Chapitre 6

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Le bâtiment que regardait Hanzo était grand et construit dans un style moderne. D'élégants murs de verre reposaient sur de fines charpentes métalliques. La structure était centrée sur un large amphithéâtre, très bien aménagé, qui servait à donner des conférences de haute qualité, très sécurisées. C'était ce dernier détail qui préoccupait le plus Hanzo.

Situé à bonne distance du bâtiment, il en observait l'entrée. Un cordon de vigiles armés faisait en sorte que chaque nouvel arrivant, des scientifiques, hommes d'affaires ou journalistes, passent sous un portique de détecteur de métaux.

Un homme s'avança à son tour. C'était un individu fin et discret, qui portait ses cheveux noirs courts et avait de petits yeux marrons. La forme de son visage ressemblait à celle d'Hanzo.

Il présenta une carte de presse aux vigiles, puis posa une ceinture, un porte-monnaie, un téléphone et une montre dans un bac. Ensuite il passa par le portique, sans déclencher d'alarme. Les vigiles lancèrent un rapide regard au bac, avant de lui rendre ses affaires.

Satisfait, Hanzo se dirigea vers un des flancs du bâtiment, dans un endroit désert. Il attendit une dizaine de minutes, puis se mit à escalader le mur, droit vers une fenêtre.

- Eh, fit un vigile, à destination d'une de ses collègues proches. Regarde-ça ! Acheva-t-il en montrant Hanzo.

- Ce type a un arc ! Surveille-le pendant que je le signale !

Un poignard s'enfonça alors dans son dos.

Pendant que les deux vigiles étaient distraits par Hanzo, le soi-disant journaliste s'était silencieusement approché d'eux par derrière, avant de sortir une petite lame d'une poche secrète de sa ceinture.

L'autre vigile dégaina précipitamment son arme mais le Shimada dégagea un shuriken d'une autre poche secrète. Le projectile alla se planter dans la gorge du garde.

Certains pouvaient trouver stupide ou anachronique l'usage d'armes blanches à la fin du 21e siècle. Mais elles avaient deux avantages qui le justifiait amplement : elles étaient faciles à dissimuler et leur utilisation était indétectable, car ne produisant ni bruit, ni chaleur ou autre type d'émanation.

Hanzo atteignit la fenêtre et tenta de l'ouvrir mais elle était verrouillée. L'autre Shimada sortit alors son téléphone portable et en dégagea un passe-partout électronique qu'il utilisa pour ouvrir la fenêtre. Le chef du clan put alors entrer dans le bâtiment. Il fit un signe de tête appréciateur envers l'autre ninja tandis que ce dernier le saluait rapidement, mais respectueusement.

Les deux Shimada se dirigèrent silencieusement vers l'amphithéâtre, par l'arrière, pénétrant dans la section technique. Il y avait là quelques techniciens mais ils étaient bien trop affairés pour remarquer les discrets ninjas. Ces derniers prirent de la hauteur, grimpant dans les échafaudages qui servaient à l'entretien des lumières et câbles situés au plafond.

En contrebas, une foule commençait à s'amasser dans la grande salle, bavardant gaiement et ignorant la menace qui planait au-dessus d'eux.

C'étaient des cibles faciles. Hanzo n'eut besoin que d'un tir. Une flèche se figea dans la gorge d'une femme d'âge mur, une scientifique si on en croyait le badge qu'elle portait.

Il y eut des cris de terreur, un début de panique, quelques coups de feu tirés vers le plafond. Mais les deux Shimadas s'étaient déjà retirés. Le temps que l'alarme soit donnée et que les issues soient bouclées, les ninjas avaient déjà quitté le bâtiment.

*

**

- Je t'ai confié des sommes considérables. Comment ce fait-il que tu sois incapable d'obtenir des résultats ?

Les Dragons et les VeilleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant