Lucas arrive demain. Ce soir, je dois donc réviser au maximum. Voilà maintenant deux heures que je planche sur mes notes. Léo m'a fourni ce qu'il me manquait. J'ai tout ce qu'il me faut, à une exception près. Matt a décidé de donner une fête dans notre appartement. Il est vingt-trois heures, et la musique bat son plein. Je suis certaine qu'il l'a fait exprès. Je le sais parce que Laure a mis une copie de mon planning dans la cuisine pour que tout le monde sache quand je me trouve disponible. À mon plus grand désarroi, chaque soir, elle a vérifié où je me situais dans mes révisions.
Concernant James, je l'oublie progressivement. Du moins, se débarrasser de deux ans de relation n'est pas la chose la plus aisée qui soit. Je progresse doucement, bien décidée à tirer progressivement un trait définitif sur ce sale type.
Les chansons sont fortes et je ne parviens pas à me concentrer, d'où mes pensées qui dévient vers mon ex. Je souffle, au bout du rouleau. Ces derniers temps, je suis exténuée à cause du retard que j'ai pris dans mes cours. Matt en rajoute en me pourrissant la vie. L'autre jour, il a malencontreusement lâché mon téléphone dans l'évier en nettoyant la vaisselle. Sauf qu'il ne l'a pas fait exprès, bien sûr. Pour me venger, en mettant le linge dans la machine à laver, j'ai spécialement nettoyé ses vêtements clairs avec un tee-shirt rose. Il ne l'a pas encore remarqué, mais je suppose que ça ne saurait tarder. Totalement puérile, je suis d'accord. Cependant, je ne pouvais rester les bras ballants face à ça. C'est comme ça depuis le début : tu me fais une crasse ? Je vais t'en faire une à laquelle tu ne t'y attendras pas, mais alors pas du tout. Et cela, depuis un mois.
Il n'empêche que dans l'immédiat, je sors de ma chambre pour trouver le responsable de tout ce vacarme. Je le vois au milieu du salon en train de parler avec une fille, un verre à la main. Je ne reconnais quasiment personne dans l'appartement. Cela ne m'étonne pas étant donné qu'il étudie à un niveau au-dessus du mien.
Je trouve mes deux amis discutant sur le canapé. Laure rit et mon ami sourit. C'est ma meilleure amie qui m'a prévenue de cet apéro improvisé. Elle et Greg ont désespérément tenté de convaincre le quatrième habitant des lieux que ce n'était pas forcément une bonne idée. En vain. Alors, depuis le début de la soirée, ils viennent fréquemment me voir à tour de rôle pour être certains que je m'en sors. Voyant que la seule chose que je leur amenais était de l'inquiétude, j'ai décidé de les laisser tranquilles. Après tout, ils n'y sont pour rien et je leur gâche ce vendredi soir. C'est pour cette raison que je leur ai affirmé que je préférais qu'ils passent un bon moment dans le salon plutôt que de surgir constamment dans mon antre. À cela, j'ai menti en leur affirmant que leurs allées et venues me dérangent. Ce qui est totalement faux, j'en conviens, mais autrement, ils ne seraient pas en train de se détendre au milieu des autres étudiants.
Je ne sais pas si c'est dû à l'alcool, mais ils ont l'air heureux. Mes lèvres s'étirent malgré moi, puis je redeviens sérieuse lorsque je me souviens pourquoi je suis sortie de ma chambre. Je me faufile parmi tous ses jeunes jusqu'à atteindre mon colocataire. Étant dos à moi, je tapote son épaule. Il se retourne avec un sourire, néanmoins lorsqu'il remarque qu'il s'agit de moi, son visage se referme instantanément.
— Qu'est-ce que tu veux ? me crache-t-il.
Son haleine empeste l'alcool, pourtant il n'a pas l'air d'oublier qu'il me déteste.
— Te serait-il possible de baisser le volume ? m'enquiers-je, tentant de conserver un minimum de sang-froid.
— Non, désolé.
— Bon, écoute, tu sais très bien que je dois réviser, alors ne commence pas à m'énerver, je le préviens, élevant la voix.
Il hausse un sourcil, légèrement surpris par ma réaction.
VOUS LISEZ
Se sentir coupable (Sous contrat d'édition)
Storie d'amore/!\ Je republie cette histoire suite à de nombreuses demandes. Je l'avais supprimée puisque j'avais essayé de la faire publier. Elle sortira donc le 21 septembre chez Butterfly Editions :) La culpabilité de son passé étouffe tant Elisa Sanders qu'el...