Chapitre 3

17 2 0
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Besançon,

Juin 2015

Léo se réveilla aux côtés de Chloé, qui partageait sa vie et son appartement du centre-ville de Besançon, un trois-pièces confortable sous les toits. Ce matin, il avait de nouveau ce pincement au cœur et cela acheva de le décider :

— J'ai envie de retourner chez eux... Je veux revoir...

Il se sentait enfin prêt à remettre les pieds dans le pavillon de ses parents, chose qu'il n'avait pu se résoudre à faire de nouveau depuis le dimanche fatal...

*

... Ce jour-là, ç'avait été bien plus qu'un vulgaire pincement, autrement plus douloureux qu'une oppression sourde. Oui, cet après-midi avait été comme une déchirure. La nouvelle qu'il avait apprise au téléphone avait pénétré son conduit auditif puis s'était répandue comme une traînée de poudre jusqu'à son cerveau.

Il n'avait d'abord pas très bien assimilé la portée de ce que lui avait annoncé ce fonctionnaire de police, un homme comme un autre mais certainement rompu à ce genre de coups de fil difficiles. Malgré ce ton froid, qui avait glacé Léo, l'officier avait su conserver, dans ses intonations, une part d'humanité, de chaleur et de compassion.

Léo s'était entendu répondre faiblement à ce commissaire Laplace, du poste de police de Besançon. Il se souvenait avoir entendu le son de sa propre voix, comme un lointain écho venu de ses entrailles. Sans même connaître encore l'objet de cet appel, il avait eu un mauvais pressentiment, balbutiant que oui, il était bien le fils de Noémie et Sacha Térébus, s'inquiétant de savoir pourquoi la police, tout à coup, s'intéressait à ses parents.

Quand la voix, à des millions d'années-lumière, à l'autre bout du combiné s'était expliquée, la douleur – après avoir atteint son cerveau et que celui-ci s'en fût imprégné – s'était diffusée dans tout son corps sous la forme d'une brûlure intense. Cette même douleur s'était propagée le long de sa colonne vertébrale, paraissant souder ses vertèbres pour ne former qu'une barre de fer rougie sous les flammes d'un forgeron tortionnaire. Il s'était senti raide comme un piquet, les jambes comme paralysées, plantées au sol, lui donnant l'impression d'avoir les pieds coulés dans une gangue de béton. La main tenant le combiné s'était crispée au point que les jointures avaient blanchi, les os semblant craqueler la peau.

Puis la douleur toujours, avait envahi son système sanguin : Léo avait pu suivre mentalement son trajet, la sentant partir de ses doigts tordus, remonter le long de son bras gauche jusqu'à son épaule, envahir la carotide puis plonger droit au cœur, telle une flèche. Ce fut une douleur insupportable, un étau qui lui emprisonna le cœur, chaque mot du commissaire donnant un tour de plus sur la mollette, resserrant son muscle de vie jusqu'aux limites de l'éclatement...

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 24, 2017 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Trouble JeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant