“Bonjour mon amour. Il s'en est passé du temps depuis la dernière fois que je suis venue. J'espère que tu ne m'en veux pas trop. Il pleut et je suis en pleine crise articulaire, mais j'aime te parler même quand il pleut. Parce que même quand tout est moche, tu es là. J'ai été prise pour un pigeon. Je pensais avoir rencontré un garçon gentil, et en fait son ex est venue me dire qu'au final il se servait de moi pour se venger d'elle. Et au final je le prend mal. Même si il s'est excusé. Parce que j'ai fait connaissance et j'ai parlé de moi, de ce qui me plait et me déplait, les causes que je défend, ma maladie. Et au final c'était du vent et je ne sais même pas si tout ce qu'il a pu me dire est vrai.”
Je marque un temps, 5 bonnes minutes.
“Ma mère a fait la révolution dans le bus aujourd'hui. Figure toi qu'avec un mec avec qui on prend le bus, on s'est mangés un "tu fermes ta gueule" hier, alors que trois personnes couraient après le bus parce que ce bouffon n'est pas capable d'arriver à l'heure. Il a osé dire à ma mère qu'il en avait rien à foutre, et moi j'ai osé lui balancé en pleine gueule que je ne lâcherai pas l'affaire. Je ne lâcherait plus les affaires en fait.”
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“Et voilà mon amour, on y est. Baby Ed Sheeran a annoncé ses dates, ce matin à 11heures. Il faut absolument que j'y aille. Vraiment. En plus je veux y aller avec Mathilde. Ma mère n'a pas l'air contre pour le moment. En plus, le 6 avril c'est la veille des vacances de pâques pour moi. Et je crois que j'ai réussi à la convaincre. Je ne cris pas victoire trop vite, mais je la brusque un peu pour le jour des ventes des billets qui se fait jeudi prochain. D'ailleurs en parlant de Mathilde, elle va venir en Février. Elle va venir et, bordel de dieu, j'en suis tellement heureuse.”
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“Mon ange, regarde les photos que j'ai faites développer mardi après-midi. J'ai tellement pensé à toi en les voyant sortir de la machine. Ça me fait penser à tes nombreux excès de colère quand tu ne comprennais pas pourquoi les gens trouvaient que ton homosexualité était un crime. Ça me fait penser à tous les skypes ou tu avait le drapeau et cet énorme sourire. Ça me fait penser aux fois où on sest embrassées, et à toutes les fois où tu m'as dit que tu m'aimais. Tu me manque. Ton odeur me manque et ton tee shirt avec le drapeau de mes origines ne suffit plus. D'ailleurs quand je le vois, je me dis qu'à 12 ans t'avais encore un beau doudou. Et à 18 ans, c'est le mien. Y'a encore la tâche de vernis à ongles dessus, parce que je suis incapable de changer mes habitudes et que l'enlever serait me traumatiser. Ta perte est un assez gros traumatisme.”
Je fais une moue en constatant que ma tasse de café est vide, et je souris en voyant la pluie.
“Quel temps de merde. Qu'est-ce que j'aime ce temps de merde. Ça me fait penser à Mathilde. Tu sais pourquoi? Parce que le premier point commun qu'on a eu en faisant connaissance, c'était notre amour pour la pluie. Genre la regarder tomber avec un café à la main. Et je souris comme une conne parce qu'évidemment, j'aime penser à elle. Je me languis de la voir, vraiment. Je n'attend les vacances que pour ça. Ah. Et aussi pour le petit groupe de petits cons dans ma classe qui se foutent de ma gueule, je les verrais plus. La paix. Ah ouais, ça recommence. Je vais exploser un jour.”
19h53.
“Mon amour, je dois aller manger, je dois te laisser. Passe une bonne soirée, je t'aime très fort.”
