29 Janvier 2017.

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21h30.

Coucou bébé. Ça va? Moi non.
Je suis désolée, je ne suis pas venue depuis un moment. J'ai eu le forum des métiers vendredi, je pense que j'ai aidé certains élèves à rejoindre mon lycée, et ma filière.
Je crois que j'ai choppé la grippe, j'ai envie de crever. Je, ouah, ça me gonfle.
Je recommence à parler avec Alexis malgré tout. En fait, je crois que j'ai tellement souffert avec les gens, que j'en suis devenue indifférente. Je crois que là, ça devient grave.
J'ai installé Spotify et je me suis mise à pleurer en réécoutant pour la énième fois l'album de Léa Castel. Tu te souviens mon cœur? Tu te souviens quand on l'écoutait? Quand tu me serrais dans tes bras et que tu me disais que tu pensais à moi avec certaines de ses chansons? Tu te souviens quand tu es partie habiter loin de moi, ces souvenirs qu'on se remémorait? Je suis une putain de fragile, parce que je suis pas capable d'écouter une musique qui me fait penser à toi sans me mettre à chialer. Je me sens ridicule parce que je suis assise sur le rebord de ma fenêtre et que je parle à une étoile, et que je lui ai donné ton nom, comme plusieurs personnes avant moi, parce que tu es l'étoile qui brille le plus, tu es cette étoile qui reflète la personne que tu étais. Et les gens doivent penser la même chose en se disant "cette étoile brille aussi fort que tu faisais briller notre petit monde chaque jour". Je sais pas si je suis compréhensible. Je suppose que si je me comprend, ça devrait suffire, parce qu'au fond, à combien d'anges est-ce que je m'adresse?
Je ne peux pas t'oublier je pense que je n'en serai jamais capable. Je n'en suis pas capable Inès, je ne pourrais jamais t'oublier. Je n'arriverais jamais à faire le deuil. Putain, mais pourquoi tu t'es barrée?

 Putain, mais pourquoi tu t'es barrée?”

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Je me suis disputée avec Lola. Elle allait se faire du mal bébé, pourquoi devrais-je la laisser faire, même à des centaines de kilomètres?
Je lui ai dit que j'ai perdu la femme de ma vie à cause de cette putain de mutilation. J'ai fait référence à toi. C'est de toi que je parlais et, putain, je te hais d'avoir fait ça. Et moi aussi je me hais. Je me hais d'avoir passé des années à me faire ce me même mal sans me rendre compte des conséquences. Je me hais de ne pas être monté jusqu'à Paris et de ne pas t'avoir gifflée, de ne pas t'avoir remis les idées en place, putain. Ouais en vrai je crois que tu étais la seule personne en qui j'avais une confiance aveugle. Maintenant où est mon pillier, où est ma moitié? C'est con, très con même, que je me dise que tu étais la femme de ma vie, parce qu'à dix huit ans, j'en ai des amours à vivre. Mais si tu n'étais pas partie, qu'est-ce qu'on serait aujourd'hui? Serions nous un couple? Ouais parce que, aujourd'hui encore, ne pas avoir mit des mots sur notre relation, ça me brise. Fait chier.”

Je passe quelques minutes comme ça, à regarder cette putain d'étoile, me demandant à qui je parle. Inès, est-ce que je m'adresse à toi, ou alors à un parfait inconnu? Ou alors au vide. En vrai je m'en fous. J'exterriorise sans faire du mal à mes amies, ça fait du bien.

“Même en parlant je me fais mal. Je me sens fatiguée et j'ai des courbatures partout, alors que j'ai bien dormi et que j'ai pas spécialement bougé hier.
Justine est à Londres et elle me manque putain. Elle aussi, elle illumine cette vie toute sombre.
Y'a de fortes chances que je puisse aller au concert d'Ed Sheeran avec Mathilde. Il faut absolument que j'y aille bébé. Tu me le souhaite?”

22h08. Ah ouais quand même. Lilou sort de la douche, il faut que je rentre.

“Merde. Je dois y aller bébé. Je reviens dès que possible. Passe une bonne nuit, je t'aime à la folie.”

Un jour, un message.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant