Hit Each Other's hearts

1. Bruit de percussions

Je croquai avec douceur un cookie parmi ceux que je venais de faire sortir du four. Très chaud. Mais malgré le fait que le chocolat fondant soit en train de me brûler la langue je trouve ce cookie entièrement chocolaté très bon. Cette recette que ma mère m'a envoyé par mail a très bien été mise en pratique par moi sans vouloir jouer les peu modestes. Même si, toutefois, je persiste à penser que ma mère en fait de meilleurs. J'avais quitté la maison il y a deux ans et je ne me voyais pas survivre sans ces douceurs. C'est pourquoi ma mère m'avait envoyé un mail la première nuit que j'avais passé sans eux, en larmes sans surprise (car il faut noter le fait que j'avais passé dix-sept ans de ma vie avec ma famille, que j'ai eu une enfance agréable et que quitter tout ça faisait l'effet d'un énorme vide dans mon cœur) où il avait les derniers conseils qu'elle me donnait pour ma vie indépendante et les recettes de mes plats préférés dont les cookies au chocolats que je dégustais à ce moment même.

Je me rassis sur mon vieux canapé et repris la lecture de mon Stephen King. Enfin j'essayais car comment aurais-je pu avec ma voisine de gauche qui crie au téléphone, se disputant avec son copain qui est allé étudier à l'étranger, mon autre voisine celle de droite, qui passe sa vie à croire qu'elle est Whitney Houston en chantant à tue-tête et le pire de tous: Joshua Dun et sa batterie, le voisin d'en face qui doit au moins recevoir quinze plainte par jour à sa porte pour tout le bruit qu'il fait toute la journée. Avec le temps il a arrêté de promettre de faire moins de bruit car pour recommencer à faire du bruit le lendemain ce n'était vraiment plus la peine.

Entre ces trois là, le calme et la sérénité sont devenue une légende dans ma vie de tout les jours. Je m'y étais plus ou moins habituée. Après tout ça faisait déjà deux ans que je vivais ici. Et je n'étais pas du genre à me plaindre. Surtout qu'il ne jouait vraiment pas mal. Il jouait même vraiment bien. Je me surprenais même à trouver une mélodie grâce à ces percussions, car non, manger des cookie et lire des romans n'est pas mon seul passe-temps. J'écrivais parfois des chansons à mes heures perdues. Il m'arrivait de chanter car je savais au fond de moi que j'avais une jolie voix, mais je n'étais pas assez audacieuse pour la faire entendre. Pas par timidité, non, mais par hésitation. J'ai un style très particulier, il me plait beaucoup, mais si il plaira aux autres, ça je n'en sais rien.

Avec un grognement de frustration je déposais brutalement mon livre sur ma table basse. Ce n'était franchement pas le moment. Je savais que je retrouverai un minimum de calme vers dix-huit heures. Joshua arrêtera son boucan et mes deux autres voisines seront calme avec la nuit qui approchera.

Je me levais de mon canapé en fixant ma montre, j'allais être en retard. En plus des études que je faisais, je travaillais dans un salon de thé, j'adorais ça travailler pour ce salon. Le salaire était généreux et cela juste pour servir des clients qui veulent grignoter des douceurs. Et rien qu'en pensant au retour où je serais devant mon Stephen King après mon dîner dans un calme bien mérité j'en sautais de joie d'avance.

Après une trentaine de client servis, entre les milkshake, les cafés, les cupcakes, les muffins et les tasses de thé vendus, j'enlevais mon tablier à la hâte pour rentrer chez moi. Je savais que c'était assez ridicule d'être aussi presser de rentrer pour lire un livre, mais les instants de calme étaient tellement rares chez moi qu'il fallait absolument que j'en profite.

Debby, l'amie que j'avais réussi à me faire dans ma nouvelle vie d'étudiante m'envoya un SMS à la fin de mon service qui me demandait si elle pourra passer chez moi pour se faire une soirée entre fille. Je n'ai pas eu de mal à accepter pour demain mais je lui dis en avance que j'avais un voisinage assez bruyant.

Debby était celle qui plus ou moins partageait mes centres d'intérêts. On a beaucoup de point en commun, notamment notre amour pour les biscuits et pour la littérature moderne. Et qui plus est, le meilleur mais pas des moindres, l'écriture des chansons. Je souriais à l'avance, car depuis le début des vacances d'été je ne l'avais pas vue, mis à part les SMS qu'on s'envoyait de temps en temps.