luzes Rio

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Je regardais par le hublot, ce pays que j'étais en train de quitter, cette vie que je chérissais tant. Ma vie avait toujours été au Portugal, cependant ma mère avait décidé de rejoindre Pedro, mon oncle, à Rio De Janeiro. Je quittais ma petite vie bien tranquille pour les Favélas. Le trajet fut long, mais j'ai dormi la plupart du vol.

Je sentis quelqu'un me tapoter le bras, j'ouvrais les yeux : minha mãe. Elle avait le regard pétillant, ça me fit chaud au cœur de la voir ainsi.

-Meu bebê ! Regarde ! Rio ! s'exclama-t-elle.

Je regardais par le hublot, elle avait raison, Rio était magnifique. Je voyais d'ici le Christ Rédempteur qui paraissait minuscule depuis l'avion. La ville scintillait, les couleurs, le soleil, tout ça n'était pas très nouveau, je venais d'un pays chaud, mais là, c'était magique. Je commençais à me demander si j'allais regretter Lisbonne. L'avion atterrit une dizaine de minutes plus tard, et ma mère et moi, nous nous empressions d'aller chercher nos valises. La chaleur ne nous ralentit pas, nous étions excitées de découvrir notre nouvelle vie. Nous avions hâte de nous installer, et puis nous étions aussi horriblement fatiguées. Notre casa se situait dans les favélas, à deux maisons de celle de Pedro. Mon oncle avait contacté un de ses amis pour qu'il vienne nous chercher à l'aéroport, et nous mène à la casa, ce fut ainsi que je me retrouvais dans une camionnette, a l'arrière, sans siège et sans fenêtre, ballottée dans tous les sens à cause de la route totalement délabrée.

Je retire ce que j'ai dis, je vais regretter le Portugal..

Au bout d'une trentaine de minutes, la camionnette s'arrêta, j'entendis seulement des voix.

-Javier ! Que transportes-tu ? dit une voix grave, qui ne me disait rien de bien.

-Je transporte des marchandises, mais elles sont congelées, si tu ouvres, je perdrais tout. Mais fais toi plaisir. dit Javier, le conducteur de la camionnette.

Je regardais ma mère, elle paraissait calme, quant à moi, j'étais complètement affolée, je croyais que c'était légal de venir ici. J'en parlerais à ma mère quand nous arriverons à la casa..si nous arrivons à la casa.

-Allez va, je te fais confiance, continue ta route amigo ! lança la voix.

La camionnette repris sa route, et quelques minutes après, elle s'arrêtait de nouveau, je retenais ma respiration, j'avais peur. Et si c'était le même gars que tout à l'heure ? Je ne pus réfléchir bien longtemps car les portes s'ouvrirent, laissant entrer le soleil et la chaleur étouffante. C'était Javier.

-Bienvenu dans les favélas mesdemoiselles ! nous dit-il.

Il nous tendit la main pour nous aider à descendre. Notre casa ne payait pas de mines mais elle dégageait quelque chose de spécial. Elle était verte, et au dessus se trouvait un grand arbre, qui surplombait toutes les maisons autour de la notre. Je l'aimais déjà. Les maisons étaient entassées les unes sur les autres, je vis plus loin des enfants jouer au foot. J'entrais dans la maison, c'était chaleureux. La tôle laissait entrer certains rayons du soleil. On accédait à l'étage avec une échelle. Il y avait un matelas, ainsi que des toilettes et un lavabo. Je savais déjà que l'eau était précieuse, on avait un récupérateur de pluie, qui filtrait l'eau pour la rendre potable, mais elle était tout de même limitée. Il pleuvait rarement à Rio. Là-haut, c'était ma chambre, ma mère avait sa chambre en bas. Je m'installais, pliant mes affaires sur une petite étagère, je surveillais bien le plafond, vérifiant que si il pleuvait, aucune fuite ne viendrait tremper mes vêtements. Je me changeais, enfilant un short en jean, un tee-shirt kaki qui couvrait mes épaules, et mes converses montantes noires. Je descendais aider ma mère a tout décharger. Mais Javier avait déjà tout fait, aidé par un homme dont je ne voyais pas le visage car il était au fond du camion. Il se retourna vers moi..