2

144 6 0
                                    

Je continuais mon ascension dans les favélas, profitant ainsi du paysage. La nuit était tombée mais je voyais quand même la où j'allais grâce aux nombreuses guirlandes sur les maisons. Je remarquais une casa, sans décorations, elle semblait abandonnée. Il n'y avait ni portes, ni fenêtres. Tout était ouvert. J'aperçus un bidon et une gouttière. Je m'avançais en direction de ceux-ci, et j'entrepris d'escalader. Je montais sur le toit et me retournais. J'avais devant moi, des milliers de casa, un paysage magnifique, j'apercevais au loin le christ rédempteur me tendre ses bras. Je m'assis sur le toit. Je regardais l'infinité de ma nouvelle vie ici. C'était si beau. Ma tranquillité fut bien vite gâchée par des coups de feu. Mon corps tout entier se raidit, et une boule se forma dans mon ventre. J'entendais des cris, et encore des coups de feux. Je m'allongeais sur le ventre, et rampais jusqu'au bord du toit, histoire de voir quand est-ce que je pourrais déguerpir. Il y avait une dizaine d'hommes avec des Kalashnikov. Je frémis. Les coups de feu redoublèrent d'intensité, je cachais mes yeux, et tentais de réfléchir. Avec tout ce raffut, on ne me verrait pas partir. J'entrepris de descendre par le même chemin, mais un coup de feu perça le bidon et je m'empressais de remonter, de peur qu'on m'entende. J'avais fait un peu de bruit en remontant. Un des gars hurla :

-Dos va vous descendre. Dites à votre chef qu'il a toujours un coup d'avance !

Chaque hommes du clan adverse partirent. Les autres se regroupèrent.

-L'idée est géniale ! Faire péter l'entrepôt du port, pour faire croire qu'on les attaque par l'est, alors qu'on prendra l'aile ouest et l'aile nord. Ils n'y verront que du feu. s'exclama l'un d'eux
-Ouais merci. dit un brun

Tout le groupe partit sauf le brun, il se tourna vers le toit.

-Descends. Je sais qu'il y a quelqu'un. dit-il, d'une voix grave

Je reculais en rampant, toujours sur le ventre, et j'atteignais l'arrière du toit. Peu de temps après, mes pieds étaient tendus dans le vide. La casa n'était pas très haute, je ne me casserais rien. Je continuais de ramper à reculons, quand mon bassin eut atteint le bord, mes jambes retombèrent contre le mur à l'arrière.

-DESCENDS OU JE SERAIS OBLIGÉ DE MONTER. dit l'homme de tout à l'heure.

J'avais incontestablement peur de lui, je me jetais dans le vide en tenant le toit de mes deux mains, mes pieds ne trouvaient pas le sol...ok, le toit était peut être un peu plus haut que ce que j'imaginais. J'entendis quelqu'un grimper sur la gouttière, puis des pas sur le toit. Je soufflais bruyamment, et me lâchais dans le vide, je retombais sur le sol, mais mon genou en prit un coup. Je commençais à courir en direction du grand arbre, que j'apercevais d'ici, mon genou me faisait horriblement souffrir.

-JE TE RETROUVERAIS !

Mais je ne m'arrêtais pas. Au bout d'une vingtaine de minutes j'avais rejoint l'immense arbre, et je cherchais des yeux ma maison verte. J'y entrais discrètement, tout était éteint. Je montais dans ma chambre, mon coeur battait encore la chamade et j'étais essoufflée, pleine de sueur tandis que mon genou me faisait atrocement mal. Je rentrais dans la douche, et je la pris froide, et en une minute chrono. Je sortis. Je m'étais calmée entre-temps. J'enfilais mon pyjama et me glissais sous ma couette, tentant de me persuader que ce que j'avais vu n'étais pas qu'un horrible cauchemar, j'avais peur.






Je me réveillais avec une boule au ventre. Je me levais et me passais un coup d'eau froide sur le visage. Je me brossais les dents et décidais de sauter le petit déjeuner. J'enfilais un short kaki qui descendait jusqu'aux mi-cuisses (et qui était plus long que la limite que Tio avait imposé). Et un tee-shirt noir simple au manches courtes, juste après les épaules. Je me bombardais de déodorant, je me sentais tellement sale, et je me faisais une rapide queue de cheval haute. J'enfilais mes converses. Je descendais l'échelle tant bien que mal, mon genou était tellement douloureux. Ma mère était dans la cuisine avec meu Tio. Je leurs dit bonjour.

luzes RioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant