OS TERRAINK / À en crever.

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Je sais que je m'y prend mal, que je ne manie pas si bien les mots, mais il est temps que je t'écrive Thomas. Il est temps que je te le dise.

Ça fait longtemps qu'on se connaît pas vrai ? Presque dix ans déjà... à l'époque on était que des gamins qui jouaient aux jeux vidéos... et en un sens, peut-être que ça n'a pas tellement changé, et pourtant... pourtant.

Je n'ai jamais eu de copine, ni de copain, jamais. Même pour oublier, j'ai toujours refusé de remplacer quelqu'un par une autre personne.

J'aimerai bien ne jamais t'écrire cette lettre, parce que c'est compliqué d'être sentimental quand on a passé sa vie à être le contraire. J'ai peur en plus, peur que tu puisse me haïr encore plus après. Je suis désolé mon pote, je sais que ça te met mal à l'aise, mais c'est la dernière chose que tu recevras de moi.

Je ne sais pas quand ça a commencé exactement, peut-être à notre première rencontre, lorsque je t'ai touché pour la première fois. Je crois que c'est là que mon esprit a dérapé et que j'ai déconné. Pourtant tu n'en a jamais rien su, jamais. J'ai gardé ce secret, bien enfoui loin de toi. Je sais que tu te porte mieux sans savoir ça, parce que tu as Manon depuis bientôt cinq ans et que tu l'aime, et que je gâcherais tout. C'est bien pour ça que je t'écris ça maintenant, parce que je n'ai plus grand chose à gâcher. Ça fait un mois que notre amitié s'est dissoute, un mois que notre chaîne s'est interrompue, un mois que tu m'as retiré de tes contacts. Un mois que tu me déteste. Je sais, j'ai fais le con, je ne pensais pas que ça t'affecterait à ce point sur le coup. Je n'y pensais pas, alors que je pense toujours à toi en premier.

Je suis désolé Thomas.

Des fois je me dis que j'aurai du te le dire plus tôt, mais je ne sais pas, je ne sais plus, les idées se perdent dans ma tête.

Je sais que j'ai mal de ton absence. Je sais que j'aurai pu faire mieux, je sais que tu aurais dû m'écouter, je sais...

Bon sang, Thomas. Si il y a bien une chose que je sais, c'est que je veux vivre. Je n'ai jamais été suicidaire, j'ai eu des coups durs mais jamais jusque là. Et pourtant ça fait un moment maintenant, que je t'aime. Que je t'aime jusqu'à ce que ça me dépasse, que je t'aime plus que beaucoup de chose. Que je t'aime à en crever.

Alors maintenant, j'arrête d'essayer de te récupérer, et je sors de ta vie. C'est ce que tu veux, c'est pour le mieux. Merci pour toute ses années que tu m'as offertes, je n'aurai jamais été si heureux qu'à tes côtés. Merci Thomas Itturalde. Mon petit Laink.

Je t'aime.

Le bordel de Pat - PATWhere stories live. Discover now