qu'il avait, je pouvais déjà constater qu'il était plus sucré que celui des humains.

On alla tous les deux nous asseoir contre le mur de l'usine désafectée. Pour tenter d'apaiser mon "envie" de sang, je lui offris ma veste en cuir. Ça cachait ses poignets.

-Merci... me dit-t-elle, cernée.

Elle avait l'air d'avoir beaucoup pleuré. J'entamais alors le sujet.

-Raconte moi tout...

Pdv Ana:

Je me mis alors à lui raconter entre plusieurs sanglots tout ce qu'il s'était passé. Après avoir fini de tout lui raconter, il se rapprocha de moi et passa ses bras autour de moi pour me reconforter. Ne sachant pas quoi faire, je continuais à pleurer. Et autant dire que ça faisait du bien de pouvoir se confier et avoir une épaule sur laquelle pleurer.

-Ana, viens vivre avec nous, me souffla-t-il doucement.

Je ne savais pas quoi en penser. Devrais-je accepter ? J'en avais envie, mais j'avais encore toutes mes affaires chez Mary.

-Je ne pense pas, du moins pas tout de suite... J'ai encore mes affaires chez Mary...

-Tu veux qu'on aille les chercher ?

-Sans se faire cramer ? Je sais pas... Lui répondis-je en le lâchant doucement

Mes larmes avaient un peu cessé, mais mes yeux étaient sans doute rouges et irrités. Akira me tendit une cigarette en soupirant.

-Je peux les prendre par la fenêtre, annonça-t-il. Mais bon...

Je lui pris la cigarette et le briquet et alluma la cigarette. Je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle je fumais, mais à la première "taffe" c'était comme si j'avais un poids en moins à porter sur mes épaules. Mais ça n'était qu'une simple impression, j'étais parfaitement au courant.

Akira et moi nous mîmes à regarder l'horizon en silence. À en juger par la couleur du ciel, il devait être aux alentours de six/sept heures du matin.

-...Tu penses que c'est un humain, l'assassin à maman ? Lui demandais-je, la voix un peu cassée.

-Je sais pas. Il faudra que j'enquête de mon côté, me répondit Akira avec assurance.

Je soupira et posa lourdement ma tête contre son épaule en regardant le soleil se lever. J'étais épuisée. Chaque seconde de plus était un calvaire. Je finis -assez rapidement- par m'endormir, la cigarette en main.

~~~

J'ouvris les yeux en m'étirant et mis quelques secondes à me rendre compte que j'étais dans la chambre à Akira. En revanche, lui n'était pas là. Je me mis alors à fixer le plafond, m'imaginant le calvaire qu'avait dû subir maman. Je me remis à pleurer, mais cette fois-ci en silence et cachée sous la couverture.

Le tueur était-il également responsable de l'accident ?

Beaucoup de questions restaient sans réponse.

The Cliff  [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant