Tableau

TEXTE

C'est un paysage de montagnes, de forêts, d'étendues vertes, de lacs et fleuves, ... Un paysage sortit d'un univers fantastique, sortit de mes rêves. Je m'y balade, c'est beau. Je n'ai rien vu de plus beau, dans mon existence. Je dis cela ainsi, parce que je ne suis pas sûr d'exister. Je crois que je suis juste né pour raconter tel un narrateur, une histoire. Mais laquelle ? Je ne sais pas. Celle-ci peut-être. Enfin, je ne pense pas que s'en soit une, puisque, je suis là, à vous parler et décrire ce que je vois. Bref...

C'est un paysage magnifique. Les montagnes s'étendent à perte de vue. C'est comme si nous étions sur le dos d'un Godzilla verdâtre. Une bien pointue, une arrondie, une autre à mi chemin entre ces deux formes précédentes, encore une pointue, une troisième, et une arrondie, et une troisième, une quatrième, une cinquième, et encore... ! Enfin, voilà, c'est un paysage parsemé de monts majestueux. Ils sont vêtus d'un beau manteau à la couleur verte. Clair par ici, foncé par là. Un fin duvet de brindilles qui dansent au gré d'une agréable brise. Et par endroit, des touffes, des entremêlement plus ou moins gros, tels des nuages teintés de divers verts et sur Terre. Il y en a de toutes sortes. Du plus simplet, bien feuillu au plus biscornu, plein de branchages on ne peut plus minces. De l'unicolore à celui parsemé de sphères rouges, mauves foncées ou noires, orangées, ... Et il y a aussi de splendides tours marrons, des bras sortant du sol pour porter certains de ces nuages teintés de vert. Par endroit, un ou deux, si ce n'est qu'un seul, à d'autres, ils forment une colonie immense. Là aussi, certains ont des sphères colorés, d'autres non. Et la teinte du nuage porté par le bras marronné change également pour quelques-uns avec du vert clair, du vert foncé, du rouge, de l'orangé, du jaunie, du maronné, du rosie, ... C'est beau. Très. Et enfin, des tâches, des grains de beauté, car c'est vraiment beau, viennent s'ajouter, entre un ou deux fils bleutés. D'immense grains de beauté qui reflètent tel un miroir, de leur surface pur, tendre à voir, agréable et rafraîchissant à toucher. Les fils bleutés qui entremêlement autour en sont tout aussi pur. Un trésor miroitant.

La brise est légère, quelques oiseaux l'accompagnent d'ailleurs dans sa mélodie sifflotante, et des papillons voltigent, dans un bal au rythme du bourdonnement de quelques créatures jaunes et noires à la fois, des zèbres volant dont les couleurs auraient changées. Et à deux ou trois endroits, sur leurs quatre pattes élégantes, des biches. Et sur leur quatre pattes rapides, des boucs. Et dans leurs habits roux, des renards. Et dans leurs habits marrons, des sangliers. Puis avec leur jolis crocs, des loups. Puis avec leurs belles moustaches, des lièvres. Enfin, de sa belle robe blanche et rosie, de ses cheveux châtains qui dansent avec le vent et les feuilles arrachés pour être emportés par ce même danseur. Et de ses yeux noisette bordé d'une fine teinte verte; de sa bouche, souriante et fine, de son petit nez, ses bras gigotant, ses jambes qui courent, il y a aussi elle. Cette fillette angélique qui gambade, sous le regards d'une jeune femme, un peu plus en hauteur, dans la même robe, au même visage, bien que plus âgée, mature, et elle souris, accompagné de ce jeune homme. Mais qui est-il, ce dernier ? Moi, mon père ? Toi ? Lui ? Nous, vous ? Mais qui est-il ? Ce jeune homme bel et bien présent, qui tourne le dos à ma description, celle de ce resplendissant tableau qui repose au fond de mes songes...