luzes Rio

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Je me réveillais difficilement, j'émergeais peu à peu de mon sommeil. Je remarquais que quelqu'un avait posé une couverture sur moi. Dos s'était endormi sur son bureau, d'ici il semblait tellement inoffensif. Difficile de s'imaginer que d'habitude il me terrifiait. Je me levais et sortis. Je descendais les escaliers. Des bouteilles jonchaient encore le sol de la casa, dû à la fête d'hier. Je sortis et l'air chaud me frappa le visage, le soleil était haut dans le ciel. Il devait être aux alentours de midi, et j'étouffais dans mon pull et mon jean. Je montais dans la direction de ma casa. J'arrivais de plus en plus à me repérer dans la favélas, et en peu de temps j'étais arrivée devant la maison. J'y rentrais. Ma mère était dans la cuisine. Je déposais un rapide bisou sur sa jour, ce qui la fit sursauter.

-Nina ! T'as dormi ou ? me questionna-t-elle

-Euh.. Chez une amie. mentis-je

Je n'en revenais pas. Je n'avais jamais menti à ma mère.

-Préviens juste la prochaine fois. C'est quoi ça ? dit-elle en désignant mon attelle

-Je me suis fait mal au genou alors je te l'ai empruntée, désolé..

-Ce n'est rien. dit-elle en souriant

Elle était en train de cuisiner.

-J'ai trouvé un boulot dans une supérette à 20 minutes à pied d'ici. m'informa-t-elle

-C'est cool ! Faut que je cherche un boulot moi.. dis-je

-Le salaire est de 10000 reals par mois ! Tu n'as rien besoin de faire, j'ai assez d'argent pour nous deux ! dit-elle

-On va quitter la favélas ? demandais-je

-Non. En arrivant j'ai dû signer des papiers avec le chef de la mafia des favélas. Même si je gagne au loto, déménager reviendrait à lui déclarer la guerre. Je me demande d'ailleurs pourquoi cela lui tient tant à coeur que les gens restent ici. dit-elle

Je hochais la tête, nous ne partirions donc pas... Je piquais un poivron rouge dont elle ne se servait pas.

-Ne m'attends pas pour manger, je rentrerais surement tard. dis-je

-Où vas-tu ? demanda-t-elle

-Je vais surement me balader. C'est magnifique ici. dis-je

Elle sourit.

-Ne fais pas trop de bruit quand tu rentres. Demain soir soit là, j'ai invité Pedro à manger, il ramène sa copine ainsi que son plus jeune fils à elle. dit-elle

-Attends ! Il a une copine ? dis-je

-Tu sais, ton tio peut aussi trouver l'amour meu bebê. dit-elle

-Oui je sais...

-Tu t'es fait quoi à la jambe ? demanda-t-elle

-Je me suis blessée, ça ne te dérange pas que je prenne ton attelle le temps que j'aie moins mal ? dis-je

-Non du tout, remet la juste à sa place quand ça ira mieux. répondît-elle

Elle avait toujours le sourire. J'étais étonnée d'apprendre que Pedro avait une copine. Cependant j'acquiesçais, je montais les escaliers, j'enfilais un short et un tee-shirt blanc, trop grand, tout simple. Je redescendais, enfilais mes converses et sortais de la casa, en croquant dans mon poivron. Je commençais à monter quand je fonçais dans une jeune fille. Je relevais la tête, elle semblait avoir mon âge. Elle avait des cheveux lisses blonds, et des yeux marrons, elle était fine et élancée, tout mon contraire, moi qui était brune aux cheveux bouclés, les yeux verts, et assez petite avec des formes plutôt prononcées. Elle souris.

-"Je suis désolée ! Je ne t'avais pas vue ! s'excusa-t-elle
-Ah, mais pas grave, je ne regardais pas où j'allais non plus.. répondis-je
-Martha !" dit-elle en me tendant la main

Je la lui serrais.

-"Nina. dis-je, amusée que des gens de notre âge puissent encore se serrer la main.
-Je ne t'avais jamais vue ici, t'es nouvelle ? me questionna-t-elle
-Oui.. répondis-je
-Tu veux qu'on aille au centre commercial, il y en a un pas très loin du pied de la favéla. On pourrait faire connaissance, et je te parlerais d'ici ! me demanda-t-elle
-Euh.. Oui, pourquoi pas.. répondis-je

Nous descendions la favéla, elle me parlait de sa vie. Elle était née ici, ses parents s'étaient barrés, elle avait été élevée par son frère, un certain Téo, membre du cartel de Dos. Je lui parlais un peu de moi, et de ma vie à Lisbonne. J'appréciais cette fille, elle n'était pas prise de tête. Peu de temps après elle s'écria que nous étions arrivées, et quand je levais la tête je vis le centre commercial. J'avais environs 200 real. Nous entrions. C'était grand et spacieux, nous devions pourtant nous trouver à une centaine de mètres de la favéla.

J'ai passé mon après-midi à acheter des choses futiles, à rire et à parler. Ça m'a rappelé le Portugal, et ça m'a fait beaucoup de bien.

En rentrant, on croisait un gars plutôt mignon, grand, bronzé, brun, et avec les yeux foncés, un typique latino vous me direz. C'était Théo, le frère de Martha, elle eut droit à un sermon, parce qu'elle était sortie sans autorisation, me sentant de trop, je partais. Je leur lançais un "bonne soirée" et récoltais deux beaux sourires. J'avançais un peu et Martha m'interpella.

-"Eh Nina, on se voit ce soir ?
-Ouais bien sûr, on se rejoint ici à 21h ?
-Parfait !"

Il commençait à faire froid alors je me dépêchais de rentrer. Une fois arrivée chez moi, j'enfilais un pull en laine vert kaki échancré au décolleté que je rentrais dans un jean taille haute. Je chaussais mes vans noires. p