A la découverte de mon monde

Chapitre 3

La journée s'était terminée sans encombres. Une fois avoir franchi le seuil de la porte je dévalais les escaliers pour atteindre ma chambre. Je m'installais sur mon lit et je pris en main un carnet à dessin et mes pastels. Je commençais à tracer les traits d'une ville au crayon de papier puis je coloriais avec des couleurs vives au pastel. Je rajoutais des rires au stylo noir puis j'observais mon œuvre. Je la trouvais vraiment réussie ! Je l'affichais avec toutes les autres au dessus de mon lit. Le mur, étant envahi par tous ces dessins vivement colorés, donnait une impression de vivant. Il avait trouvé son monde lui aussi, ces dessins l'embellissent et son monde a l'air tellement joyeux. J'étais tranquillement en train de rêver quand la porte s'ouvrit. C'était ma mère. Pourquoi était-elle rentrée plus tôt que d'habitude ?

-ma chérie tu peux venir au salon s'il te plaît, me dit-elle le plus calmement possible

-il y a un problème ?

-oui enfin non... viens

Je me levais péniblement et la rejoins dans le salon. Il y avait un homme un peu âgé avec une chemise bleue, mon père, ma mère, mon frère et moi. Je pouvais sentir que le sujet qui allait être abordé me concernait. Je pris place sur un fauteuil un peu éloigné et je tripotais mes mains.

-bon alors Alice, comment vas-tu ? demanda l'homme âgé

-ça va.

-je m'appelle Pierre, je suis psychologue. Avant toutes choses ne t'affole pas un psychologue n'est pas là que pour les personnes folles entre guillemets ! Ta famille m'a dit que tu ne semblais pas très bien en ce moment et a jugé bon de m'en parler. Souhaites-tu me parler en privé ?

-ils vous ont appeler pour rien Pierre, c'est juste que j'ai une famille qui n'est pas à l'écoute de leur fille ou alors elle ne veut pas croire ce qu'elle leur dit.

-allons autre part Alice pour discuter tu veux bien ?

-si je comprends bien vous êtes un genre de docteur du cerveau ?

-c'est à peu près ça oui

-ça veut dire que si vous aidez les autres vous avez trouvé votre "monde" ?

-c'est exactement ça !

-vous arrivez à me comprendre ? comment avez-vous su de quoi je parlais en disant "monde" ?

-disons que j'ai eu un autre cas comme toi

-qui est-ce ? Comment vous l'a-t-il décrit ?

-ce n'est pas le plus important maintenant, allons prendre l'air.

Je partis avec Pierre dehors. L'air était doux et chaud. Les arbres étaient d'un ton doré et ils laissaient une odeur si rassurante. On s'assit sur un banc. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que je pouvais avoir confiance en cet homme, sûrement parce qu'il avait déjà eu à faire à quelqu'un de mon genre ? Je savais que ce que je pouvais lui dire avait de l'importance et qu'il n'allait pas me prendre pour une folle. J'avais tant de choses à lui demander: comment on se sentait quand on avait trouvé notre monde ? Est-ce qu'on est toujours heureux ? Se sent-on vraiment à sa place ? Trouve-t-on quelqu'un qui est aussi heureux que nous dans ce monde ? Pour l'instant je lui racontais tout dans le moindre détail sur ma vie, comment je me sentais et le vide qu'il y avait en moi.

-Alice, tu es une personne totalement normale, tu ne souffres d'aucune maladie mentale, tu es juste très imaginative ! Tu ne perçois pas les choses comme les autres, tu les modèles à ta façon. Tu es une personne exceptionnelle et tu ne te sens pas bien car tu vois bien que les autres ne te comprennent pas. Tu as grandi vite, les adolescents de ton âge sont encore dans leurs esprits enfantins tandis que toi tu te concentres sur toi, ton avenir et la vie que tu as envie de mener ! Ne te sens pas "bizarre" ou quelque chose comme ça, tu es juste une jeune fille qui sort du commun et ça fait peur aux gens, mais moi j'étais comme toi à l'époque, je ressentais les mêmes choses et le sentiment de solitude. Je suis là maintenant et je vais t'aider, tu es d'accord ?

J'acquiesçais de la tête puis je le pris dans mes bras, et ce fut la première fois où je pleurais. ça y est je n'étais plus seule et j'allais enfin pouvoir partir à la recherche de mon monde.