CONFESSIONS INTIMES

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Alexandre

Depuis que Leslie a accepté mon invitation au cinéma, je suis en effervescence. Bien évidemment, j'ai envie qu'il se passe bien mais j'ai toujours cette désagréable impression qu'il va se passer quelque chose qui va tout faire capoter. C'est extrêmement pénible, d'autant plus qu'il n'y a aucune raison pour que je m'inquiète ainsi. À la base, c'est censé être un rendez-vous amical, alors y'a pas de quoi s'affoler... Faut pas que je panique.

Le samedi arriva plus vite que je ne l'avais prévu. Enfin, je l'attendais avec impatience mais d'un autre côté, je craignais qu'il n'arrive. Maintenant, je ne peux plus reculer : j'ai fixé notre rendez-vous à quatorze heures précises et il est déjà moins le quart. Il est trop pour réfléchir à comment m'y échapper : je vois Leslie qui arrive tranquillement. Je la trouve très jolie dans sa robe rouge sang qui met en valeur sa chevelure blonde, la veste noire qu'elle a jeté négligemment sur ses épaules et ses chaussures de la même couleur à une hauteur de talons assez raisonnable. Je constate qu'elle a même fait l'effort de se maquiller, ce qu'elle ne fait jamais. Ça me fait plaisir qu'elle fasse des efforts. Contrairement à moi, elle n'a pas l'air nerveuse mais plutôt décontractée : elle a sûrement déjà tout oublié du fait que j'ai bien failli l'embrasser la dernière fois. Je ne sais pas si je dois me sentir vexé, soulagé ou triste. Oulah, ça commence déjà à être compliqué... et je ne lui ai même pas encore dit bonjour ! Ça promet !

- Salut Alex, me lance-t-elle avec un grand sourire dès qu'elle est suffisamment proche. Ça va ?
- Super ! je réplique, l'air assuré.

Hors de question qu'elle se rende compte que je flippe à mort ! Mais c'est quoi mon problème ? Ce n'est pas la première fois que je passe l'après-midi avec une fille, d'habitude je ne suis pas dans cet état... Je ne comprends pas pourquoi et surtout comment Leslie puisse me faire autant d'effet. Après tout, je la connais depuis très longtemps, elle est une de mes plus proches amies... Il me suffit juste de me dire qu'il s'agit d'un rendez-vous que j'aurai donné à Victoire ou à Diana. Un rendez-vous entre amis, tout simplement. C'est avec cette idée réconfortante en tête que je lui propose :

- Tu viens ? Si on veut s'acheter quelque chose avant le début du film, il vaut mieux le faire maintenant.
- Je te suis !

Et c'est elle qui entame la conversation, le plus naturellement du monde. Je suis soulagé, ça m'évite de trop penser. Lorsque nous nous installons dans la salle avec nos chocolats, je suis complètement détendu, grâce à Leslie. Je plaisante avec elle et quand le film commence, je m'amuse tout le long à lui glisser des bêtises au creux de l'oreille. J'obtiens très rapidement ce que je veux : elle pouffe, une main plaquée sur sa bouche pour faire moins de bruit. J'adore l'entendre rire. J'aime la savoir si joyeuse, si pleine de vie... J'oublie que je dois procéder en douceur ; je pose ma main sur la sienne lorsque l'occasion se présente puis je la serre doucement. À mon grand plaisir, elle ne se dérobe pas. Au lieu de ça, elle m'adresse un petit sourire, les yeux rieurs.
Chaque fois qu'elle me regarde de cette manière, je sens mon coeur faire des sauts périlleux dans ma poitrine. Oulah, c'est pire que ce que je craignais... Je suis totalement accro à cette fille. Elle me fait craquer, j'aime tout chez elle. Son rire, son sourire, sa manière de parler, de s'habiller... Tout en elle me plaît. Quand je suis avec elle en cours, je ne peux m'empêcher de l'observer à la dérobée, je me surprends même à la fixer pendant plusieurs minutes, sans écouter un seul mot de ce que raconte le prof. Je dois arrêter de me voiler la face : je ne peux plus me passer de Leslie. C'est comme ça, je n'y peux rien. Mon coeur a choisi.

Après le film, je n'ai aucune envie de la laisser partir. Je sais qu'elle adore passer des après-midi entiers à faire les boutiques avec Diana, alors je décide de jouer cette carte. Tant pis si moi je n'aime pas trop ça. Je suis prêt à tout pour être auprès d'elle quelques heures encore, quitte à porter ses sacs !
Je comprends aussitôt que j'ai bien fait en voyant son visage s'illuminer.

Pour toujours et à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant